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À la demande du groupe GDR, nous évaluons ce soir les politiques publiques en matière d'accès à l'IVG, menées notamment pendant la grave crise sanitaire que nous traversons. Nous le voyons trop souvent, les temps de crise sont malheureusement propices aux régressions des droits des femmes. Ces dernières semaines, toutes les propositions de nouveaux droits en faveur des femmes ont été au pire balayées d'un revers de main, aux mieux vidées de leur substance. Améliorer les conditions de travail des...
...e, ce sont les plus précaires qui paient le tribut le plus lourd. L'avocate Gisèle Halimi le disait déjà lors du procès de Bobigny : c'est toujours la même classe qui est frappée, celle des femmes pauvres, vulnérables économiquement et socialement, cette classe des sans argent et des sans relations. La demande des associations et de nombreux professionnels de santé est simple : porter le délai d'IVG de douze à quatorze semaines de grossesse pendant l'état d'urgence et durant les trois mois qui suivent. Beaucoup de demandes d'IVG après le délai légal de douze semaines de grossesse sont d'ailleurs le fait de femmes victimes de violences, qui se trouvent souvent dans des situations conjugales ou administratives inextricables. L'allongement de ce délai se cale sur la technique d'avortement util...
... de droits, car, si l'avortement est un acte intime et privé, le droit d'en disposer est un enjeu sociétal et politique qu'il nous appartient de préserver. L'interruption volontaire de grossesse est un droit totem pour les femmes dont l'effectivité dit quelque chose de notre société. C'est pourquoi nous n'avons eu de cesse de le renforcer depuis 1975 en facilitant partout son accès. Le droit à l'IVG est avant tout une question de choix : le choix de poursuivre ou non une grossesse, le choix d'un lieu et le choix d'une méthode, et ce sur l'ensemble de notre territoire. Cette liberté de choix est garantie par la loi, et nul ne saurait la remettre en cause. Les droits des femmes ne peuvent dépendre des conditions sociales ou sanitaires dans lesquelles nous vivons. C'est pourquoi il revient au l...
...on côté le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie. Dans ce cadre, l'articulation entre ces deux principes est malheureusement difficile. Quand il arrive que la priorité est donnée à l'un des deux principes, l'autre se rappelle très vite à notre souvenir. Le débat proposé ce soir par nos collègues du groupe GDR porte sur l'évaluation des politiques publiques en matière d'accès à l'IVG. Cet exercice est le bienvenu en ce qu'il nous permet d'aborder ensemble ce que nous pourrions appeler les angles morts du débat sur l'IVG, bien loin des slogans réducteurs. Dans ce débat, un chiffre devrait vous interroger : avec plus de 200 000 avortements pratiqués chaque année, la France enregistre un des taux les plus élevés. Nul ici ne peut s'en réjouir. Nous conservons tous en mémoire les...
Quarante-cinq ans après la loi Veil, les attaques visant à remettre en cause l'IVG perdurent en France, en Europe et dans le monde, et la mise en garde de Simone de Beauvoir sonne malheureusement toujours aussi juste. La crise qui frappe le pays en est le dernier exemple. Le confinement a entraîné une explosion des violences intrafamiliales et les inégalités se sont creusées. L'accès à l'IVG s'en est trouvé affecté puisque les femmes victimes de violence sont également les plus...
Jusqu'à présent, et même si nous pouvons le déplorer, certaines femmes demandant une IVG hors délai étaient dirigées à l'étranger – aux Pays-Bas et en Espagne, principalement. Avec la fermeture des frontières, le spectre des avortements clandestins a bel et bien menacé de resurgir en France, dans le pays de Simone Veil, où l'IVG est un droit garanti par la loi. Nombreux ont été les professionnels de santé et les associations à alerter de cette situation critique, et je salue la réact...
La crise sanitaire et la période de confinement ont constitué un grave obstacle à l'accès à l'IVG et ont entraîné un recul manifeste de l'exercice de ce droit par les femmes – un droit qui, nous le savons, est toujours militant et jamais tout à fait triomphant. La confirmation nous en a été donnée dans plusieurs pays étrangers, comme la Pologne, où la crise a servi de prétexte, médiocre et honteux, pour tenter de remettre en cause ce droit. Si la France n'a heureusement pas eu à subir un tel ...
...rainte a été particulièrement vive pour les femmes confrontées à une grossesse non désirée. Il est difficile de recueillir des chiffres établissant la capacité à recourir à une interruption volontaire de grossesse ; cependant, les alertes de terrain ont été nombreuses. Le planning familial a indiqué que les appels ont augmenté de 30 %, tandis que les appels faisant état de difficultés d'accès à l'IVG ou d'un dépassement des délais triplaient. Le 15 avril, le Gouvernement a annoncé l'allongement du délai d'avortement par voie médicamenteuse de cinq à sept semaines de grossesse, et les rendez-vous médicaux obligatoires pour une telle IVG ont été autorisés en téléconsultation. En revanche, la demande d'allonger de douze à quatorze semaines le délai pour pratiquer une IVG instrumentale n'a pas é...
Un triste constat doit également nous alerter : les restrictions budgétaires et la logique de rentabilité financière ont entraîné la fermeture de nombreux centres d'IVG ces dernières années. Entre 2007 et 2017, soixante-dix centres ont ainsi fermé en métropole, l'avortement étant un acte médical très peu rentable. Il ne suscite pas de vocation chez les médecins, qui y sont d'ailleurs peu formés. Dans certains établissements, il est parfois impossible de trouver un médecin pour pratiquer une IVG, ce qui oblige les femmes à parcourir de nombreux kilomètres pour tr...
...ours en premier lieu sur le corps des femmes. Cela n'a pas manqué avec la crise du covid-19 : le droit à l'avortement a reculé, y compris en France. La situation avant le confinement n'était pas brillante : si le droit à l'avortement est acquis depuis 1975, son accès effectif n'est toujours pas garanti à toutes les femmes, car il faut que celles-ci trouvent une structure capable de pratiquer une IVG et un médecin qui accepte de la faire ; or ils ne sont pas si nombreux, d'autant qu'il existe une double clause de conscience permettant de s'y soustraire. Au total, 130 structures pratiquant l'IVG ont fermé entre 2001 et 2011 et, au cours des dix dernières années, 8 % des centres ont fermé. Une femme a plus de difficulté à avorter si elle vit en zone rurale ou périurbaine plutôt que dans une gra...
...es femmes soient remis en question. » Depuis soixante-dix ans, ces mots de Simone de Beauvoir ont été souvent cités. Pourtant, ils n'ont jamais fait autant sens qu'aujourd'hui, alors que la France traverse une crise sanitaire sans précédent. Les professionnels de santé ont tiré la sonnette d'alarme il y a plusieurs mois déjà, s'inquiétant de l'effet délétère de la crise sanitaire sur l'accès à l'IVG et sur l'augmentation des grossesses non désirées. La suite leur a donné raison. Le numéro vert national « Sexualités, contraception, IVG » du planning familial a reçu 184 % de demandes supplémentaires par rapport à la même période en 2019, concernant des interruptions de grossesse au-delà de douze semaines. Même constat à la maison des femmes de Saint-Denis, où la gynécologue Ghada Hatem accuei...
...ra d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question », écrivait Simone de Beauvoir. Il nous faut donc être vigilants, hommes et femmes, pour que ce droit conquis de haute lutte soit préservé et trouve en France les conditions de son exercice, y compris dans un contexte de crise, comme celui que nous connaissons actuellement. Or, en France, l'IVG est davantage une concession faite aux femmes qu'un droit à part entière – c'est du moins ce que constatait en 2013 le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes dans son rapport relatif à l'accès à l'IVG. Pour qu'elle soit pleinement un droit, les conditions de l'exercice de l'IVG doivent être claires et accessibles. Leur nombre reste relativement stable en France, avec quelque 210 ...
...epuis la seconde guerre mondiale. Ses conséquences sont graves, et notre système de santé, qui a connu ces dix dernières années de profonds bouleversements, est affaibli. Le personnel soignant dénonce depuis des années un manque de moyens et des conditions de travail usantes. Cette situation dégradée de l'hôpital public a eu pour effet de fragiliser l'accès aux soins et par conséquent l'accès à l'IVG. La fermeture des maternités où le nombre de naissances était jugé trop faible a entraîné par ricochet celle de plusieurs centres d'IVG. Suppressions de lits, suppressions de postes, accès aux soins détérioré : ces mesures ont eu de lourdes conséquences. L'éloignement des centres d'IVG, ce sont des kilomètres supplémentaires à parcourir pour les femmes. Or, c'est bien d'un accompagnement médical ...
En 2017, donc, l'inscription dans la loi du délit d'entrave à l'IVG a constitué un grand progrès en pénalisant les sites qui cherchaient à dissuader les femmes d'avorter. Mais cette loi est difficile à faire appliquer : depuis sa promulgation, aucune condamnation n'a été prononcée. La culpabilisation des femmes et les discours angoissants sur d'éventuelles complications sont les principaux ressorts utilisés, rendant l'entrave à l'IVG plus insidieuse. L'action des...
... la matière. L'avortement ne doit pas être un sujet dont on ne parle pas, ou simplement en murmurant. Il faut au contraire en parler pour ce qu'il est : avorter sera toujours un choix complexe, douloureux, que nul ne songe à banaliser. C'est une raison de plus pour insister sur la qualité de l'accompagnement humain, qui suppose de porter une attention redoublée au maillage territorial des centres IVG. La succession des rendez-vous médicaux ressemble parfois à une course d'obstacles. Pour avorter, il faut bien un choix, une volonté, une décision, mais la multiplication des sites de détournement, qui trompent les femmes et les couples en quête d'informations, appelle une action vigoureuse. Quelles sont les pistes envisagées par le Gouvernement pour mieux accompagner les femmes tout au long de ...
Avorter : un choix légal, un droit humain, pour lequel nous nous sommes battus. Avorter doit être un choix, être simple, être sûr, et surtout être possible partout. Pourtant, l'accès à l'IVG peut être long, complexe et inégalitaire dans certains de nos territoires. Le délai moyen entre la demande et l'IVG est de 7,4 jours, chiffre qui varie de trois à onze jours selon les régions. Imaginez-vous : les femmes doivent parfois parcourir de longs trajets, passer de nombreux appels, avant d'obtenir un rendez-vous en urgence, car l'avortement est un soin d'urgence. Une femme sur trois aura ...
Le sujet que nous abordons ce soir est bien compliqué, tout d'abord parce que le choix, pour une femme, d'avorter, est fort et psychologiquement marquant, ensuite parce que le droit à l'IVG, qui fut une avancée sociale majeure des années 1970 a conduit, selon les statistiques, à ce que 220 000 interruptions volontaires de grossesse soient pratiquées chaque année. Autrement dit, une femme sur trois aurait recours à l'interruption volontaire de grossesse durant sa vie. L'enjeu de l'accès à l'IVG, à mon sens, n'est pas de voir évoluer ce chiffre mais de prendre des mesures en amont po...
Lorsque je me suis engagé en politique, je me suis toujours fait la promesse de rester fidèle à mes convictions, que cela plaise ou non à ma famille politique. Je l'ai prouvé lors du débat sur la PMA pour toutes. Ce soir, je risque d'être à nouveau en désaccord avec mes collègues car je pense, en effet, qu'il est essentiel d'allonger le délai légal de l'IVG. Quarante-cinq après l'adoption de la loi Veil, l'accès à l'avortement en France ressemble encore, parfois, à un chemin semé d'embûches et d'obstacles techniques. La fermeture de centres médicaux pratiquant l'IVG, faute de moyens financiers et humains suffisants, allongent les délais de consultation. Pendant la crise du coronavirus, l'activité des centres d'orthogénie a brutalement chuté ; beau...
Un droit n'est effectif que si les conditions matérielles nécessaires à son exercice sont réunies. La crise sanitaire que nous venons de vivre a entraîné de lourdes conséquences sur l'accès à l'IVG et a éprouvé le système en vigueur. Les craintes ont été nombreuses et légitimes car ce droit – ce droit des femmes – a pu être mis en danger, alors qu'il doit toujours être considéré comme une priorité. Les délais légaux sont contraints et le ministre Véran a confirmé qu'une réduction inquiétante du nombre d'IVG avait été constatée durant cette dernière période. À la suite des inquiétudes expri...
S'il a été rappelé que l'IVG faisait partie des interventions urgentes, nous savons que le droit à l'IVG, déjà difficilement et inégalement assuré sur le territoire national en temps normal, a été fortement restreint en conséquence de la crise et du confinement. Le ministre des solidarités et de la santé soulignait le 1er avril dernier que les remontées de terrain faisaient état d'une réduction inquiétante du recours à l'IVG...