En 1945, Albert Camus écrivait dans ses Lettres à un ami allemand : « L'Europe sera encore à faire.
Elle est toujours à faire » (1). Cette phrase résonne de nos jours avec une acuité toute particulière, à l'heure où l'Union européenne doit affronter de multiples crises - crise financière, crise des dettes publiques, crise migratoire, Brexit, crise démocratique... - dans un contexte international singulièrement instable et menaçant.
L'Europe est encore à faire.
Elle semble même sous certains aspects à réinventer.
Depuis dix ans, cette crise protéiforme n'a eu de cesse de se renforcer, comme un révélateur des fragilités de l'Union.
Pour nombre de citoyens, les doutes à son égard et la défiance sont tels que, paraphrasant Paul Valéry, nous pourrions dire que nous savons maintenant l'Union européenne mortelle (2). L'Europe ne pourra demeurer et se renforcer qu'en se démocratisant plus fortement.
Il lui faut devenir pleinement un espace politique, dans lequel...
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