Publié le 2 avril 2021 par : M. Di Filippo.
Compléter cet article par l’alinéa suivant :
« Pour que cet enseignement soit favorisé et se poursuive jusqu’au baccalauréat pour ceux qui le souhaitent, une clause de non-concurrence avec les langues vivantes étrangères est mise en place. »
L'enseignement des langues régionales a été très durement impacté par la réforme du baccalauréat de 2018.
Si la réforme a conduit à la création d’une spécialité « langues, littératures et cultures étrangères et régionales », cette dernière est fortement en concurrence avec les mathématiques ou les sciences de la vie et de la Terre, et elle figure rarement en tête des choix des lycéens.
La mise en concurrence LVE (Langue Vivante Étrangère) et LR (Langue Régionale), notamment, a eu pour effet de fragiliser leur enseignement et d’accélérer la disparition de l’enseignement optionnel dévalorisé.
Il y a la possibilité de choisir l’enseignement optionnel de LR en troisième langue vivante étrangère ou régionale (LVC) , mais cet enseignement est mis en concurrence avec toutes les autres options contrairement aux LCA (Langue et Culture de l’Antiquité).
De plus, prendre une langue régionale en option rapporte moins de points que de choisir le latin ou le grec. L’investissement de l’élève dans l’apprentissage d’une langue régionale n’est plus autant valorisé, ce qui dissuade les nouvelles générations de choisir cette discipline.
Les lycéens fuient donc une matière qui a perdu de son attractivité et qui se trouve désormais en concurrence frontale avec les "poids lourds" que sont l'anglais et l'espagnol.
Les effets de ces réformes sont particulièrement visibles après seulement 2 rentrées pour ce qui concerne l’occitan. Dans les académies d’Aix / Montpellier / Nice et Toulouse, entre les rentrées 2018 et 2020, le nombre d’élèves concernés par les enseignements de LR s’est vu diviser par 2 et va entraîner à court terme la disparition des filières de recrutement de futurs enseignants en LR.
L'Office public de la langue bretonne a indiqué qu’à la rentrée de septembre 2020, l'enseignement du breton comme langue vivante en classe de seconde a reculé, par rapport à 2019, de 42% dans les lycées publics et de 32% dans le réseau des lycées catholiques.
L'enseignement du basque en option a chuté de -57,5% sur deux ans en classe de terminale, alors que, là encore, les effectifs étaient en croissance jusqu'en 2018. Dans l’Est de la France, l’Office pour la langue et les cultures d’Alsace et de Moselle note « la diminution de l’apprentissage du dialecte ».
En janvier 2019, la rectrice de l'académie de Toulouse a annoncé "la diminution du poids de l'option d'occitan et la suppression des moyens spécifiques pour l’enseignement de l’occitan à Toulouse", 7 lycées ont supprimé les cours d’occitan, sur les 42 où il était enseigné.
Pour l'élève, choisir l'enseignement de langues régionales ne devrait pas se réaliser au détriment d'une autre langue vivante. Cet amendement propose donc d’éliminer toute concurrence entre elles.
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