Publié le 23 mars 2021 par : M. Cinieri.
Après le douzième alinéa du I de l’article L. 541‑21‑1 du code de l’environnement, sont insérés cinq alinéas ainsi rédigés :
« Une expérimentation portant sur les techniques de tri à la source, de collecte séparée et de traitement des biodéchets est menée pour une durée de dix-huit mois à compter de la publication de la loi n° du portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.
« Cette expérimentation a pour but d’évaluer les moyens à mettre en œuvre dans le cadre de la généralisation du tri à la source des biodéchets pour une valorisation organique de qualité, les investissements et équipements nécessaires ainsi que les éventuelles difficultés de mise en œuvre. Les candidats à l’expérimentation s’engagent à favoriser le retour au sol, sous forme de compost de qualité.
« L’expérimentation est mise en place par les producteurs ou détenteurs de biodéchets, y compris les collectivités territoriales et les établissements privés et publics.
« Douze mois après le lancement de cette expérimentation, le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation en vue de préparer la mise en place de la généralisation du tri à la source des biodéchets.
« Les modalités d’application de cette expérimentation sont déterminées dans le cadre d’un appel à projet mis en place par le Gouvernement. »
Cet amendement vise à mettre en place un dispositif d’expérimentation afin de préparer la généralisation, d’ici le 31 décembre 2023, du tri à la source des biodéchets, telle que prévue par la réglementation européenne et la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite AGEC).
Pour cela, cet amendement fixe un objectif de retour au sol des déchets organiques qui s’inscrit en cohérence avec l’initiative « 4 pour 1000, les sols pour la sécurité alimentaire et le climat », lancée par la France en décembre 2015 lors de la COP21.
Cette initiative, à travers le stockage régulier du carbone dans les sols contenus dans les composts, constitue un levier important de la lutte contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, le retour au sol de la matière organique est fondamental dans un contexte d’appauvrissement des sols, notamment en Europe du Sud. Les sols ainsi enrichis capterons également davantage de carbone atmosphérique grâce leur plus grande activité agronomique. Le compost fertilise les sols et permet de nourrir les plantes grâce à des apports en phosphore et en azote, et ainsi favorise la biodiversité.
Cette expérimentation permettrait à l’ensemble des collectivités de bénéficier de retours d’expériences portant sur les différents aspects de la mise en place du tri à la source des biodéchets : tri à la source, collecte (porte-à-porte, apport volontaire) et traitement. Celles-ci seraient ainsi mieux préparées à ce processus de généralisation, notamment pour les aspects annexes, tels que le matériel de tri à la source, qui conditionneront la réussite de cette obligation. Les quelques expérimentations locales lancées, à l’image de l’initiative des villes de Libourne, Lorient, Grenoble ou Paris, ont ainsi déjà permis d’obtenir un premier retour d’expérience qu’il convient de poursuivre à plus grande échelle.
Cette phase d’expérimentation pourrait s’inscrire dans le cadre de l’abondement du fonds « Économie circulaire » de l’ADEME de 100 M€, accordé dans le cadre de France Relance, pour le soutien à l’investissement en équipements afin de faciliter le tri à la source, la collecte et la valorisation des biodéchets.
A l’image de l’appel à projet « Territoire zéro gaspillage zéro déchet » lancé le 31 juillet 2014, cette expérimentation permettrait de mobiliser les producteurs et détenteurs de biodéchets dans la perspective de la généralisation du tri à la source. Ainsi, les modalités d’application de la présente expérimentation sont déterminées dans le cadre d’un appel à projet mis en place par le Gouvernement et encadré par l’ADEME.
Une telle expérimentation permettrait enfin de contribuer à l’atteinte des objectifs du gouvernement en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et répond ainsi aux ambitions du présent projet de loi.
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