Publié le 21 septembre 2020 par : Mme Ménard.
Supprimer les alinéas 36 à 41.
Ces trois alinéas disposent :
"(37) Le besoin de revaloriser les carrières scientifiques et de réinvestir dans la connaissance est d’autant plus criant que l’on assiste, depuis plusieurs années, à une remise en cause dans les démocraties occidentales de la parole scientifique et des apports de la science. En 2019, dans un sondage portant sur plus de 140 pays, l’Europe de l’Ouest était la zone du monde dans laquelle les bienfaits de la science pour l’économie et leur pays paraissaient les plus douteux, la France occupant la première place sur ce podium du « pessimisme scientifique » au niveau mondial.
(38) Cette perte du crédit de la parole scientifique se fait d’autant plus ressentir que les réseaux sociaux, en particulier, amplifient fortement l’audience de discours contestataires ou complotistes et de fausses informations, notamment sur des sujets comme la vaccination ou le changement climatique. Un article paru dans Nature Communications à l’été 2019 mettait ainsi en évidence la place disproportionnée occupée par quelques grandes voix climato‑sceptiques dans les médias anglo‑saxons, sans rapport avec les résultats scientifiques de ces pays et la reconnaissance de ces travaux par leurs pairs.
(39) Si des actions vouées à contenir les effets de ces fausses informations peuvent être conduites, à l’instar des lois organique et ordinaire du 22 décembre 2018 relatives à la lutte contre la manipulation de l’information, qui visent à endiguer ce phénomène en période électorale, une politique active en faveur de la parole scientifique doit en parallèle être menée pour lui redonner le crédit qu’elle mérite. Dans un monde où la complexité est bien souvent devenue telle que les problèmes que la science résout sont souvent rendus peu accessibles au grand public, la loi de programmation de la recherche repose sur la conviction que les éléments fondamentaux du raisonnement et de la culture scientifique et technique sont, eux, compréhensibles et transmissibles : la rationalité est l’un des éléments constitutifs de l’unité et de la cohésion nationales."
Or, il est étonnant que, dans un rapport censé porter sur la recherche et la science, il soit possible de lire des alinéas marqués par une forte prise de position politique et idéologique qui n'a rien de scientifique. Si refuser de critiquer certaines positions scientifiques est de la science, alors notre pays est tombé bien bas.
En cette période de Covid, toute la communauté scientifique n'est pas unanime sur les décisions prises par le Gouvernement. Et dire que que ceux qui nuancent ou s'opposent en apportant leurs propres argumentations sont des complotistes marque bien là une prise de position peu convaincante et crédible assez contradictoire lorsque l'on prétend agir en fonction de « la rationalité scientifique ».
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