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... revers de main, aux mieux vidées de leur substance. Améliorer les conditions de travail des femmes de ménage ? Ce n'est pas le moment. Allonger le délai d'IVG ? Refus du Sénat. Ouvrir la PMA à toutes les femmes ? Repoussé aux calendes grecques. La situation sanitaire a fortement restreint l'accès à l'IVG. De nombreuses raisons expliquent la baisse significative du nombre d'avortements durant le confinement : fermeture des structures d'accueil ; peur de sortir de chez soi ; profusion des fausses informations diffusées par les sites « pro-vie ». En outre, l'isolement accroît le sentiment de culpabilité, encore décuplé lorsqu'il s'agit de mobiliser des soignants pour un acte considéré, à tort, comme non urgent en pleine crise sanitaire. Aujourd'hui encore, malgré le travail de terrain de nombreux pro...
...d'un lieu et le choix d'une méthode, et ce sur l'ensemble de notre territoire. Cette liberté de choix est garantie par la loi, et nul ne saurait la remettre en cause. Les droits des femmes ne peuvent dépendre des conditions sociales ou sanitaires dans lesquelles nous vivons. C'est pourquoi il revient au législateur de veiller à son effectivité en tout temps, crise sanitaire ou non. La période de confinement que nous venons de vivre s'est traduite par un accroissement sans précédent des difficultés d'accès à certains droits, dont celui à l'IVG. De fait, depuis le mois de mars, les pouvoirs publics ont été saisis d'importantes remontées de terrain témoignant de la souffrance et du sentiment de solitude de nombreuses femmes confrontées à des difficultés d'accès à l'IVG. Les lignes d'écoute, et d'inform...
Quarante-cinq ans après la loi Veil, les attaques visant à remettre en cause l'IVG perdurent en France, en Europe et dans le monde, et la mise en garde de Simone de Beauvoir sonne malheureusement toujours aussi juste. La crise qui frappe le pays en est le dernier exemple. Le confinement a entraîné une explosion des violences intrafamiliales et les inégalités se sont creusées. L'accès à l'IVG s'en est trouvé affecté puisque les femmes victimes de violence sont également les plus exposées à des retards de diagnostic. En outre, le confinement a contraint les centres du planning familial à fermer leurs portes et à réduire leur fonctionnement au minimum, pour éviter toute contaminati...
...traceptives. Suivant l'avis de la Haute Autorité de santé, le ministre des solidarités et de la santé a également porté de sept à neuf semaines d'aménorrhée la période durant laquelle il est possible de réaliser un avortement médicamenteux en dehors de l'hôpital. Ces mesures d'urgence ont permis de faire face à ce contexte particulier et de garantir une liberté de choix à chaque femme. Avec le déconfinement et la reprise progressive des activités hospitalières, le retour à la normale devrait redonner confiance aux femmes, qui ne devraient plus craindre de se voir refuser une IVG. L'urgence étant passée, j'appelle de mes voeux l'ouverture d'une réflexion collective consacrée à ce sujet essentiel. Nous devons réaffirmer que le choix d'une femme de recourir à l'IVG n'est jamais un acte anodin, et nous...
La crise sanitaire et la période de confinement ont constitué un grave obstacle à l'accès à l'IVG et ont entraîné un recul manifeste de l'exercice de ce droit par les femmes – un droit qui, nous le savons, est toujours militant et jamais tout à fait triomphant. La confirmation nous en a été donnée dans plusieurs pays étrangers, comme la Pologne, où la crise a servi de prétexte, médiocre et honteux, pour tenter de remettre en cause ce droit. Si...
Le danger d'une absence d'accès aux soins se présente en permanence, partout en France. C'est un défaut du système de santé contre lequel lutte particulièrement le groupe Libertés et territoires. Le non-recours aux soins s'est amplement multiplié durant le confinement imposé en pleine épidémie de covid-19. Très rapidement, une baisse de l'activité médicale a été constatée dans tous les territoires, due à la peur d'être contaminé, de contaminer les autres ou de surcharger les médecins. La crainte a été particulièrement vive pour les femmes confrontées à une grossesse non désirée. Il est difficile de recueillir des chiffres établissant la capacité à recourir à ...
Toujours, quand la société perd le contrôle de son avenir, elle réaffirme son contrôle sur ce qu'elle peut contrôler ; et ce contrôle porte toujours en premier lieu sur le corps des femmes. Cela n'a pas manqué avec la crise du covid-19 : le droit à l'avortement a reculé, y compris en France. La situation avant le confinement n'était pas brillante : si le droit à l'avortement est acquis depuis 1975, son accès effectif n'est toujours pas garanti à toutes les femmes, car il faut que celles-ci trouvent une structure capable de pratiquer une IVG et un médecin qui accepte de la faire ; or ils ne sont pas si nombreux, d'autant qu'il existe une double clause de conscience permettant de s'y soustraire. Au total, 130 structure...
...s. La suite leur a donné raison. Le numéro vert national « Sexualités, contraception, IVG » du planning familial a reçu 184 % de demandes supplémentaires par rapport à la même période en 2019, concernant des interruptions de grossesse au-delà de douze semaines. Même constat à la maison des femmes de Saint-Denis, où la gynécologue Ghada Hatem accueille dix fois plus de femmes hors délai depuis le confinement. Les explications sont simples – elles ont été rappelées à de nombreuses reprises par les professionnels de santé. Il y a, d'abord, la saturation des hôpitaux et la suppression de certaines opérations chirurgicales. On connaît maintenant l'ampleur des reports et des renoncements aux soins de santé pendant la période de confinement ; l'accès à l'IVG n'a bien entendu pas échappé à la règle. Ensuit...
... difficile quand la précarité ajoute des difficultés à l'angoisse d'une grossesse non désirée. C'est difficile quand on vous propose à l'hôpital un rendez-vous trop tardif faute de moyens, alors que la Haute Autorité de santé préconise que toute patiente obtienne une consultation dans les cinq jours. Oui, c'est difficile de subir un avortement. Et c'est difficile quand on vous dit, à la sortie du confinement, que le délai légal est dépassé. Il nous faut accompagner ces femmes. Il nous faut donc probablement revoir aussi nos politiques publiques d'information à l'accès à l'IVG, d'abord en les évaluant et en travaillant avec les associations pour les adapter à notre époque, ensuite en accompagnant les femmes. Restons vigilants quant aux conditions d'exercice de ce droit conquis il y a plus de quarante...
...s. Imaginez-vous : les femmes doivent parfois parcourir de longs trajets, passer de nombreux appels, avant d'obtenir un rendez-vous en urgence, car l'avortement est un soin d'urgence. Une femme sur trois aura recours à l'IVG au cours de sa vie. L'IVG a beau avoir été légalisée il y a quarante-cinq ans, il existe encore des territoires où cet acte médical peut relever du parcours du combattant. Le confinement aura eu des conséquences sur l'accès à l'IVG. La crise sanitaire ne doit pas remettre en question nos valeurs les plus fondamentales, celles de l'émancipation des femmes et de leur droit à disposer de leur corps. Partout où une femme se trouve, quel que soit son âge, si elle ne souhaite pas poursuivre une grossesse, elle doit pouvoir l'interrompre dans de bonnes conditions, qu'elle vive en milie...
...emmes, pour qu'il garantisse totalement le droit de recourir à une interruption volontaire ou médicale de grossesse pendant la crise que nous traversons. Pourtant, l'urgence le justifiait – et le justifie toujours, d'ailleurs, car le planning familial, comme l'ont rappelé mes collègues, aurait enregistré une hausse de 184 % des demandes pour une interruption de grossesse hors délais, en raison du confinement. Cette situation dit une chose de notre société : le combat pour l'égalité est encore très long, trop, malheureusement. Je tenais à partager ce constat avec vous, madame la secrétaire d'État, car je connais vos convictions. Qui plus est, Olivier Véran nous prête une oreille attentive et je sais que, sous son impulsion, il nous l'a répété tout à l'heure, des décisions fortes ont été prises. Cepe...
...t chuté ; beaucoup de patientes n'ont pas été vues et très peu d'IVG ont été réalisées. L'inquiétude porte aujourd'hui sur les femmes arrivant hors délai, faute d'avoir pu faire valoir leur droit à l'IVG dans les temps, c'est-à-dire avant douze semaines de grossesse. Craignant pour beaucoup de femmes, plusieurs associations, dont le planning familial, ont tiré la sonnette d'alarme. La période de confinement a démultiplié les violences conjugales faites aux femmes : il y a eu cinq fois plus de signalements qu'en période normale sur la plateforme arrêtons les violences. Ces violences se traduisent parfois par des viols, et ces viols par des grossesses non désirées. À cela s'ajoutent la peur évidente d'en parler, mais aussi le problème des structures fermées ou débordées à leur réouverture ou encore de...
S'il a été rappelé que l'IVG faisait partie des interventions urgentes, nous savons que le droit à l'IVG, déjà difficilement et inégalement assuré sur le territoire national en temps normal, a été fortement restreint en conséquence de la crise et du confinement. Le ministre des solidarités et de la santé soulignait le 1er avril dernier que les remontées de terrain faisaient état d'une réduction inquiétante du recours à l'IVG, et il déclarait qu'il était hors de question que l'épidémie de covid-19 restreigne le droit à l'avortement. Pourtant, seul le recours à l'IVG médicamenteuse a été facilité, au mépris de la définition intégrale du droit à l'avortem...
...Dans ma région des Pays de la Loire, il semble que les interruptions volontaires de grossesse entre douze et quatorze semaines d'aménorrhée, c'est-à-dire durant les deux dernières semaines du délai légal, soient plus nombreuses que dans les autres régions de métropole. Une IVG n'est jamais facile à vivre pour la femme qui y a recours, a fortiori lorsque celle-ci a lieu à la fin du délai légal. Le confinement lié à l'épidémie de covid-19 a duré huit semaines, soit une grande partie du délai durant lequel il est possible de procéder à une IVG. Il est donc à craindre que cette période ait remis en cause le droit à l'avortement prévu par la législation, aussi je souhaite savoir si ce droit a continué d'être effectif pendant la période, et comment. Par ailleurs, la question de l'interruption volontaire d...
Je souhaite poser une question plus précise en matière d'accès à l'IVG, celle de la disponibilité des médicaments. En effet, pendant le confinement, une pénurie de médicaments de toutes sortes s'est fait sentir, pour certains du fait de leur grande utilisation, et pour d'autres de la rupture de la chaîne d'approvisionnement.
La progression des chiffres est exponentielle : 1 454 indisponibilités de médicament ont été constatées en 2019, contre 868 en 2018. Les médicaments permettant l'IVG ne sont pas épargnés, pas plus que les contraceptifs. Et le phénomène a commencé bien avant le confinement : pendant au moins six mois, certains contraceptifs ont été en rupture de stock, avec des risques de grossesses non désirées et d'avortements. Les médicaments abortifs RU 486, Mifegyne et misoprostol sont la propriété d'un seul groupe pharmaceutique, Nordic Pharma, ce qui les rend vulnérables aux risques de rupture de production et d'approvisionnement : la production a été menacée par des actes ...
Durant la crise sanitaire et singulièrement durant le confinement, le planning familial a appelé mon attention sur les difficultés d'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse chirurgicale en milieu hospitalier – vous avez d'ailleurs pris la décision d'allonger les délais de recours à l'IVG médicamenteuse hors milieu hospitalier, et je tiens à vous en remercier. Il n'en demeure pas moins que les femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse n...