Les amendements de Christian Jacob pour ce dossier
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Monsieur le Premier ministre, l'heure est venue pour moi de saluer votre nomination et de vous féliciter – car je n'oublie pas que le jour qui précédait votre nomination, j'étais encore votre président de groupe.
Ces félicitations auraient certes été plus spontanées, plus vives, plus émues aussi, si vous n'aviez pas quitté votre famille politique dans ces conditions.
Mais, autres temps, autres moeurs ! Je voulais vous livrer cette vérité, monsieur le Premier ministre, parce que cela restera pour moi une vraie blessure.
J'espère, mais je ne me fais guère d'illusions, qu'il vous arrive, en vous regardant dans la glace, de songer à ceux de vos anciens collègues dont votre nomination a contribué à la perte.
Vous avez été nommé pour assurer une majorité parlementaire au Président de la République, et peut-être même – les mauvaises langues le disent – pour casser la droite française.
Vous rêviez d'avoir votre groupe parlementaire charnière : il n'existe pas. Vous n'avez guère qu'une petite partie d'un petit groupe – petit, d'ailleurs, à tous points de vue. Quant au second objectif, casser la droite française, il a échoué aussi. Nous sommes là, et bien là, fiers d'incarner une opposition républicaine solide, libre et exigean...
Cette filiation ne peut pas être balayée comme si une page blanche s'ouvrait. Le dérapage et l'insincérité budgétaires que la Cour des comptes vient de sanctionner en sont des exemples éclatants, et M. Macron, en poste jusqu'en septembre 2016, ne fera croire à personne qu'il n'en est pas lui aussi comptable.
De même que vous ne ferez croire à personne, monsieur le Premier ministre, que vous n'en étiez pas vous-même informé alors que notre groupe parlementaire a fondé ses recours devant le Conseil constitutionnel précisément sur le dérapage budgétaire et l'insincérité. Peut-être étiez-vous absent du groupe à ce moment-là ?
Durant ces cinq dernières années, nous avons combattu la politique de François Hollande, car elle était contraire à la plupart des fondements de nos engagements. Nous lui avons imposé une opposition déterminée, mais, chaque fois que les intérêts supérieurs de la nation ont été en jeu, nous avons été au rendez-vous. Dans le contexte tragique de ...
Nous avons voté tous les projets de loi qui ont renforcé nos capacités de renseignement et nos capacités à faire face au terrorisme, ainsi que toutes les demandes de prorogation de l'état d'urgence. Et ce sont bien souvent nos votes qui ont permis de réunir une majorité. Nous débutons cette législature dans le même esprit : chaque fois que l'i...
Nous avons nos sensibilités, mais la France et la République transcendent souvent nos engagements partisans. C'est le propre des grandes nations de se retrouver sur l'essentiel. C'est aussi le propre des grandes démocraties de faire vivre le débat en cas de désaccord. Nous serons cette opposition républicaine, libre, indépendante et responsabl...
Quelques mots, monsieur le Premier ministre, sur nos engagements – il n'est sans doute pas inutile de vous rafraîchir la mémoire, même s'il s'agit d'une plate-forme programmatique qui, normalement, ne devrait pas vous être étrangère. J'ai bien compris que c'était celle d'un monde révolu, mais quelques-uns d'entre nous ont résisté et sont toujou...
Selon nous, cela passe par une baisse de 10 % de l'impôt sur le revenu et par le rétablissement de la défiscalisation des heures supplémentaires,
et certainement pas, monsieur le Premier ministre, par l'augmentation de la CSG, qui est une lourde menace pour les retraités de France –
Tous leurs revenus, tous leurs placements seront touchés par cette hausse invraisemblable de 20 % de la CSG. Les retraités de l'agriculture, de l'artisanat et du commerce seront les grands perdants de cette purge.
Il est fréquent que leurs pensions soient à peine supérieures à 500 euros. Ils ont souvent économisé toute leur vie pour se constituer un petit capital pour vivre. Surfiscaliser ce petit capital serait une erreur aussi grave que la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires décidée par M. Ayrault.
Nous vous mettons en garde également quant à une autre question de fiscalité, le prélèvement à la source. Il sera d'une grande complexité pour les entreprises qui ont, objectivement, autre chose à faire que de collecter l'impôt.
Car, en réalité, c'est le cheval de Troie qui amènera la fin des quotients conjugaux et des quotients familiaux, laquelle porterait un nouveau coup à notre politique familiale. Notre politique de la famille a besoin de signes positifs, de signes de rassemblement, et non pas d'affrontements entre nous. Je n'ai rien entendu sur le retour à l'uni...
Quant à votre projet de suppression de la taxe d'habitation, nous vous invitons, là aussi, à y réfléchir à deux fois. La supprimer pour 80 % des foyers fiscaux, c'est affaiblir le lien citoyen et fiscal entre nos compatriotes et leur commune. C'est créer les conditions d'un transfert de charges vers les contribuables propriétaires de leur bien ...
Si notre pays tient debout, c'est souvent grâce aux maires de France, notamment aux maires ruraux qui tiennent à bout de bras leurs territoires abandonnés par l'État. Ne les affaiblissez pas davantage !