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On tape dans le dur, avec cet article : on est au coeur du projet libéral, de votre dessein idéologique, de l'argent qui ne fait pas le bonheur des pauvres. Vous souhaitez, pêle-mêle, donner la faculté aux branches de modifier les conditions de recours aux contrats à durée déterminée et à l'intérim, d'autoriser le recours étendu aux contrats de chantier, de définir de nouveaux périmètres du licenciement économique, afin de mettre fin à la solidarité entre société mère et sociétés filles, d'instaurer la barémisation des dommages et intérêts en cas de licenciement illégal – en vous asseyant, par la même occasion, sur le principe de libre appréciation du juge – , de modifier les conditions d'application des critères de licenciement selon les catégories professionnelles, de changer le seuil de décle...
...rotégeait par la règle, par la loi, le salarié vis-à-vis du chef d'entreprise. Gilles Le Gendre nous a fait l'article de cette barémisation et a essayé de nous prouver qu'elle marquait un progrès. Mais si le barème ne fait que refléter les montants habituellement versés – Adrien Quattenens montrera dans la suite du débat que c'est inexact – , pourquoi l'instituer ? En réalité, vous sécurisez les licenciements et, par là, vous continuez à casser le contrat de travail et les contrats à durée indéterminée. Les conseils des prud'hommes ne jugent que les licenciements abusifs et non tous les licenciements ; ils n'ont à connaître que les cas extrêmes, d'autant plus qu'il y a 3 millions de séparations à l'amiable entre chefs d'entreprise et salariés. En sécurisant les licenciements, vous cassez le contrat d...
...ème ordonnance se fixe ainsi l'objectif de sécuriser les relations de travail pour l'employeur comme pour les salariés, mais vous mettez en place un arsenal juridique pour que les employeurs puissent se séparer de leurs employés. Le droit du travail était déjà largement flexible, mais ce n'était pas suffisant. Vous introduisez le vieux projet de plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement illégal, au motif de lever la peur d'embaucher des employeurs. Pourtant, quand on interroge ceux-ci, ils disent unanimement que l'emploi est déterminé, cela a été suffisamment souligné, par le carnet de commandes. Vous créez un nouveau mode de rupture du contrat de travail – la rupture conventionnelle collective – , afin que l'on puisse faire des plans sociaux sans s'embarrasser des protections ...
Cet article 5 ratifie une ordonnance très diverse. J'ai été conseiller prud'hommes pendant dix ans et j'ai eu à juger plusieurs conflits du travail. Je soutiens la disposition selon laquelle une erreur de procédure n'entraîne plus la requalification du licenciement en licenciement abusif. En effet, j'ai vu des artisans pleurer au conseil des prud'hommes parce que, ne connaissant pas le code du travail, ils se trouvaient condamnés à verser des indemnités pour avoir simplement omis une mention dans un courrier de licenciement. En revanche, je suis très mesuré sur le plafonnement des indemnités prud'homales. Je suis opposé à ce que la loi contraigne le juge, ...
Je demande toujours à être convaincu de la sécurisation des salariés apportée par ce dispositif. Le journal Libération du 20 novembre a illustré l'application des ordonnances en titrant : « Licenciements abusifs : patrons faites-vous plaisir ! » Il proposait une radioscopie de ce système, qui sera presque toujours défavorable aux salariés, en étudiant trois cas. Le premier est celui d'Héléna, salariée dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – , qui pouvait prétendre à 42 000 euros de dommages et intérêts avant ces ordonnances et qui ne pourra plus avoir qu'u...
J'entends beaucoup de choses sur les ordonnances dont l'objectif est de fluidifier le marché du travail et d'améliorer le dialogue social. À ceux qui disent que cela pourrait faciliter les licenciements, j'aimerais faire part de mon expérience de trente ans dans le service public de l'emploi. Au cours de cette période, j'ai rencontré de nombreux ministres de l'emploi, et je n'en ai jamais vu un seul qui souhaitait voir les fichiers de Pôle emploi grossir. C'est en effet un exercice très difficile et très délicat que de commenter régulièrement les chiffres du chômage.
...rticle 5, nous sommes au coeur de la philosophie libérale de ces ordonnances, qui visent à donner une plus grande latitude aux entreprises pour licencier. Ce texte est extrêmement déséquilibré au profit des entreprises et au détriment des droits du salarié. Cette philosophie libérale part du précepte qu'il est aujourd'hui difficile pour les entreprises d'embaucher et qu'il faut donc faciliter les licenciements pour donner beaucoup plus de latitude aux chefs d'entreprise. Depuis 1986, dix-sept réformes du code du travail, inspirées de ce précepte, ont été mises en oeuvre dans notre pays. Cette politique d'assouplissement et de facilitation des licenciements, d'augmentation de la précarité et de l'insécurité des salariés, et de diminution des protections et des garanties de ces derniers – ce que certai...
Peut-être, mais en tout cas, c'est pragmatique. On en a beaucoup parlé en commission, pour un même fait, les jugements aux prud'hommes accordent des indemnités dont le montant se situe dans un rapport de un à quatre. Ces différences selon les endroits du pays constituent de vraies injustices pour les salariés, qui ne savent pas ce qu'ils peuvent percevoir à la suite d'un licenciement jugé abusif. Je vais vous donner un élément pragmatique : l'entrepreneur a intérêt à négocier en amont des prud'hommes, car s'il était condamné, il devrait payer, outre les indemnités, les cotisations patronales. Voilà pourquoi, il faut un barème. C'est également l'intérêt du salarié, car éviter les prud'hommes lui permet de reconstruire une vie et de repartir vers autre chose.
Nous abordons ici la question de la barémisation, dont l'objet serait de permettre aux entreprises d'anticiper les montants qu'elles auraient à payer en cas de licenciement. Cette mesure ne répond toutefois pas aux difficultés rencontrées par les petites entreprises lorsqu'elles sont contraintes de licencier. Dans une petite entreprise, vous le savez, on attend souvent le dernier moment pour licencier. Ce cas s'est présenté dans ma circonscription : une entreprise d'une vingtaine de salariés a dû licencier quatre personnes pour motif économique ; les licenciements ...
...ilibrée l'intérêt des parties prenantes vous conduit à mettre en place le plafonnement et la barémisation. Vous niez donc ici un principe fondamental, et vous aurez à vous en expliquer devant le Conseil constitutionnel après que le recours aura été déposé. De surcroît, vous permettez aux chefs d'entreprise, en particulier des grandes entreprises, de calculer par anticipation combien coûterait un licenciement, y compris un licenciement illégal – mais un licenciement qui serait rentable pour eux.
Madame la ministre, avec cet article – vous venez d'ailleurs de le confirmer en y insistant – , vous passez à la vitesse supérieure en matière de « flexiprécarité ». Les maîtres mots de cet article 5 sont « simplifier » et « faciliter » les procédures de licenciement, que le motif soit personnel ou économique. Sous couvert de sécurisation et de clarification, c'est la régression sociale pour tous les salariés et à tous les niveaux que vous allez mettre en oeuvre. Les salariés sont ainsi considérés comme de véritables variables d'ajustement : ils peuvent être licenciés à tout moment et, de surcroît, ont moins de possibilités de recours devant le juge et moins...
Quelques-uns des motifs justifiant ces amendements de suppression ont déjà été évoqués. Le premier, c'est le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif ; je le rappelle, car chacun semble ici l'oublier.
...honorez ainsi très imparfaitement une promesse faite l'été dernier : au-delà de dix ans d'ancienneté, l'augmentation sera dégressive. Le second motif qui conduit à demander la suppression de cet article, c'est que, dans l'ordonnance qu'il a pour objet de ratifier, vous réduisez le périmètre d'appréciation de la cause économique. Auparavant, le juge appréciait la réalité de la cause économique du licenciement dans le périmètre de l'ensemble des entreprises du groupe appartenant au même secteur d'activité à l'échelle mondiale. Au motif que ce serait un frein à l'investissement – la majorité a pourtant annoncé ici que le nombre d'implantations d'entreprises et d'ouvertures d'usines était désormais supérieur au nombre de fermetures – , vous avez décidé de restreindre l'appréciation au périmètre national....
Nous refusons de donner à cette ordonnance force de loi. Elle contient des mesures que nous trouvons inadmissibles et totalement contraires à l'objectif qu'elle prétend poursuivre. Tout d'abord, par cette ordonnance, les possibilités de licenciement sont élargies et les recours juridiques contre les licenciements abusifs sont considérablement limités. Ensuite, par le renvoi à la négociation par branche de toutes les règles encadrant le recours aux contrats temporaires, cette ordonnance permet la généralisation des contrats précaires, vieille revendication du patronat pour licencier sans motif.
Je comprends bien que vous ne vous intéressiez qu'au salarié qui a reçu le montant le plus élevé, mais on pourrait aussi s'intéresser à celui qui a reçu le montant quatre fois inférieur. Ce barème apporte une cohérence d'ensemble tout en laissant une large marge d'appréciation au juge. L'ordonnance contient aussi des éléments sécurisants en ce qui concerne les règles de motivation du licenciement, qui étaient jusqu'à présent source d'une forte insécurité pour les employeurs. Mais je pense surtout aux accords portant rupture conventionnelle collective – peut-être souhaiterez-vous en discuter de nouveau – , qui donnent un cadre juridique sécurisé aux plans de départs volontaires. Cette disposition, vous le savez, n'était encadrée jusqu'à présent que par des éléments jurisprudentiels. Il y ...
Je relève un angle mort dans vos explications sur la barémisation des dommages et intérêts. Vous évoquez, monsieur le rapporteur, le fait que des salariés puissent se voir octroyer des montants différents au titre des dommages et intérêts, mais vous rappelez assez rarement que l'ordonnance traite de la question des licenciements abusifs. Il est bel et bien question d'employeurs qui ne licencient pas dans les règles de l'art, qui contreviennent au droit du licenciement – car le licenciement existe et il y a un droit de licencier dans notre pays. Par ailleurs, contrairement à ce que laissent penser quelques interventions précédentes, nous ne sommes pas anti-entreprises. Disons les choses franchement : comme l'a relevé Mm...
… pourraient, grâce à une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences intelligente, calculer à l'avance le montant des indemnités qu'ils devraient verser s'ils procédaient au licenciement abusif de salariés âgés et très formés pour les remplacer par de jeunes salariés, flexibles et corvéables à merci. Ils pourraient d'ailleurs s'appuyer, par la même occasion, sur un accord de compétitivité obtenu par référendum – autre élément permis par vos ordonnances – qui prévoirait des contrats à durée déterminée, à horaires modulables et flexibles à souhait. Cette ordonnance permet donc auss...