Respect des principes de la république — Texte n° 3797

Amendement N° 1701 (Irrecevable)

Publié le 28 janvier 2021 par : M. El Guerrab, Mme Sylla, M. Julien-Laferrière.

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I. Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur l’opportunité de valoriser dans les enseignements de l’éducation nationale la connaissance des langues qui font la richesse des Français issus de l’immigration. Il formule en particulier des propositions pour mieux reconnaitre l’importance des langues africaines dans les institutions françaises et l’école de la République, dans un contexte ou elles souffrent d’un déficit de reconnaissance et de l’absence d’enseignements dédiés.

II. En conséquence, faire précéder cet article d’une division additionnelle et de son intitulé ainsi rédigés :
« Section 1
»Dispositions relatives à l’enseignement des langues étrangères

Exposé sommaire :

Plus de 2 000 langues sont dénombrées en Afrique, dont une centaine serait maîtrisée par plus d'un million de locuteurs. Tamazight, Chleuh, Kabile, Wolof, Bambara, Bassari, Diola, Soninké, Wolof, Sousou, Mandingue, Sérére, Sénoufo, Pulaar, Arabe, Sonrhai, Bandial, Hassaniya, Touareg, l’Afrique du Nord et de l’Ouest, comptent à elles seules environ une centaine de langues et dialectes.
La très grande majorité des diasporas présentes en France est issue de ces 2 zones géographiques dont les liens culturels et humains avec notre pays sont historiques. Alors que certains débats autour du projet de loi confortant les principes républicains ont pu se focaliser sur l’enseignement de l’arabe, il importe de valoriser également la connaissance des autres langues qui font la richesse de nos compatriotes issus de l’immigration.
Dans des proportions variables selon les groupes linguistiques et culturels et les situations sociolinguistiques dans les pays d’origine, les langues africaines continuent d’être parlées dans les familles après la migration : elles sont en cela langues d’éducation. Pourtant, ces langues souffrent d’une absence de reconnaissance dans les institutions françaises et de l’absence d’un enseignement.
Rappelons ainsi que quelques-unes sont proposées en option « langues rares » au baccalauréat : bambara, berbère (chleuh, kabyle, rifain), haoussa, malgache, peul, swahili. Il s’agit d’une option qui ne peut que rapporter des points, mais qui n’est choisie, pour les langues d’Afrique noire, que par de rares candidats. Par ailleurs, l’option ne correspondant à aucun enseignement délivré par l’Éducation nationale, ces langues sont sensées avoir été apprises « ailleurs », créant ainsi une situation paradoxale qu’il convient d’encadrer et promouvoir par cet amendement.
Enfin, il s’agit de s’interroger sur la cohérence la liste des langues proposées et de la mettre en relation avec ce que l’on connaît des langues africaines les plus représentées en France. Le soninké, parlé au Mali, en Mauritanie et au Sénégal, est absent de la liste des options au baccalauréat, bien que proposé par l’INALCO. Pourtant, la population soninkée continue à être importante en France. De même, le comorien disparaît des options au baccalauréat, alors que la population comorienne reste importante, notamment à Marseille. On pourrait aussi commenter l’absence du wolof, pourtant langue véhiculaire au Sénégal et enseigné à l’Inalco. Enfin, on note l’absence, dans les deux listes, du manjak (Guinée Bissau, Sénégal), parlé par des migrants venus très tôt en France (dès le début du XXe siècle) et qui se sont implantés durablement sur le territoire.

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