Publié le 24 juin 2019 par : M. Orphelin.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.
Le service public de performance énergétique de l’habitat créé par la loi Brottes du 15 avril 2013 et complété par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte doit être déployé sur l’ensemble du territoire. Il est essentiel pour atteindre l’objectif national de 500 000 rénovations énergétiques annuelles, en incitant et en accompagnant les Français dans la rénovation. De nombreux acteurs agissent en effet au niveau local pour mettre en place ce service public, mais celui-ci n’a pas encore trouvé de modèle pérenne et ne dispose pas des moyens qui lui permettrait de massifier efficacement la rénovation énergétique. Cet amendement vise donc à préciser les missions et les moyens de ce service public pour définir un SPPEH :
– S’appuyant sur l’accès aux données de consommation énergétique son territoire ;
– Garantissant une information neutre aux consommateurs situés sur leur territoire ;
– Contrôlant le respect des exigences de performance énergétique des bâtiments sur son territoire ;
– Réalisant des missions d’identification et d’accompagnement des ménages susceptibles de réaliser des travaux de rénovation énergétique.
Il prévoit :
• d’intégrer dans les missions la possibilité de contribuer au contrôle de la réglementation thermique. L’objectif est de vérifier la bonne application de la réglementation thermique et de s’assurer de l’efficacité des travaux de rénovation énergétique sur les logements qui bénéficient des dispositifs de soutien financés par l’argent public ou celui des consommateurs ;
• de préciser que le service public doit garantir une information neutre et indépendante aux consommateurs. En effet, un véritable marché s’est créé autour du dispositif des certificats d’énergie. Ce marché s’appuie notamment sur des structures contactant les consommateurs pour leur proposer une solution d’économie d’énergie et donc de bénéficier de certificats d’économie d’énergie. Ces structures sont toutefois susceptibles de fournir une information incomplète au consommateur et de l’orienter vers des technologies ou travaux spécifiques, sans l’informer de l’existence d’un service public fournissant une information neutre ;
Cet amendement vise donc à préciser que les professionnels qui contactent des particuliers pour fournir des travaux d’économies d’énergie doivent établir une convention avec la structure mettant en œuvre le service public sur leur territoire et doivent systématiquement informer les consommateurs de l’existence du service public. Le consommateur aura les moyens de s’assurer de l’efficacité des travaux proposés ;
• de permettre le financement de ce dispositif par les certificats d’économie d’énergie. En effet, malgré les nombreuses initiatives mises en place dans les territoires, le service public de la performance énergétique de l’habitat n’a pas encore trouvé de modèle économique pérenne et l’ADEME, qui soutient le dispositif depuis plusieurs années, est en train de se désengager. Au vu du retard pris par la France dans l’atteinte de l’objectif de 500 000 rénovations par an (environ 350 000 rénovations annuelles) et dans la réduction de la consommation énergétique (- 0,4 % de consommation entre 2012 et 2018, alors que l’objectif est de -20 % d’ici 2030), il est indispensable de donner les moyens financiers nécessaires pour que ce service public puisse contribuer à massifier la rénovation énergétique. Ce service public viserait également à contrôler les travaux d’économies d’énergie réalisés et donc à améliorer l’efficacité générale du dispositif.
Cet amendement a été proposé par l’organisation AMORCE.
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