Publié le 26 octobre 2021 par : Mme Autain, les membres du groupe La France insoumise.
Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | - |
Action de la France en Europe et dans le monde | 0 | 0 |
Diplomatie culturelle et d'influence | 0 | 1 |
Français à l'étranger et affaires consulaires | 1 | 0 |
TOTAUX | 1 | 1 |
SOLDE | 0 |
Par cet amendement d’appel nous alertons, comme les années passées, sur le poids croissant qu’occupe la diplomatie économique au sein de notre diplomatie.
Définie au sein du programme 185, la diplomatie économique vise à soutenir l’internationalisation des entreprises françaises, face à l’enjeu de redressement du commerce extérieur. Il est explicitement demandé aux ambassadeurs d’aider à lever les barrières et freins rencontrées par les entreprises françaises à l’étranger. Le renforcement de la diplomatie économique impulsé sous ce quinquennat dénote d’une vision managériale de la diplomatie. Les ambassadeurs sont appelés à devenir les chefs de file de l’expansion économique de la France à l’étranger. Ces missions s’accompagnent d’une batterie d’indicateurs et sous-indicateurs comme le « nombre de visites d’investisseurs auxquelles les ambassades et Business France ont contribué », sans que l’on en perçoive les retombées concrètes pour l’intérêt général de la France.
On observe en revanche une dénaturation de la fonction de diplomate. Le fait est que les tâches des diplomates français ont été impactées par la mise en avant de ces objectifs marchands. D’autant que cette redéfinition de leurs missions est allée de pair avec un affaiblissement constant des moyens de la diplomatie scientifique et culturelle. Le projet de budget pour 2022 de la mission l’Action extérieure de l’Etat, en légère hausse, ne saurait masquer des décennies de coupes budgétaires. Ce projet de budget n’atteint même pas le budget de 2017. Le MAE a subi la pire cure d’austérité de tous les ministères depuis 30 ans, avec une perte de 53 % de ses effectifs. Le réseau de la coopération culturelle a été le plus touché.
Ces dynamiques vont à l’encontre de ce que devrait être notre diplomatie. Plutôt que de consacrer 40 % de leur temps à faire les représentants en vente, nos diplomates devraient davantage tisser les liens culturels et scientifiques. Le développement de la diplomatie culturelle est pour les français un horizon bien plus intéressant que la vision libérale d’une diplomatie économique à courte vue dont on ne voit même pas les retombées économiques.
La logique devrait être d’opérer un transfert interne au programme 185 « diplomatie cutlurelle et d’influence ». Mais le règlement ne permettant pas des transferts entre actions d’un même programme, nous proposons de retirer, en autorisation d'engagement et en crédit de paiement, un euro symbolique de l’action 7 du programme 185, « Diplomatie économique et développement du tourisme », au profit du programme 151 « Français à l’étranger et affaires consulaires ». Cet amendement vise ainsi à interroger la pertinence de certains objectifs de l’action 7 du programme 185.
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