Projet de loi de finances pour 2022 — Texte n° 4482

Amendement N° 1826C (Irrecevable)

Publié le 28 octobre 2021 par : M. Thiériot.

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Rédiger ainsi cet article :

« I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :
« 1° À la première phase du dernier alinéa de l’article L. 821‑1, les mots : « est marié ou vit maritalement ou est lié par un pacte civil de solidarité et » sont supprimés ;
« 2° Le premier alinéa de l’article L. 821‑3 est ainsi modifié :

« a) Les mots : « et, s’il y a lieu, de son conjoint, concubin ou partenaire d’un pacte civil de solidarité » sont supprimés ;

« b) Les mots : « est marié, concubin ou partenaire d’un pacte civil de solidarité et » sont supprimés.

« II. – Toute personne qui a des droits ouverts à l’allocation aux adultes handicapés peut, à sa demande auprès de sa caisse d’allocations familiales et tant qu’elle en remplit les conditions d’éligibilité, continuer d’en bénéficier selon les modalités prévues aux articles L. 821‑1 et L. 821‑3 du code de la sécurité sociale en vigueur à cette date, si cela est plus favorable à son foyer.
« III. – La charge pour l’État est compensée à due concurrence par la majoration des droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

Exposé sommaire :

Cet amendement vise à supprimer la prise en compte systématique des revenus du/de la conjoint(e) dans le calcul de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et de la majoration de son plafonnement lorsque la personne bénéficiaire vit en couple.

Le mode de calcul actuel de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) entrave l’autonomie des personnes en situation de handicap et les maintient dans une dépendance financière. La prise en compte des revenus du (de la) conjoint(e) aboutit par exemple à ce qu’une personne en couple sans enfant et ne travaillant pas voit son AAH diminuer dès lors que le revenu net de son/sa conjointe dépasse 1000€, jusqu’à être totalement supprimée au-delà de 2270€.

Si l’AAH vise à favoriser l’autonomie des personnes en situation de handicap, son mode de calcul actuel met à mal cet objectif. La déconjugalisation permettra à chacun de percevoir une allocation quelle que soit sa situation. En effet, tous les couples sont concernés, y compris les personnes en concubinage, qui ne bénéficient donc pas des mêmes allègements fiscaux que les couples mariés et pacsés. Enfin, cette dépendance financière rend très difficile le départ du foyer pour les personnes victimes de violences conjugales et en particulier pour les femmes en situation de handicap qui sont particulièrement exposées à ces violences.

Le principe de désolidarisation des revenus du/de la conjoint(e) a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale (2020), puis au Sénat (2021) avec quelques modifications. L’Assemblée Nationale a fait machine arrière en deuxième lecture (2021) en substituant l’application d’un abattement forfaitaire sur les revenus à l’application d’un abattement proportionnel. Or, cet abattement forfaitaire ne répond pas à l’enjeu d’autonomie financière pour les personnes éligibles à l’AAH, car le montant de l’allocation est toujours conditionné aux revenus du/de la conjoint(e). Le principe de l’abattement forfaitaire reste donc insatisfaisant pour répondre à l’objectif d’autonomie financière des personnes éligibles à l’AAH.

Le premier alinéa vise à supprimer la prise en compte des revenus du/de la conjoint(e) dans le calcul de l’AAH et de la majoration de son plafonnement lorsque la personne bénéficiaire vit en couple.

Le deuxième alinéa vise à supprimer la majoration du plafond de cumul de l'AAH et, de la rémunération garantie en établissement et service d'aide par le travail lorsque le bénéficiaire est en couple.

Le troisième alinéa vise à permettre à la minorité de foyers pour qui la suppression de la prise en compte des revenus du/de la conjoint(e) dans le calcul de l’AAH serait défavorable de pouvoir choisir que le mode de calcul actuellement en vigueur continue d’être utilisé pour fixer le montant de l’allocation de la personne bénéficiaire.

Le dernier alinéa de cet amendement vise à compenser les pertes de recettes pour l’Etat qu’induiraient ces nouvelles dispositions.

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