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...mme vous tous, le désir ardent de nombre de nos concitoyens d'exprimer leur reconnaissance à l'endroit des soignants. J'y vois cependant une proposition inaboutie, et pour tout dire un peu hors sujet, et une impasse dans le travail de renouvellement du contrat social auquel les circonstances nous obligent. Si cette proposition est hors sujet, c'est parce que, comme chacun le sait, la crise de l'hôpital public précède celle du covid-19. C'est malgré ces difficultés anciennes – je le dis sans dérobade – et profondes que les soignants, qui étaient pour certains d'entre eux en grève depuis dix-huit mois, ont livré bataille dans des conditions et avec un courage qui forcent l'admiration. Un chef de service auquel on disait l'admiration qu'éprouvent les Français devant ces authentiques actes d'héroï...
Si l'on mesure la part de modestie de cette réponse, elle introduit ou réintroduit sans fard le sujet sur lequel devraient porter notre réflexion et nos propositions : les moyens de l'hôpital, pour bien soigner, bien travailler et bien vivre. Bien sûr, chacun espère que le Ségur de la santé apportera des réponses à la hauteur de la situation. Mais avant, il y a eu la loi de financement de la sécurité sociale. Lors de son examen, nous avions présenté un plan d'urgence pour l'hôpital, dont on peut regretter que les propositions n'aient pas fait l'objet de la moindre considération de la...
Nul n'ignore que dans la lutte contre l'épidémie de covid-19, certaines professions ont été plus éprouvées que d'autres. Les personnels soignants, que ce soit à l'hôpital, en ville ou dans les cliniques, ainsi que tous les personnels participant au bon fonctionnement de notre système médico-social, ont été mobilisés sans jamais compter leurs heures ou leurs efforts. Certains ont payé leur engagement au service des autres de leur propre vie – je veux leur rendre hommage. Au plus fort de l'épidémie, et alors que le bilan s'alourdissait, la crise nous a offert un ra...
...pendant le confinement, pourquoi ne pourraient-ils pas bénéficier eux aussi de ces chèques-vacances ? Pire, vous allez leur demander de donner un jour de congé pour les autres ! Pour conclure, je vais vous citer des commentaires d'internautes concernant votre proposition de loi. Pour Alain, « offrir ses jours de congé au personnel soignant, ce n'est pas de la solidarité, c'est de la charité et l'hôpital se fout de la charité » ; pour Anne-Charlotte, c'est « [… ] hors de question, ces gens méritent mieux que l'aumône » ; pour Pascal, « ils ont le don de toujours reporter l'effort sur les autres ». Vous l'aurez compris, le groupe La France insoumise est opposé à cette proposition de loi. Nous soutenons l'intersyndicale, qui demande aux gens de ne pas donner de jours de congé pour les chèques-vacan...
...e de manoeuvre dont dispose l'institution chargée de faire la loi ? Sommes-nous, élus de la nation, à ce point impuissants à répondre aux demandes dans lesquelles s'époumonent nos soignants depuis des années ? Celles-ci tiennent pourtant en quelques mots : retrouver de la dignité au travail et de l'humanité dans la prise en charge. Nous nous fourvoyons en tant que décideurs si nous pensons que l'hôpital peut se passer de nouveaux financements pour ouvrir des lits, pour recruter massivement et pour revaloriser considérablement les salaires les plus bas. Nous devons nous atteler en urgence à plusieurs chantiers : reconnaître le rôle central joué par les personnels paramédicaux spécialisés, refondre l'offre de formation des métiers du secteur médico-social et sanitaire, repenser le processus décisi...
...ue l'on saurait porter aux soignants serait, pour une fois, de les écouter. La fraternité ne peut se satisfaire d'applaudissements, dites-vous dans l'exposé des motifs. J'ajouterai que la fraternité ne peut pas non plus se satisfaire de mesurettes. Nous voilà donc tous démunis : Français, soignants, élus de la nation. Où serons-nous ? Où seront alors prescrites les mesures destinées à soigner l'hôpital public, et par qui le seront-elles ? Le Ségur de la santé s'est ouvert lundi dernier, et les professionnels de santé tirent déjà la sonnette d'alarme : ils s'inquiètent des thématiques imposées par le Gouvernement. De larges catégories de soignants, notamment les plus défavorisées et les plus féminisées, comme par hasard, ne sont pas représentées dans cette concertation. Leurs revendications sont...
...evaloriser et transformer durablement les conditions d'exercice des personnels soignants dans les hôpitaux, centres de soins, EHPAD ou autres établissements médico-sociaux devront être d'une tout autre ampleur. C'est tout l'enjeu du Ségur de la santé lancé la semaine dernière par le Premier ministre, auquel nous prendrons toute notre part. Réformer notre système de santé, c'est mieux organiser l'hôpital, mieux faire interagir la médecine de ville et la médecine de l'hôpital, encourager la recherche, réfléchir à notre approvisionnement en médicaments, effectuer une meilleure prévention, traiter les déserts médicaux, mieux équiper l'hôpital, mieux reconnaître les professions paramédicales, et tant d'autres choses encore. Mais c'est surtout et avant tout prêter une attention soutenue aux soignants ...
...nts adressés aux soignants, vous n'avez pas entendu les sifflets qui vous étaient destinés – car il y en avait. Pire, vous voici désormais occupés à instrumentaliser ce geste, à le récupérer, à le dénaturer. Vous dites à celles et ceux qui ont applaudi de ne pas se contenter de cela et de donner. Sous ces applaudissements, vous auriez pu entendre l'attachement de tout un peuple au personnel de l'hôpital, à l'hôpital public lui-même, au droit à la santé, et vous hisser à la hauteur de ce message clair. Vous auriez pu abandonner les plans de restructuration, embaucher, augmenter les salaires. Vous avez préféré distribuer des primes inégales et éphémères et des médailles. Par cette proposition de loi, vous vous défaussez après avoir voté des budgets indigents et refusé d'entendre.
Vous utilisez la communication et le symbole pour faire oublier des décisions tragiques, qui ont plongé les soignants dans une colère profonde. Cet après-midi, un soignant m'a dit qu'il ne vous pardonnerait jamais de l'avoir contraint à refuser des patients à l'hôpital en fonction de leur âge
C'est la vérité ! Il a fallu la presse allemande pour citer le chef de service des urgences de l'hôpital de Mulhouse – je vous renvoie à l'article de Courrier international. Voilà où nous en sommes arrivés ! Et vous pensez que vous ferez oublier avec un chèque-vacances la sélection par l'âge, qui s'apparente à un « tri » et qui est une indignité nationale.
...tructures d'aide à domicile ? Beaucoup d'interrogations demeurent, quelle que soit la générosité du geste. Ce dispositif ne peut pas remplacer ce qu'attendent les personnels des établissements, à savoir non seulement des primes et des médailles, gratifications insuffisantes, mais une véritable reconnaissance de leurs métiers difficiles, des carrières et du besoin d'une organisation nouvelle de l'hôpital. C'est dire combien je ne peux être qu'à vos côtés dans cette démarche, qui n'est cependant qu'une petite goutte d'eau dans un océan. Nous voudrions que soient réglées les vraies difficultés du système sanitaire et social. Il faut que par votre voix, madame la ministre, même si ce sujet ne relève pas de votre portefeuille, le Gouvernement nous assure que tout sera mis en oeuvre, grâce à des moye...
Vous pouvez rire ! J'estime que l'on peut être en désaccord sans s'insulter. Je vous renvoie à l'article de Courrier international qui résume les articles de la presse allemande comportant des témoignages selon lesquels le service des urgences de l'hôpital de Mulhouse a très clairement indiqué avoir été obligé de trier – terme horrible – les patients selon l'âge.
Il s'agit, bien sûr, de jeux politiques, mais nous sommes en pleine confusion. Il faut replacer la proposition de loi dans son contexte. Il ne s'agit pas, ici, d'aborder les difficultés de l'hôpital, sur lesquelles nous prenons tout le temps de nous pencher, mais de faire un cadeau pour remercier quelqu'un. Est-ce de la charité que de faire un cadeau ? Je ne le crois pas. Lorsque vous faites un cadeau pour remercier des amis de vous accueillir ou de vous avoir rendu service, ceux-ci n'y voient pas de la charité – le mot n'a d'ailleurs pas toujours la connotation négative qui lui est donnée ...
Nous l'avons dit, la solidarité doit aussi venir du monde de l'entreprise. Par exemple, mon suppléant, Philippe Veran, capitaine d'industrie, souhaite créer un fonds de solidarité à destination, entre autres, de l'hôpital du Pays salonais. C'est dans cet esprit-là que mon amendement vise à ce que le secteur privé, les chefs d'entreprise, puissent contribuer aux dons de RTT, afin non seulement d'en amplifier le volume, mais aussi que toutes les parties prenantes de l'entreprise participent à cet élan de générosité.
...ration aujourd'hui : c'est libérer la parole citoyenne, libérer la volonté des citoyens, libérer les blocages de la loi. C'est notre rôle de parlementaires et cela aurait dû être, ce soir, le rôle de tous les parlementaires de l'hémicycle. Notre rôle est également de protéger. C'est celui que nous endossons depuis trois ans : on l'oublie rapidement, mais nous avons fermé beaucoup moins de lits d'hôpital que sous les deux législatures précédentes, et nous avons engagé la sortie de la T2A – tarification à l'acte – que tout le personnel de soin disait mortifère. Certains ont la mémoire courte sur ce point. Je veux surtout entendre le message de don. Je remercie à ce titre M. le rapporteur et Mme la ministre : la volonté de remercier les soignants est un message important, et je regrette qu'il soit...