Publié le 3 mars 2021 par : Mme De Temmerman.
Pour régénérer, moderniser le réseau ferré et renouveler le matériel roulant d’ici 2030, un plan d’investissement pour la relance du transport ferroviaire est mis en place au plus tard le 1er janvier 2022, sous réserve de l’adoption en loi de finances de dispositions compensant les charges résultant de ce plan d’investissement.
Cet amendement propose d’engager un véritable plan d’investissement en faveur du transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises en investissant 4 milliards d’euros supplémentaires par an jusqu’en 2030 dans la régénération du réseau ferré, sa modernisation et le renouvellement du matériel roulant, notamment par des trains alimentés par batteries et par hydrogène pour investir dans le marché de la mobilité à très faible émissions dans le domaine du ferroviaire (Voir expérience de la région allemande de Basse Saxe et celle de la région de Francfort).
Afin de respecter nos objectifs climatiques, le présent amendement propose que l’État s’engage à mettre en place ce plan d’investissement avant 2022. Alors que la lutte contre le dérèglement climatique nous oblige à décarboner massivement le secteur des transports, premier secteur émetteur de gaz à effet de serre, le train est un allié essentiel pour atteindre nos objectifs.
Le train est un mode de transport particulièrement performant d’un point de vue environnemental : il transporte 11 % des passagers et 9 % des marchandises pour seulement 0,3 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports. C’est aussi un formidable outil d’aménagement du territoire, pourvoyeur de nombreux emplois non délocalisables.
Le plan de soutien au transport ferroviaire présenté par le Gouvernement en septembre 2020 marque une première étape importante puisqu’il a permis de sécuriser les investissements prévus malgré la crise sanitaire et économique. Ce plan est néanmoins insuffisant pour permettre une véritable relance du transport ferroviaire. En effet, seuls 14 % des crédits présentés constituent véritablement de nouveaux crédits d’investissements et ce plan est limité à 2 ans.
Le présent amendement propose donc un investissement de 4 milliards d’euros supplémentaires par an répartis de la manière suivante :
● 500 millions € supplémentaires par an pour garantir une régénération satisfaisante du réseau structurant ;
● 700 millions € supplémentaires par an pour assurer la régénération des lignes de desserte fine du territoire (petites lignes) ;
● 200 millions € supplémentaires par an pour réaliser l’ensemble des projets de modernisation et de développement du réseau identifiés dans le scénario intermédiaire du rapport Duron ;
● 150 millions € supplémentaires par an pour reconstituer un parc de matériel roulant de nuit et permettre le développement d’un véritable réseau de trains de nuit en France et vers l’étranger ;
● 1,5 milliards € supplémentaires par an pour la relance du fret ferroviaire, répartis entre l’exploitation, la régénération, le développement du réseau et le soutien à l’activité ;
● 1 milliard € d’investissement dans le matériel roulant de transport ferroviaire de voyageurs fonctionnant par l’association de l’hydrogène et de piles à combustibles.
Le MTE a estimé que l’augmentation de l’éco-contribution sur les billets d’avion proposé par la Convention citoyenne pour le climat rapporterait 4,2 milliards d’euros par an au budget de l’État, un budget qui suffirait à financer intégralement ce plan d’investissement massif dans le développement du réseau ferroviaire.
Cet amendement répond à la proposition SD-A4.3 de la Convention Citoyenne pour le Climat : Développer un plan d’investissement massif pour moderniser les infrastructures, les matériels roulants et les gares pour en faire des pôles multimodaux (lien avec les voitures, cars, vélos...).
Cet amendement retravaillé est issu de discussions avec le Réseau Action Climat.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.