Publié le 9 novembre 2021 par : M. Emmanuel Maquet.
Après l’alinéa 3, insérer les cinq alinéas suivants :
« La circulation et le stationnement des personnes, des véhicules et des animaux domestiques sur les voies ouvertes à la circulation publique traversant ou desservant ces espaces protégés peuvent être réglementés ou interdits, par arrêté motivé, lorsque les mesures édictées au titre de premier alinéa se sont révélées insuffisantes pour atteindre l’objectif de protection.
« L’interdiction permanente de circuler sur une voie publique ne peut être édictée que pour des motifs d’une exceptionnelle gravité. »
« Lorsque l’autorité compétente envisage d’interdire la circulation ou le stationnement pour une durée supérieure à un mois par an, elle organise préalablement une concertation publique dans les conditions prévues par l’article L. 121‑16 du code de l’environnement. »
« L’État crée un registre national numérique des mesures de police prises au titre de cet article et au titre des articles L. 2213‑4 et L. 2215‑3 du code général des collectivités territoriales, dont le fichier est alimenté sans délai par l’autorité compétente à chaque publication d’un arrêté. Ledit registre est librement accessible aux usagers via Internet. »
« Sans préjudice de l’article R. 411‑25 du code la route, l’arrêté est affiché, dans les quarante-huit heures suivant sa publication, aux intersections que forment les voies ouvertes à la circulation publique avec les voies ou les secteurs réglementés, pour une durée minimale de deux mois. Cet affichage est maintenu tant que la signalisation obligatoire prévue à l’article R. 411‑25 du code la route n’est pas installée ».
La liberté d’aller et venir représente une liberté publique essentielle à laquelle les français sont très attachés. La crise sanitaire a en outre montré combien l’accès à la nature est important pour la santé physique et mentale. Ce nouveau pouvoir de police doit en tenir compte.
Or, il existe depuis 1991 un pouvoir de police très similaire (articles L. 2214‑3 et L. 2215‑3 du CGCT). L’observation des mesures de police édictées dans ce cadre montre l’existence de nombreuses difficultés : décisions non motivées, interdictions générales et absolues, manque récurrent de signalisation… Ces défauts se traduisent par de très nombreux recours contentieux. Il convient d’y remédier.
Cet amendement propose par conséquent :
· De conditionner la possibilité de restreindre la circulation à l’existence d’une surfréquentation réelle du site et non à celle d’une simple supposition.
· De différencier les restrictions apportées à la circulation dans les espaces protégés selon que cette circulation se déroule sur les voies ouvertes à la circulation publique ou en dehors de ces voies, afin de limiter au strict nécessaire la fermeture de celles-ci.
· De limiter la possibilité d’édicter des interdictions permanentes ou de longue durée, et d’associer les administrés à leur élaboration afin d’en améliorer l’acceptation.
· D’améliorer l’information de nos concitoyens par la création d’un registre national, accessible en ligne, leur permettant de se renseigner sur les restrictions existant sur leurs lieux de destination.
· De dresser une liste exhaustive des espaces protégés visés par le dispositif.
· De garantir une possibilité effective de recours en imposant aux autorités compétentes une règle en matière d’affichage de la décision, et en leur rappelant leurs obligations en matière de signalisation routière.
· De mieux définir les exclusions.
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