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...e des diagnostics erronés. En première ligne, comment oublier que le 24 janvier Mme Agnès Buzyn, de triste mémoire pour l'hôpital public, déclarait à propos de l'épidémie : « Le risque d'importation de cas depuis Wuhan est modéré. Il est pratiquement nul depuis que la ville est isolée. Les risques de cas secondaires autour d'un cas importé sont très faibles et les risques de propagation du coronavirus aussi. » On pourrait lui faire porter la responsabilité de cette déclaration et de celle où elle prétendait vous avoir informé du danger, ce qui ne se voit pas dans celle que je viens de citer. Mais comment alors comprendre que, le 3 mars – le 3 mars ! – , le Président de la République déclare : « Il est encore trop tôt pour dire si la France passera au stade de l'épidémie. » Quant aux masques, ...
...es et à portée de soignants, ce qui est indispensable aux soins : les antidouleurs, les antibiotiques, les matériels de réanimation, les protections. Après avoir dégradé, vous pataugez. Vous cafouillez en multipliant les déclarations et les décisions contradictoires, assénées avec assurance et immédiatement démenties par les faits ou par l'un des vôtres. Il n'y a pas de risque de propagation du virus depuis Wuhan, expliquait la ministre de la santé fin janvier, tout en alertant, paraît-il, le Premier ministre de la gravité de la pandémie. Il n'y a pas besoin de dépister systématiquement : telle était la doctrine que vous défendiez contre l'avis de l'OMS et les résultats obtenus dans d'autres pays. Au moment même où vous invitiez les Français à rester chez eux, votre ministre du travail exhort...
...er celle des Français. La première crise sanitaire universelle de l'ère contemporaine loge tous les pays à la même enseigne et abolit les immenses différences qui les distinguent. Auparavant, absolument aucun d'entre eux n'avait réalisé ce que nous sommes invités à engager : redémarrer l'activité alors que la menace sanitaire qui l'avait contraint à l'arrêt demeure intacte et tandis que le coronavirus qui endeuille chaque jour des centaines de nos familles et de nos proches n'a délivré qu'une partie de ses sinistres secrets. L'ampleur de la tâche justifie le débat qui nous réunit et que vous avez choisi d'organiser, monsieur le Premier ministre – ce qu'aucun autre gouvernement d'un grand pays européen n'a fait. Elle lui donne aussi une solennité qui n'échappe à personne.
...vement mis en doute, nous voici contraints de revisiter l'essentiel : les conditions de notre survie et les valeurs qui nous unissent. Les Français ont réussi le confinement ; ils sont résolus à réussir le déconfinement. Ils en acceptent les risques pourvu que ceux-ci soient contrôlés. En sacrifiant partiellement leur liberté, ils ont permis de ralentir drastiquement la vitesse de circulation du virus et d'éviter – mais de si peu ! – la saturation de nos hôpitaux. Au prix, il est vrai, du dévouement et du professionnalisme admirables de nos personnels soignants, auxquels nous rendons ici un hommage unanime.
L'épidémie de coronavirus ébranle notre pays comme jamais sans doute il n'a été ébranlé en temps de paix au cours de son histoire récente. Ce terrible virus a fait plus de 22 000 morts en France. En cet instant, je pense à leur famille et à leurs proches. Au nom des députés du groupe Les Républicains et de l'ensemble de la représentation nationale, je veux rendre hommage au travail, au courage et au dévouement admirables ...
Je veux d'abord, au nom du groupe du Mouvement démocrate et apparentés et, je crois, en votre nom à tous, m'incliner à la mémoire de ceux que le virus a emportés, comme devant ceux qui n'ont pas pu accompagner leurs morts pour un dernier hommage. Cette pandémie aura ainsi eu raison de ce que nous avons de plus intime et qui marquait les premiers progrès des civilisations humaines ; cela nous invite à faire preuve de la plus grande responsabilité en ces temps inédits. Notre pays va entrer en rémission et en récession. En rémission, car nous avo...
..., monsieur le Premier ministre, mais également en matière de tests : je tiens à saluer l'objectif de 700 000 tests par semaine, et aussi le défi très important que représentent les tests itinérants, grâce aux brigades sanitaires. Vous avez également évoqué l'isolement, qui est en effet difficile pour les Français. Mais nous aurons besoin qu'ils l'acceptent pour rompre la chaîne de propagation du virus. Par ce retrait provisoire, ils marqueront leur solidarité sociale. Le système sanitaire va de pair avec le bloc territorial, parce que, dans la pièce que nous devons jouer aujourd'hui…
… s'il n'y a pas d'unité de lieu, le virus ayant sévi différemment selon les territoires, et s'il n'y a pas d'unité de temps – car sa progression varie selon les endroits – , il doit en revanche y avoir une unité d'action. Or cette action est forcément locale. Ainsi, en matière d'école, les différences ne sont pas seulement régionales, pas même toujours départementales ou communales, mais parfois entre les écoles d'une même commune. J'ai ...
Les députés du groupe Socialistes et apparentés vous ont écouté attentivement, monsieur le Premier ministre. Vous avez la charge de l'essentiel : les vies de milliers de femmes et d'hommes qui ne résisteraient pas à l'infection du virus. En quelques mois, ce virus a miné nos quotidiens, confiné nos existences, bouleversé nos modes de vie, transformé notre rapport aux autres. Le confinement a permis d'enrayer la progression du Covid-19, mais pas de le faire disparaître. Si c'est une guerre, c'est une guerre de position, une guerre de tranchées, et chaque jour le front s'élargit à de nouveaux pays. Sans vaccin, sans traitement fi...
De nouvelles interrogations naissent également depuis l'apparition, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Italie, d'un syndrome proche de la forme sévère du coronavirus, qui frappe les enfants et nécessite leur hospitalisation en soins intensifs : a-t-elle un lien avec la crise qui nous occupe ? Voilà ce que les Français attendent de leurs gouvernants comme de chacun de leurs élus : qu'ils évaluent la situation et s'assurent que les meilleures garanties leur soient proposées. On ne joue pas avec la santé des Français à pile ou face – pile, on gagne ; face, l'ép...
...d'un seul bloc. J'ai également relevé plusieurs contradictions, peut-être liées à des incompréhensions ou à des incomplétudes. Vous évoquez d'abord une territorialisation du déconfinement, mais le ministre de l'éducation nationale indique que toutes les écoles doivent rouvrir en même temps. Vous annoncez ensuite que les plages resteront fermées partout alors que, dans certains territoires où le virus n'a quasiment pas circulé, je ne pense pas qu'on soit plus en danger sur une plage que dans les médiathèques dont vous souhaitez permettre l'ouverture – même si j'imagine que des limites seront fixées. Vous indiquez que l'accès aux crèches sera limité à dix enfants par établissement. Je n'ai pas très bien compris ce point – j'imagine que les prochains jours nous permettront d'y voir plus clair. ...
...e ne sais pas si elle se révélerait utile, mais je dirai simplement aux Français qu'après examen, même si notre groupe avait initialement quelques interrogations, elle ne nous semble pas poser de problème en matière de libertés publiques. En revanche, l'éventualité d'une prolongation de l'état d'urgence, que vous avez abordée, nous inquiète : si des adaptations sont nécessaires pour vivre avec le virus, il ne saurait être question de demander aux Français de vivre de façon permanente sous un régime d'exception. Enfin, vous nous avez invités à enrichir le dispositif de déconfinement au cours des semaines à venir. Les élus du groupe UDI, Agir et indépendants le feront volontiers. Il est regrettable que vous ne nous ayez pas laissé le temps d'y réfléchir, d'échanger et d'en débattre entre nous au...
« Nos connaissances sont une goutte, notre ignorance, un océan », disait Isaac Newton, soulignant ainsi les limites de l'esprit humain pour appréhender les phénomènes naturels et les lois qui les régissent. Ces limites, nous nous y heurtons également face à un objet aussi complexe que la gestion d'une épidémie causée par un virus qui, rappelons-le, était inconnu de tous il y a quelques mois et qui, depuis lors, a conduit la moitié de l'humanité à se confiner, faute de mieux. En effet, sans vaccin ou traitement disponible et dès lors que la circulation du virus n'a pu être circonscrite à quelques foyers, nous n'avions guère d'autre choix que de prendre cette décision éprouvante pour ralentir l'épidémie, soulager nos systèm...
...erreurs fatales, qui ont coûté si cher à notre pays ! En 2018 et 2019, vous n'avez pas suivi les rapports qui exigeaient le renouvellement des stocks stratégiques de masques, alors tombés au plus bas depuis le départ de Nicolas Sarkozy, qui en avait laissé 1,4 milliard : on en comptait à peine 100 millions en janvier 2020. Le 24 janvier, Agnès Buzyn déclarait que le risque d'importation du coronavirus depuis la Chine était quasi-nul, ouvrant une longue période de près d'un mois d'inertie avant que les premiers cas n'apparaissent en Italie. Le 23 février, ici même, en réponse à ma question, vous refusiez toute forme de fermeture, voire de contrôle, de nos frontières, aveuglé par l'idéologie d'un monde où la frontière était assimilée par le Président Macron au nationalisme, devenu plus dangereux...
...bat, toujours sur ce sujet, aurait lieu un autre jour. Voilà un résumé assez saisissant de la méthode du Gouvernement. Et comme je ne peux exclure un énième revirement, c'est-à-dire un renoncement pur et simple à ce débat, je vais vous parler de l'application à laquelle vous avez donné un nom tout à fait rassurant : StopCovid, comme si une application numérique pouvait arrêter la progression d'un virus.
... de tension sociale et des menaces pour nos libertés publiques et individuelles. Plus prosaïquement, je voulais surtout vous parler, monsieur le Premier ministre, des Français qui voient dans cette mesure une sorte de diversion. Ils savent en effet qu'une grande nation qui peine à fabriquer des bouts de papier pour se masquer le visage, aura beaucoup de mal à faire croire qu'elle va repousser un virus avec un smartphone.
Nous savons que le virus trouvera en travers de son chemin l'intelligence de nos chercheurs, le savoir de nos médecins, l'abnégation de nos soignants et la solidarité remarquable des Français. Ils savent tout de l'histoire qui se déroule depuis quelques semaines. La réponse qu'ils attendent n'est pas une application, ils attendent d'être protégés et soutenus. C'est pourquoi, en renonçant à l'application StopCovid, non se...
...isés physiquement et psychologiquement par ce qu'ils ont vécu et nous devons leur rendre hommage. C'est donc à eux que je pense alors que nous entamons le débat sur la stratégie sanitaire du déconfinement. Comment éviter que l'épidémie ne redémarre ? Voilà plus de six semaines que la France entière est confinée, comme la moitié de la population mondiale, afin de limiter la propagation du nouveau virus. Soyons honnêtes : à l'annonce de la décision de confinement, nous avons tous été pris de court et la plupart de nos organisations n'étaient pas préparées à gérer une crise sanitaire de cette ampleur. C'était également le cas du Parlement et des collectivités. J'entends beaucoup de critiques, celle sur les masques prend d'ailleurs une ampleur préoccupante ; j'entends la colère face aux dysfoncti...
... fous à force de voir leur liberté ainsi bridée, à moins d'être ruinés par les effets dévastateurs de la crise sur notre économie. De plus, nous ne pensons pas, comme certains qui abusent des « Y a qu'à », « Faut qu'on », que nous aurions pu prendre d'autres décisions que celles prises par l'exécutif au vu des connaissances scientifiques, ou plutôt du manque de connaissances scientifiques, sur le virus, sur ses modalités de propagation, sur l'immunité des personnes ayant déjà été contaminées. Votre stratégie pour permettre à la nation de sortir du confinement repose sur le triptyque : protéger, tester, isoler la population. C'est à cette aune que les décisions locales devront être prises. Cette stratégie s'appuie sur la responsabilisation individuelle, sur le civisme de chacun, sur notre capac...
... tous engagés pour que l'opération de déconfinement soit un succès. Nous l'avons prouvé en adoptant les deux projets de loi de finances rectificative. Néanmoins, si nous comprenons l'urgence qu'il y a à agir, nous refusons d'être pris en otage. Trop de questions restent en suspens, trop de sujets ne peuvent faire l'objet d'un consensus. L'union sacrée qu'implique la lutte contre la propagation du virus ne doit pas dissimuler le fait que les oppositions ont aussi un rôle à jouer. Du reste, peut-être auriez-vous dû nous entendre, quand nous vous alertions sur la pénurie de masques et de tests ou sur la nécessité d'établir des contrôles aux frontières et d'isoler préventivement les voyageurs en provenance d'Asie, comme l'avait fait Marine Le Pen, ici même, le 11 février – mais à l'époque, vous dis...