Publié le 2 février 2020 par : Mme Rubin.
Rédiger ainsi le titre du projet de loi :
« instituant un système de retraite anti-écologique ».
"Comme la majorité des Français·es, nous nous opposons totalement à l'ensemble de ce projet de loi et demandons le retrait de l'ensemble de ses dispositions, y compris celles qui auraient pour fonction de limiter les dégâts d’un texte dévastateur. Ce titre étant est mensonger, nous proposons une rédaction plus conforme à la philosophie réelle du texte.
Nous proposons donc de qualifier ce projet de loi par sa véritable intention : « »instituant un système de retraite anti-écologique« ».
Premièrement, cette réforme est bloquée dans une logique productiviste émettrice de GES. L’effet principal de cette réforme sera de pousser les gens à travailler plus longtemps. Or, travailler plus longtemps, cela signifie produire plus, donc consommer plus d’énergies et émettre davantage de gaz à effet de serre. Son modèle de financement repose sur une croissance infinie et insoutenable. Nous défendons l'idée que des politiques volontaristes pour créer des emplois dans la transition écologique permettraient de répondre à l’urgence climatique et de garantir les pensions. En effet, davantage d’emplois, veut dire davantage de cotisants et de cotisantes. Et même si le gâteau ne grossit pas (croissance ralentie), il est possible de le partager de manière plus juste pour pérenniser le financement. L’urgence est à consommer moins, répartir mieux. Pour cela, réduisant la part des actionnaires et augmentons les salaires. A ce titre, défendre un âge de départ à la retraite à 60 ans et 40 annuités c’est lutter contre l’impératif de performance individuelle de la naissance à la mort. C’est questionner notre rapport à la croissance et au travail. C'est un appel à questionner les besoins artificiels. C’est créer un outil majeur de partage du temps de travail et de remise en cause de l’emprise excessive du travail et de l’économie sur nos vies et sur la nature.
Deuxièmement, ce projet de loi promeut la capitalisation et le chacun pour soi. La privatisation de la protection sociale est incompatible avec les enjeux écologiques. La financiarisation des retraites c’est 300 milliards potentiels dans des fonds de pension et d’assurances qui investissent dans des activités polluantes. Ainsi, en 2018, les 100 plus grands fonds de pensions publics au monde investissaient moins de 1 % de leurs actifs dans la transition bas-carbone.
La logique actuelle de solidarité et d’entraide est essentielle face à l’urgence écologique. Le système du chacun pour soi est un système qui organise la sécession des riches vers la capitalisation et dans lequel il n’y aura pas de mesures correctives pour lutter contre les inégalités. Avec le modèle par répartition, dans les années 70, le taux de pauvreté chez les personnes âgées a été diminué par quatre. L’écologie populaire que nous défendons implique des mécanismes de redistribution pour corriger les inégalités. « Cotiser selon ses moyens, recevoir selon ses besoins » disait Ambroise Croizat. Notre système de retraites, aujourd’hui hors du système marchand, est un bien commun à défendre car il est le seul compatible avec l'urgence écologique."
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