Le groupe Danone, monsieur le ministre, rachète aujourd'hui le litre de lait à 33 centimes d'euros, alors que l'on sait que le prix minimum est de 40 centimes. Voilà le résultat de votre action ! Depuis le début de mon mandat, je me suis engagé pour qu'il y ait des prix minimums…
Je veux faire un rappel au règlement pour fait personnel !
…les dépenses militaires ne représentaient que 2 % du budget américain contre 42 % en 1944 : vingt fois plus en quatre ans ! Le 6 janvier 1942, un mois après l'entrée en guerre des États-Unis, le président fixe des objectifs industriels : 125 000 avions, 75 000 tanks, 35 000 canons antiaériens… Lui, pour ça, ne compte pas sur la main invisible du marché ! Cet « arsenal de la démocratie », comme il le surnomme, « l'État en est l'organisateur », dit-il ; « l'État en assure le financement au moyen de l'impôt » ; « l'État oriente les productions vers les besoins prioritaires de l'armée » ; « l'État contrôle l'affectation des matières premières ...
Que faudrait-il ? Je viens de lire une biographie de Franklin Roosevelt. En 1940, avant Pearl Harbor,…
Je résume : à l'automne dernier, suite à des gels au printemps, à des pluies en été, à des dégâts dans les champs, le président Macron a annoncé une assurance récolte universelle. De quoi affronter les calamités passées et, surtout, les calamités à venir. Mais il ne s'agit aucunement d'une assurance universelle : ce sera une assurance privatisée, une assurance cher payée, une assurance subventionnée. Groupama et Pacifica préviennent déjà : en 2022, le coût de leur assurance récolte va grimper de 15 à 22 %. Qu'adviendra-t-il des petits producteurs, des petits paysans ? Quentin Bourse, viticulteur en Touraine, à la tête d'un petit domaine de douze ...
Que faisons-nous tout simplement, très prosaïquement, pour diminuer la production de maïs qui, gourmand en eau, réclame des millions de litres en irrigation ? Rien. Que faisons-nous pour sortir des monocultures ? Rien. Ce n'est pas l'objet, ce n'est pas le sujet. Face à ces défis immenses, tragiques, vous restez des petits comptables. Car quel est le but du projet de loi que vous présentez ici et que nous allons voter ? C'est que la catastrophe devienne un marché ! C'est que les assurances, les banques, vos amis de la finance, fassent des profits sur la catastrophe !
Les rivières s'assèchent. Les nappes phréatiques se vident. Les saisons s'inversent, avec Noël au balcon et Pâques en caleçon. Les inondations, elles aussi, se multiplient et, du coup, le vignoble français pousse trop vite. Les prairies dépérissent. Les abeilles, dans les airs, se meurent et ne pollinisent plus, ou peu. Les vers, sous terre, ne creusent plus leurs galeries. Nous vivons au ralenti un film catastrophe. Les sept plaies d'Égypte, à côté, c'est du pipi de chat. Un rapport du Sénat nous prévient qu'« il faut s'attendre pour l'avenir à des sécheresses agricoles de plus en plus fréquentes et d'une sévérité inconnue à ce jour en France » – ...
Il faut se souvenir que ce sont les désobéissants, en l'occurrence des officiers désobéissants, qui ont alors sauvé l'honneur de la France en sauvant 15 000 hommes, dont M. L. Lui débarque à Perpignan avec, selon ses propres mots, « une valise, rien dans mes mains, rien dans mon portefeuille. La seule chose qu'on avait, c'est la vie, et on était bien content avec. » Du sud, un train les emmène, un peu au hasard. Le 6 juillet 1962, à deux heures du matin, ils descendent à Amiens, les projecteurs de l'armée braqués sur les voies, éclairant des femmes avec des bébés plein la poitrine, des pieds qui trébuchent sur les marches, des hommes qui soutiennent un ...
Comme cette loi concerne la mémoire, je voudrais porter à cette tribune officielle la mémoire des harkis de mon coin. On sait que l'histoire a commencé des milliers de kilomètres plus au sud, de l'autre côté de la Méditerranée, il y a soixante ans : la fin de la guerre d'Algérie avec, au milieu, les harkis enrôlés dans l'armée française ; après des années de conflit sonnait l'heure de l'armistice. M. L. raconte : « J'ai quitté l'uniforme en mars 62. Mais les Français nous ont abandonnés dans la défaite, voilà. Ils nous ont laissés là-bas. C'est pire qu'une trahison ! C'est comme si on nous menait à la boucherie. Nos chefs, ils en avaient rien à ...
La majorité va s'exprimer, tout de même ?
Le commerce l'emporte sur le droit ! Est-ce le message que l'on envoie depuis la tribune ? Comment se fait-il que ce ne soit pas le ministre chargé des affaires étrangères qui s'exprime ?
Comme l'énonçait André Malraux : « Le mot "non", fermement opposé à la force, possède une puissance mystérieuse qui vient du fond des siècles. Toutes les plus hautes figures spirituelles de l'humanité ont dit non à César. L'esclave dit toujours oui. » Et vous, vous allez encore dire oui, vous cacher derrière de grands principes, derrière des motifs techniques, derrière des prétextes juridiques, derrière de belles phrases dans lesquelles vous déclarerez apporter tout votre soutien, puis vous allez vous en laver les mains, tel Ponce Pilate. Vous n'allez signifier au Royaume-Uni et aux États-Unis ni désaccord ni refus. Vous allez choisir la voie de la ...
On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de la presse, auxquels le reporter que je suis est attaché. Quel est le seul crime qu'il ait commis ? Avoir divulgué des vérités, notamment sur les guerres américaines en Irak et en Afghanistan. C'est en tant que journaliste qu'il a suscité la colère de Washington, c'est en tant que lanceur d'alerte qu'il risque une extradition, avec à la clef 175 années de prison. Mais un autre motif devrait nous pousser, nous, l'Assemblée nationale, à accueillir Julian Assange, un motif qui nous tient à cœur, à nous, Français, puisqu'il est patriotique : nous devons l'accueillir pour nous, ne serait-ce que par ...
On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de l'homme, au nom des droits d'un homme jamais jugé, jamais condamné et pourtant emprisonné. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Nils Melzer a pourtant écrit : « Julian Assange doit à présent être libéré immédiatement, réhabilité et indemnisé pour les abus et l'arbitraire auxquels il a été exposé. »
Il y a dix ans précisément, nous apprenions grâce à Edward Snowden et à Julian Assange que la NSA, la National Security Agency, les grandes oreilles américaines, avaient espionné durant des années trois présidents de la République française, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que des ministres de l'économie, et exercé une surveillance massive à travers 70 millions d'enregistrements téléphoniques. Comment Paris a-t-il réagi ? En ne réagissant pas. « Il faut qu'on garde la mesure de tout cela », déclare Stéphane Le Foll, alors porte-parole du Gouvernement. « On n'est pas là pour déclencher des ruptures diplomatiques. Il y a ...
Voilà ma France ! Quand, en revanche, avons-nous honte ? Quand la France se courbe, quand elle s'aplatit, quand elle se rétrécit même, quand on la fait cocue et qu'elle dit merci.
Quand la France se grandit-elle ? Quand sommes-nous fiers de notre pays ? La France se grandit quand elle fait résonner son non face à l'ordre mondial, face à un ordre injuste. Nous sommes fiers d'elle, fiers de nous, quand elle fait entendre sa voix, sa voix d'indépendance et de résistance, même face aux superpuissances. Nous sommes fiers de la France de 1789, notre fondation, qui affronta toutes les monarchies, toutes les tyrannies rassemblées. Nous sommes fiers du non opposé par le général de Gaulle, un certain 18 juin, à une Europe nazie ; nous sommes fiers du non de Dominique de Villepin, du non de Jacques Chirac à la guerre en Irak ; nous sommes fiers ...
On soutient, mais on s'en lave les mains !
rien proposé en la matière. Dans les formations de la majorité en vue de l'élection présidentielle et des élections législatives, l'humeur est tout aussi calme, et personne ne semble pressé d'avancer sur un sujet que vous ne mettrez jamais en avant dans vos programmes. Mme la ministre déléguée nous informe pour sa part que la réforme envisagée n'est pas structurelle. Cela fait cinq années que nous attendons une réforme structurelle qui n'arrive pas ! Permettez donc que nous fassions ce que nous pouvons à la place où nous sommes : en l'occurrence, les Insoumis soutiendront le complément du programme d'Emmanuel Macron !
En outre, monsieur Mattei, vous avez eu cinq ans devant vous : le moins que l'on puisse dire est que vous avez effectivement abordé ce sujet avec un très grand calme ! En cinq ans, vous n'avez rien fait ,
Finalement, cette proposition de loi procède du même esprit que la précédente. En prévoyant que les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) bénéficient d'un salaire décent, le groupe Socialistes et apparentés s'inspirait du programme présenté en 2017 par Emmanuel Macron. Cela n'a pas empêché la majorité de voter contre le texte, contre le programme d'Emmanuel Macron. Lui-même issu des rangs socialistes, le Président de la République, élu sur un programme social-libéral, souffre d'une sorte d'hémiplégie : il n'a retenu que la partie libérale de ce programme, oubliant la partie sociale, que nos collègues cherchent tout bonnement à ...
Oui, et pas que dans les paroles ! Vous les payez avec des mots !
Nous voilà sur le fil du texte et ce qui me marque, c'est le silence du Gouvernement. Nous sommes venus dire que la mutualisation est une catastrophe : pas de réponse. Nous sommes venus dire que les parents doivent se débrouiller avec leur carnet de chèques et que l'éducation nationale donne la consigne de privilégier le recrutement privé au détriment du service public : là encore, pas de réponse, rien. À la fin de l'examen de ce texte, les AESH sont toujours au SMIC et toujours sous le seuil de pauvreté !
Du fait de la mutualisation, non seulement ces postes sont précaires et sous-payés, mais on casse le sens du travail des AESH. Vous n'avez rien dit sur les accompagnantes libérales : quand les parents en ont les moyens, on fait entrer dans l'éducation nationale du personnel privé. Qu'est-ce que cela veut dire ? On a des AESH quand on a un bon chéquier, mais on doit se débrouiller avec du low-cost dans le service public ! Comment expliquez-vous qu'on ait donné pour consigne, dans toutes les académies, de faire entrer du personnel libéral ? On n'est pas capable de fournir un véritable service public pour tous les enfants !
Madame la secrétaire d'État, je note que depuis le début, vous n'avez pas eu un mot sur le bilan de la mutualisation.
C'est indécent !
S'il en était ainsi, je pense que les choses changeraient beaucoup plus vite ! Au lieu de cela, j'entends des propos de dame patronnesse : « Regardez les petits trucs qu'on leur a donnés. Elles devraient être contentes avec ça ! », alors que les AESH ne perçoivent même pas le salaire minimum. Le mot « décent » figurait dans le programme du Président de la République. Mais vous rendez-vous compte de l'indécence de cette situation, de l'indécence qu'il y a à envoyer tous les jours au travail des gens qui s'occupent d'enfants en situation de handicap, qui se dévouent et qui, finalement, touchent 760 euros par mois ?
Veuillez m'excuser, madame la secrétaire d'État : ce n'est pas mon amendement qui est flou, mais votre programme ! En outre, tout le monde comprend bien qu'un salaire décent, c'est au minimum le salaire minimum, que vous devriez verser aux accompagnants d'enfants en situation de handicap puisque vous êtes leur employeur direct. Vous dites que nous avons des objectifs communs, mais c'est inexact : moi, je veux le SMIC, et je le veux ce soir ! Aucun d'entre vous ne parviendrait à remplir son frigo et faire son plein de gazole avec 760 euros par mois ! Vous parlez de grille indiciaire rénovée et de bénéfices des mesures de rémunération, mais les 140 millions que ...
C'est donc le programme du candidat Macron en 2017 qui était imprécis !
Chers collègues de la majorité, j'ai apporté ma Bible, ou plutôt la vôtre : le programme sur lequel Emmanuel Macron a été élu en 2017, celui sur lequel vous aussi avez été élus. Je lis à la page 23 : les accompagnants d'enfants en situation de handicap auront « un salaire décent ». Vous êtes aux affaires depuis cinq ans, et le salaire moyen des AESH est actuellement de 760 euros par mois. Personne dans cet hémicycle ne peut considérer que c'est là un salaire décent. De même, quand on interroge le Président de la République, il est bien conscient que ce n'est pas un salaire décent. Je vous demande simplement d'introduire quelques mots dans la loi ...
C'est le code du travail !
vient confirmer ce bref échange dans le métro. De quoi s'agit-il ? C'est une note, pondue par votre ministère et titrée : « Intervention de personnels libéraux à l'école pour les élèves en situation de handicap ». Cela veut dire quoi ? Comme le service public n'offre aux enfants qu'une inclusion low cost, c'est le sauve-qui-peut, et les parents se débrouillent avec leur compte en banque. La voilà, votre école inclusive ! L'école inclusive selon le porte-monnaie ! L'inclusion, c'est une noble ambition. Mais elle ne peut se faire, comme avec vous, à moindre coût : à moindre coût avec des salariés sous le seuil de pauvreté ; à moindre coût pour les ...
Oui, votre chef, M. Macron en personne, en visite à Amiens. Votre mutualisation n'est pas seulement un échec, c'est également une maltraitance, à la fois des accompagnantes et des enfants. Ce scandale, je veux l'expliquer ici au pays. Auparavant, Sandra suivait un ou deux enfants : « Je l'accompagnais pour de vrai. Je le voyais progresser au fil de l'année. Il a d'abord écrit son prénom et après Noël il s'est mis à lire. Ses parents trouvaient ça formidable, ils n'auraient jamais cru ça possible. Et son enseignante me félicitait : "C'est grâce à vous, Sandra" ». Elle était mal payée, certes, très mal payée – 827 euros –, en revanche, son utilité ...
Nous avons pourtant appris qu'il était revenu d'Ibiza. Tant pis, je ferai comme s'il était là. Je commencerai par une devinette, madame la secrétaire d'État. Qui a déclaré que la mutualisation des accompagnants d'enfants en situation de handicap était, selon les représentants d'associations qu'il avait reçus, un échec ? Qui dresse ce constat ? Qui affirme que votre mutualisation ne marche pas ? Vous ne savez pas ? C'est le Président de la République lui-même.
Tout d'abord, je suis surpris voire choqué par l'absence de M. Blanquer sur ces bancs, pour un texte aussi important, qui concerne l'école et l'inclusion des enfants en situation de handicap.
C'est pourtant la norme, c'est le code du travail !
…et ce sont les travailleurs dont nous parlons, ceux de la seconde ligne, qui sont les plus frappés par cette mesure, car ils alternent des périodes d'intérim et des périodes de chômage. Vous avez tressé des lauriers à ces travailleurs en invoquant la reconnaissance de la nation tout entière, en disant que les distinctions sociales ne peuvent reposer que sur l'utilité commune, mais ce n'étaient que des paroles. Dans les actes, vous n'avez rien fait pour eux et, quand vous avez fait quelque chose, c'était pour les pénaliser encore davantage. Voilà votre bilan !
La seule loi que vous ayez votée depuis tout ce temps concerne le chômage, pour taper les chômeurs ,…
Je termine, monsieur le président.
Je ne la ramènerais pas, car c'est un rapport commandé par la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion qui affirme que la rémunération mensuelle des agents d'entretien est de 764,10 euros. Qui, ici, vivrait un mois avec 764,10 euros ? Qui relève ce défi ? Y a-t-il ici une seule personne pour lever le bras et dire qu'il le ferait ?
De toute façon, vous avez eu deux ans pour revenir avec une loi, mais avez-vous proposé une seule fois à cette tribune un texte relatif aux agents d'entretien ? Rien, zéro, nada ! Une mesure pour que ces personnes ne soient plus en temps partiel contraint ? Rien. Quelque chose pour que leur rémunération ne soit plus inférieure au SMIC ? Rien, et cela depuis deux ans. Franchement, si j'étais vous, je ne la ramènerais pas !
À propos des agents d'entretien, je vous rappelle à la réalité, que vous le vouliez ou non : vous avez vidé cette loi pour que rien n'en demeure.
On vous donne des chiffres !
Nous arrivons quasiment au terme de l'examen de cette proposition de loi. Au cœur de la crise du covid, le Président de la République avait déclaré : « Il nous faudra nous rappeler que notre pays tout entier repose, aujourd'hui, sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Il s'agissait notamment de ce qu'il appelait les « salariés de la deuxième ligne ». Le rapport Erhel, commandé par la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, nous informe beaucoup sur ces dix-sept métiers identifiés de la deuxième ligne et nous apprend qu'ils sont, pour la plupart, rémunérés au-dessous du niveau du SMIC mensuel en ...
c'est la conséquence des décisions que vous avez prises, des promesses que vous n'avez cessé de trahir !
Nous, nous sommes ici pour dire que si l'hôpital public va mal, c'est de votre faute, de la faute de la France d'en haut ,
Le Président de la République réussit un deuxième coup : pointer du doigt les non-vaccinés, disant que tout est de leur faute, et faire en sorte que les Français d'en bas se déchirent. Comme à Calais, les gens regardent le statut vaccinal de leurs voisins, se contrôlent les uns les autres, s'accusent mutuellement. Quand on regarde ainsi la société d'en bas, on ne s'occupe plus de celle d'en haut.
La désespérance était politique. C'est alors qu'arrive le variant omicron et qu'intervient le génie de Macron. Le Président de la République naturalise le social : le virus est responsable de tout, ce qui dédouane le politique. Or si l'hôpital va mal, c'est en raison de vos choix politiques, c'est le fruit de vos décisions !
…de réduire de 1 milliard d'euros les crédits destinés aux hôpitaux dans le budget de la sécurité sociale, et de ne créer aucun poste de réanimateur après avoir promis un grand plan d'investissement dans les hôpitaux. En définitive, ce fut zéro, zéro, zéro !