Publié le 25 mars 2021 par : M. Mahjoubi.
Le 6° de l’article L. 3212‑2 du code général de la propriété publique est ainsi rédigé :
« 6° Les cessions des biens de scénographie dont l’État et ses établissements publics, de même que les services des collectivités et leurs établissements publics, n’ont plus l’usage, au profit de toute personne agissant à des fins non commerciales, ou de tout organisme à but non lucratif œuvrant dans le domaine culturel ou dans celui du développement durable. La valeur unitaire des biens ne peut pas excéder un plafond fixé par décret ; ».
Le présent amendement vise à permettre aux structures culturelles publiques de mettre en place des solutions d’économie circulaire de leurs rebuts en s’appuyant de manière effective sur des structures à but non lucratif.
En effet, en théorie, l’article L. 3212‑2 alinéa 7 du Code général de la propriété publique et l’article 53 de la Loi AGEC autorise une dérogation aux structures du secteur culturel d’État et de collectivités, mais uniquement lorsque le cessionnaire, quand bien même à but non lucratif, n’en fait pas usage commercial.
En réalité, les coûts supportés par ces structures pourtant largement bénévoles, ne leur permettent pas de traiter via le réemploi et la réutilisation les gros volume de matériaux issus du secteur culturel d’État. Il est donc nécessaire d’autoriser cette démarche économique à but non lucratif, en supprimant, pour les cessions de l’État à titre gracieux, l’obligation d’usage à des fins non commerciales.
Les recycleries, acteurs de l’économie circulaire appartenant au champ de l’Économie Sociale et Solidaire sont en plein essor sur les territoires où elles ont un impact fort aussi bien en termes écologique, social, sociétal et humain. Elles réalisent des services de collecte, valorisation et revente à tarifs solidaires des matériaux à réutiliser, et de sensibilisation à l’évolution des pratiques en économie circulaire et éco-fabrication.
Les tarifs solidaires appliqués par ces recycleries permettent :
Ainsi, les fins commerciales des recycleries ne sont pas synonymes de lucrativité mais représentent un maillon fondamental à leur équilibre économique. Ces structures sont d’ailleurs constituées sous le statut d’association loi 1901.
Cette mesure permettrait de :
Cet amendement, travaillé avec l’association La Réserve des arts (dont la mission solidaire est de favoriser l’appropriation des pratiques de l’économie circulaire et le réemploi de matériaux dans le secteur de la culture) et le réseau RESSAC (réseau national des ressourceries artistiques et culturelles, qui accompagne le développement de structures du réemploi culturel), permettra la mise en œuvre effective et immédiate de la réduction de l’impact écologique de la Culture Publique grâce à l’action des recycleries existantes et en développement en France. L’administration culturelle deviendrait ainsi innovante et exemplaire en matière de réemploi sur la scène internationale.
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