Interventions sur "avortement"

20 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

... au pire balayées d'un revers de main, aux mieux vidées de leur substance. Améliorer les conditions de travail des femmes de ménage ? Ce n'est pas le moment. Allonger le délai d'IVG ? Refus du Sénat. Ouvrir la PMA à toutes les femmes ? Repoussé aux calendes grecques. La situation sanitaire a fortement restreint l'accès à l'IVG. De nombreuses raisons expliquent la baisse significative du nombre d'avortements durant le confinement : fermeture des structures d'accueil ; peur de sortir de chez soi ; profusion des fausses informations diffusées par les sites « pro-vie ». En outre, l'isolement accroît le sentiment de culpabilité, encore décuplé lorsqu'il s'agit de mobiliser des soignants pour un acte considéré, à tort, comme non urgent en pleine crise sanitaire. Aujourd'hui encore, malgré le travail de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

... le délai d'IVG de douze à quatorze semaines de grossesse pendant l'état d'urgence et durant les trois mois qui suivent. Beaucoup de demandes d'IVG après le délai légal de douze semaines de grossesse sont d'ailleurs le fait de femmes victimes de violences, qui se trouvent souvent dans des situations conjugales ou administratives inextricables. L'allongement de ce délai se cale sur la technique d'avortement utilisée : à douze ou quatorze semaines de grossesse, il est encore possible de procéder à un avortement par aspiration. Le délai de trois mois après l'état d'urgence se justifie par l'état des services hospitaliers après la crise. Les personnels soignants sont à bout de souffle. On ne sait pas s'ils devront affronter une seconde vague, mais on peut être sûr qu'en tout état de cause ils auront be...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Pierre Rixain :

... femmes et de notre président Richard Ferrand, Agnès Varda nous conviait, à l'occasion de la projection de son film L'une chante, l'autre pas, à vivre une féminité heureuse. Mais, sans liberté de choix, et en particulier celui d'être mère ou de ne pas l'être, comment être heureuse ? Le débat auquel nous participons ce soir s'inscrit dans une histoire de luttes, de combats et de droits, car, si l'avortement est un acte intime et privé, le droit d'en disposer est un enjeu sociétal et politique qu'il nous appartient de préserver. L'interruption volontaire de grossesse est un droit totem pour les femmes dont l'effectivité dit quelque chose de notre société. C'est pourquoi nous n'avons eu de cesse de le renforcer depuis 1975 en facilitant partout son accès. Le droit à l'IVG est avant tout une question ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

La question de l'avortement est un sujet sensible qui travaille depuis très longtemps toutes les sociétés. Il renvoie en effet à des choix intimes, à des situations personnelles parfois difficiles qui ne peuvent que nous inciter à être prudents dans nos propos, car nous risquons de blesser ceux et surtout celles qui nous entendent. C'est pour cela aussi que c'est à titre personnel que je m'exprimerai ici, comme le feront to...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Elimas :

Je remercie les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine d'avoir inscrit au débat la question si délicate de l'accès à l'avortement. « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » J'ai rappelé ces mots de Simone de Beauvoir ici même, il y a un peu plus d'un an, lorsque j'ai dénoncé le chantage inacceptable du syndicat national des gynécologues et obstétr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Elimas :

Jusqu'à présent, et même si nous pouvons le déplorer, certaines femmes demandant une IVG hors délai étaient dirigées à l'étranger – aux Pays-Bas et en Espagne, principalement. Avec la fermeture des frontières, le spectre des avortements clandestins a bel et bien menacé de resurgir en France, dans le pays de Simone Veil, où l'IVG est un droit garanti par la loi. Nombreux ont été les professionnels de santé et les associations à alerter de cette situation critique, et je salue la réactivité du Gouvernement qui a pris la mesure de la crise sans tarder : ainsi a-t-il instauré un numéro vert, facilité la télémédecine et permis d'eff...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

...e à disposer de son corps. Si des mesures ont été prises – comme l'extension de l'IVG médicamenteuse hors établissement de santé jusqu'à la septième semaine de grossesse – , elles restent malheureusement insuffisantes. En effet, l'IVG médicamenteuse n'est pas adaptée à toutes les situations, notamment en raison des douleurs qu'elle peut provoquer. Plus encore, l'incitation à recourir à ce mode d'avortement est problématique au regard de la liberté de choix des méthodes – liberté formellement reconnue par le code de la santé publique. Par ailleurs, cette solution laisse sans suite deux des principales demandes de la tribune précitée, notamment celle d'une extension provisoire du délai de recours à l'IVG instrumentale de douze à quatorze semaines de grossesse. La gravité de la situation et les enjeu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

...recueillir des chiffres établissant la capacité à recourir à une interruption volontaire de grossesse ; cependant, les alertes de terrain ont été nombreuses. Le planning familial a indiqué que les appels ont augmenté de 30 %, tandis que les appels faisant état de difficultés d'accès à l'IVG ou d'un dépassement des délais triplaient. Le 15 avril, le Gouvernement a annoncé l'allongement du délai d'avortement par voie médicamenteuse de cinq à sept semaines de grossesse, et les rendez-vous médicaux obligatoires pour une telle IVG ont été autorisés en téléconsultation. En revanche, la demande d'allonger de douze à quatorze semaines le délai pour pratiquer une IVG instrumentale n'a pas été satisfaite, ce qui a privé de réponse de nombreuses femmes ayant découvert tardivement leur grossesse ou n'ayant pu ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Un triste constat doit également nous alerter : les restrictions budgétaires et la logique de rentabilité financière ont entraîné la fermeture de nombreux centres d'IVG ces dernières années. Entre 2007 et 2017, soixante-dix centres ont ainsi fermé en métropole, l'avortement étant un acte médical très peu rentable. Il ne suscite pas de vocation chez les médecins, qui y sont d'ailleurs peu formés. Dans certains établissements, il est parfois impossible de trouver un médecin pour pratiquer une IVG, ce qui oblige les femmes à parcourir de nombreux kilomètres pour trouver un praticien. En 2018, plus de 25 % des femmes ont avorté en dehors de leur département de résidence...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Toujours, quand la société perd le contrôle de son avenir, elle réaffirme son contrôle sur ce qu'elle peut contrôler ; et ce contrôle porte toujours en premier lieu sur le corps des femmes. Cela n'a pas manqué avec la crise du covid-19 : le droit à l'avortement a reculé, y compris en France. La situation avant le confinement n'était pas brillante : si le droit à l'avortement est acquis depuis 1975, son accès effectif n'est toujours pas garanti à toutes les femmes, car il faut que celles-ci trouvent une structure capable de pratiquer une IVG et un médecin qui accepte de la faire ; or ils ne sont pas si nombreux, d'autant qu'il existe une double clause d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

Depuis l'Antiquité jusqu'au XXe siècle en passant par la Grèce antique, les cités romaines ou le Moyen-Âge, les historiens trouvent des traces de pratiques abortives. À chaque fois, celles-ci sont décrites comme des histoires de femmes : femmes qui subissent, femmes qui souffrent, femmes qui meurent. Au-delà de la physiologie, c'est donc bien une histoire de femmes que celle de l'avortement – comme si le rapport sexuel qui avait entraîné cette grossesse était ignoré et que les hommes ne voulaient pas le voir. Ce sont bien les femmes qui, de tout temps, ont subi la pression induite par la maîtrise de la fécondité, et ce sont aussi elles qui font face aux conséquences de grossesses non désirées. C'est un sujet qui a bien souvent fait l'objet de débats brûlants et l'on peut y voir san...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Les mots prononcés en 1974 par Simone Veil sonnent toujours aussi justes : non, « aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement ». Celui-ci est légal dans notre pays depuis quarante-cinq ans ; cependant, y avoir recours reste un choix personnel, difficile, douloureux. Le sujet est si intime et sensible qu'il constitue encore un tabou dans notre société. Nous traversons en ce moment l'une des plus graves crises sociales, économiques et sanitaires qui aient eu lieu depuis la seconde guerre mondiale. Ses conséquences sont g...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

...ne pouvait plus pratiquer d'IVG car trois des quatre médecins compétents avaient invoqué la clause de conscience. Ainsi, des questions fondamentales se posent : combien de médecins refusent de pratiquer des IVG ? Leur nombre va-t-il en augmentant ? La clause de conscience liée à l'IVG est-elle encore nécessaire, ou ne répondait-elle qu'au contexte des années 1970, celui de la dépénalisation de l'avortement ? Faciliter l'accès à l'IVG n'est pas la banaliser, mais permettre aux femmes de disposer librement de leur corps, de faire un choix que ne devraient entraver ni leurs moyens financiers, ni leur origine sociale. Défendre ce droit, c'est affirmer que les femmes ne sont pas soumises et qu'elles seules disposent de leur corps. Alors que d'autres pays semblent le remettre en cause, il est indispensab...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Il semble, monsieur le ministre, que vous ayez été moins précautionneux pour certains sujets qui réclamaient pourtant un traitement d'urgence, notamment celui des moyens consacrés à garantir le droit à l'avortement, le droit de disposer librement de son corps. Nous avons besoin d'évaluer les politiques publiques en la matière. L'avortement ne doit pas être un sujet dont on ne parle pas, ou simplement en murmurant. Il faut au contraire en parler pour ce qu'il est : avorter sera toujours un choix complexe, douloureux, que nul ne songe à banaliser. C'est une raison de plus pour insister sur la qualité de l'acc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérangère Couillard :

...et surtout être possible partout. Pourtant, l'accès à l'IVG peut être long, complexe et inégalitaire dans certains de nos territoires. Le délai moyen entre la demande et l'IVG est de 7,4 jours, chiffre qui varie de trois à onze jours selon les régions. Imaginez-vous : les femmes doivent parfois parcourir de longs trajets, passer de nombreux appels, avant d'obtenir un rendez-vous en urgence, car l'avortement est un soin d'urgence. Une femme sur trois aura recours à l'IVG au cours de sa vie. L'IVG a beau avoir été légalisée il y a quarante-cinq ans, il existe encore des territoires où cet acte médical peut relever du parcours du combattant. Le confinement aura eu des conséquences sur l'accès à l'IVG. La crise sanitaire ne doit pas remettre en question nos valeurs les plus fondamentales, celles de l'ém...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

...gagé en politique, je me suis toujours fait la promesse de rester fidèle à mes convictions, que cela plaise ou non à ma famille politique. Je l'ai prouvé lors du débat sur la PMA pour toutes. Ce soir, je risque d'être à nouveau en désaccord avec mes collègues car je pense, en effet, qu'il est essentiel d'allonger le délai légal de l'IVG. Quarante-cinq après l'adoption de la loi Veil, l'accès à l'avortement en France ressemble encore, parfois, à un chemin semé d'embûches et d'obstacles techniques. La fermeture de centres médicaux pratiquant l'IVG, faute de moyens financiers et humains suffisants, allongent les délais de consultation. Pendant la crise du coronavirus, l'activité des centres d'orthogénie a brutalement chuté ; beaucoup de patientes n'ont pas été vues et très peu d'IVG ont été réalisées...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

...t inégalement assuré sur le territoire national en temps normal, a été fortement restreint en conséquence de la crise et du confinement. Le ministre des solidarités et de la santé soulignait le 1er avril dernier que les remontées de terrain faisaient état d'une réduction inquiétante du recours à l'IVG, et il déclarait qu'il était hors de question que l'épidémie de covid-19 restreigne le droit à l'avortement. Pourtant, seul le recours à l'IVG médicamenteuse a été facilité, au mépris de la définition intégrale du droit à l'avortement, laquelle emporte la liberté de choix, pour les femmes, de la méthode abortive, médicamenteuse ou instrumentale. De plus, cette déclaration a été contredite par le refus d'accorder un délai supplémentaire aux femmes qui, pour des raisons matérielles, n'ont pas pu faire v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...reuses que dans les autres régions de métropole. Une IVG n'est jamais facile à vivre pour la femme qui y a recours, a fortiori lorsque celle-ci a lieu à la fin du délai légal. Le confinement lié à l'épidémie de covid-19 a duré huit semaines, soit une grande partie du délai durant lequel il est possible de procéder à une IVG. Il est donc à craindre que cette période ait remis en cause le droit à l'avortement prévu par la législation, aussi je souhaite savoir si ce droit a continué d'être effectif pendant la période, et comment. Par ailleurs, la question de l'interruption volontaire de grossesse renvoie à celle des différents modes de contraception existants, qui peuvent éviter des grossesse non désirée. La prévention est importante ; notre collègue Jeanine Dubié a eu l'occasion de le dire tout à l'h...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

...progression des chiffres est exponentielle : 1 454 indisponibilités de médicament ont été constatées en 2019, contre 868 en 2018. Les médicaments permettant l'IVG ne sont pas épargnés, pas plus que les contraceptifs. Et le phénomène a commencé bien avant le confinement : pendant au moins six mois, certains contraceptifs ont été en rupture de stock, avec des risques de grossesses non désirées et d'avortements. Les médicaments abortifs RU 486, Mifegyne et misoprostol sont la propriété d'un seul groupe pharmaceutique, Nordic Pharma, ce qui les rend vulnérables aux risques de rupture de production et d'approvisionnement : la production a été menacée par des actes de militants anti-IVG, et leur prix a été multiplié par dix. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 oblige désormais à stock...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chiche :

...courir à une IVG médicamenteuse à domicile sans en parler à leurs parents, mari ou conjoint, ni accéder à des structures d'accueil sans devoir justifier leurs déplacements. Cela a donc représenté un grave obstacle à la liberté fondamentale de pouvoir librement disposer de son corps. Cette situation inacceptable a donné lieu à une hausse des grossesses non désirées, une violence insupportable : l'avortement doit rester un choix, une liberté et un droit pour toutes les femmes. Pour l'ensemble de ces raisons, je réitère une demande, déjà exprimée à maintes reprises sur ces bancs, d'allongement du délai de recours à l'avortement par aspiration ou à l'IVG chirurgicale à quatorze semaines de grossesse, contre douze actuellement.