Publié le 12 décembre 2020 par : M. Serva.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après publication en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale
Cet amendement a pour objet de rapprocher le plus possible la fiscalité des indépendants pour leurs activités professionnelles de celle des salariés.
Les salariés bénéficient de la déduction des frais professionnels personnels sous forme d’un abattement forfaitaire de 10% (ou sur option aux frais réels). Cet abattement est plafonné.
Il est proposé de faire bénéficier les agriculteurs, commerçants, artisans et professionnels libéraux du même régime. Cet abattement sera pratiqué au niveau de la déclaration 2042 et non pas au niveau de la déclaration professionnelle (2031 ou 2035).
Ce régime sera limité aux seuls revenus professionnels.
En contrepartie, et pour éviter une double déduction, les dépenses couvertes par l’abattement forfaitaire ou sur option aux frais réels ne seront plus admises en déduction au niveau du résultat BA, BIC, ou BNC.
Il est proposé de limiter le bénéfice de l’abattement forfaitaire aux indépendants qui adhèrent à un OGA ou qui font appel à un professionnel de la comptabilité dans les conditions prévues par les articles 1649 quater C et suivants du CGI. Cette limitation se justifie par le fait qu’en l’absence d’un contrôle régulier par un tiers-confiance, il existe un risque de double déduction tant au niveau du résultat catégoriel qu’au niveau du revenu global.
Cette mesure permet également de retrouver le dispositif vertueux, mis en place en 1976 par la création des OGA comme intermédiaires entre l’administration et les indépendants, en accordant le bénéfice de l’abattement de 20%, qui était réservé aux salariés, aux seuls adhérents d’un OGA. Elle permet ainsi de maintenir l’essentiel de la mission des OGA et de participer à la sauvegarde de plusieurs milliers d’emplois.
Les OGA pourraient également (sous réserve d’adaptation informatique), devenir des tiers déclarants pour alimenter la déclaration 2042 pré-remplie des revenus des indépendants, ce qui constituerait une simplification pour les contribuables et une sécurisation de la base imposable.
Il est proposé de donner comme date d’effet à cette mesure les exercices comptables clos à compter du 1er janvier 2022. Cela permettrait à l’administration fiscale en 2021 d’adapter sa doctrine, et aux indépendants et leurs conseils de mieux se préparer à cette nouvelle donne.
De même l’entrée en vigueur à compter du 1er janvier 2022 n’entraine aucun coût budgétaire pour 2021.
Quelques données chiffrées (base déclarations des revenus de 2018 déposées en 2019) :
* Le nombre de contribuables concernés : 1 200 000 (dont 1060 000 d’adhérents à un OGA)
* Le total des revenus imposables déclarés (hors revenus exonérés et déficits) est de l’ordre de 48.5 milliards de revenus.
* Les dépenses personnelles professionnelles déduites des revenus des indépendants sont estimées entre 4 et 7% de leur résultat. Si l’on retient une moyenne de 5%, cela représente une augmentation de la base imposable avant abattement de l’ordre de 2.4 milliards
* L’abattement forfaitaire de 10%, compte tenu de la règle de plafonnement, aura un impact sur la base imposable de l’ordre de 4 milliards.
* Sur une base d’un taux moyen d’imposition compris entre 15 et 20%, l’impact sur le budget de l’Etat de 2022 peut être estimé entre 600 et 800 millions d’euros.
* L’augmentation du revenu fiscal de 2.4 milliards sera intégrée aux bases des cotisations sociales (le même régime que les gérants majoritaires, article 62), ce qui entrainera, pour les finances
publiques, des recettes en matière de cotisations sociales de l’ordre de 500 à 600 millions d’euros.
* Ainsi, le coût net pour les finances publiques pourra être estimé entre 100 et 200 millions d’euros.
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