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...à la communauté scientifique, pour donner davantage de lisibilité et clarifier les intentions du Gouvernement. Je salue l'engagement des rapporteurs en ce sens. Prévoir une clause de revoyure tous les trois ans garantira que les crédits nouveaux se traduisent réellement par des revalorisations et ne soient pas la simple compensation de l'inflation. Car la loi de programmation s'adresse aussi aux chercheurs eux-mêmes. La réalité, c'est que, depuis trop longtemps, nous avons négligé les rémunérations des personnels scientifiques. En portant une attention particulière aux nouveaux entrants, c'est l'ensemble des personnels qui seront progressivement revalorisés. À titre personnel, je serai particulièrement vigilant sur l'article 22, qui prévoit des ordonnances pour mettre à jour les relations entre l...
...dre positivement à 30 % des candidatures aux appels à projets, ces financements ne profiteront qu'à une minorité d'établissements et seulement aux plus prestigieux d'entre eux – nous pouvons déjà le constater. La logique est la même s'agissant du préciput accordé par l'ANR à ceux qui ont remporté les appels à projets. Enfin, ce système limite les thématiques scientifiques et réduit la liberté des chercheurs, ce qui n'est pas rien. Vous conservez également le crédit d'impôt recherche – CIR – , pourtant régulièrement mis en cause, y compris par la Cour des comptes. Cette niche fiscale de plusieurs milliards d'euros par an devrait plutôt être réaffectée aux dotations pour charge de service public, utilisées pour le paiement des salaires des chercheurs et le fonctionnement des laboratoires. Concernan...
...ve du devoir de nos sociétés d'investir plus que jamais dans la recherche. De la même manière, à l'heure où les nations sont toutes en compétition pour tenir leur rang dans la recherche internationale, y compris de nouvelles venues qui émergent spectaculairement, il relève aussi du devoir de notre pays de faire honneur à sa grande tradition de recherche. Si la recherche est exaltante, la vie des chercheurs et des chercheuses a été morose ces dernières années, particulièrement dans le secteur public. Le pouvoir d'achat d'un enseignant-chercheur français débutant a chuté : en trente-cinq ans, sa rémunération est passée de 2,2 à 1,5 SMIC, ce qui ne représente que les deux tiers du salaire moyen des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE. Le pouvoir d'achat a bais...
...nt de parties prenantes l'ont demandé. Les autres aspects du projet de loi sont très techniques. En ce qui concerne les ressources humaines, ses deux principales innovations ont causé beaucoup de débats dans la communauté de recherche. Il s'agit d'abord les chaires juniors – appelées « tenure tracks » en anglais : demandées par certaines institutions pour offrir des postes attractifs à de jeunes chercheurs et chercheuses, ces chaires sont un tremplin vers l'accession au statut de professeur des universités, ou son équivalent. Cette idée séduisante va cependant à l'encontre des habitudes de la communauté, en particulier du brassage résultant du recrutement non local. Nous sommes favorables à ces postes, mais seulement à la condition qu'ils demeurent l'exception et non la règle.
Le sous-investissement chronique dont souffre l'université se traduit, en cette rentrée inédite marquée par la pandémie, par une situation particulièrement difficile pour les étudiants ainsi que pour les enseignants-chercheurs. Alors que le monde scientifique et universitaire se mobilise pour faire face et remplir ses missions, le Gouvernement propose un texte en totale inadéquation avec le contexte et les demandes de cette communauté. Ce projet de loi de programmation de la recherche, pourtant tant attendu, donne le sentiment d'un gâchis, car la recherche publique a besoin d'un investissement massif et immédiat, et ...
...doute la quintessence du nouveau modèle que nous rejetons. La recherche française n'a pas davantage besoin de contrats de chaire junior, qui vont affaiblir le statut de fonctionnaire et la promotion des maîtres de conférences. Le renforcement de l'attractivité de notre recherche dans le monde passe par davantage de stabilité et de visibilité financière et professionnelle accordées aux équipes de chercheurs. Cette loi doit mieux consacrer le doctorat, mieux protéger les doctorants et consolider les conventions industrielles de formation par la recherche – CIFRE – au lieu de créer de nouveaux contrats accordant moins de droits. Nous plaidons aussi pour une science ouverte. La circulation des recherches, la participation des citoyennes et des citoyens font l'objet de plusieurs amendements de notre g...
Au moment où nous allons débattre du projet de programmation pluriannuelle de la recherche pour les années 2021 à 2030, je veux d'abord avoir une pensée pour l'ensemble des chercheurs de notre pays, les remercier pour leur engagement et leur altruisme, et leur dire que nous avons vraiment besoin d'eux. J'ai également une pensée pour tous les chercheurs français qui, au fil des années, ont tant apporté à la civilisation occidentale. Sur les soixante-cinq prix Nobel que des Français se sont vu décerner à ce jour, une grande partie concernait le domaine scientifique – la physiqu...
...la recherche qu'à celui d'un exercice budgétaire. C'est doubler le taux de financement des projets déposés auprès de l'ANR, afin que le temps consacré par les équipes à la constitution de leurs dossiers ne le soit plus en vain. C'est coordonner et apporter de la souplesse aux évaluations afin de moins solliciter les équipes. C'est aussi déployer des mesures destinées à simplifier le quotidien des chercheurs. Il faut, enfin, redonner de la visibilité à la recherche. Rarement a-t-on vu autant de scientifiques dans l'espace médiatique, rarement les chercheurs ont-ils autant eu l'attention de la classe politique, des journalistes et de la population que durant la période que nous traversons. Pourtant, cela a aussi révélé une grande méconnaissance des principes de base du débat scientifique et, plus gé...
...rmettre de rester dans le peloton de tête du concert des nations. Où est l'État stratège dans ce texte ? Le groupe Les Républicains, comme d'autres dans l'hémicycle, est l'héritier du programme du Conseil national de la Résistance. Celui-ci avait su donner un élan salutaire grâce à un État insufflant une vision pour construire la France du futur et s'appuyant sur toutes ses forces vives, dont les chercheurs. Avec votre texte, nous sommes hélas loin de tout cela, car c'est avant tout une juxtaposition de mesures technocratiques. Et c'est peu dire qu'il ne rassemble pas, ne crée pas de vision partagée. Il suscite la défiance quand il devrait instaurer la confiance. Or l'expérience montre qu'une loi de programmation pour laquelle le Gouvernement n'a pas réuni préalablement un minimum de consensus est...
...es dépenses intérieures de recherche et de développement des administrations – DIRDA – dans le PIB. Les effets attendus de la LPPR seront multiples : renforcer l'attractivité des carrières scientifiques en France alors que le nombre de doctorants est à la baisse ; augmenter les rémunérations et le recrutement de tous ceux qui contribuent à la recherche ; donner plus de visibilité aux travaux des chercheurs dans une ère inquiétante du soupçon et du complot ; permettre à plus de projets d'aboutir à travers une révision à la hausse du taux de succès à l'ANR ; sécuriser le temps de recherche en introduisant de la souplesse dans les dispositifs. Ainsi, en dix ans, 1 400 chaires de professeur junior pourront être créées, dans des domaines nouvellement explorés notamment. Dans le même temps, ce sont aut...
...es ambitions affichées. Repartons de l'état de la recherche aujourd'hui. Le constat est unanime : la France est en retard. Elle investit moins de 2,3 % de son PIB dans la recherche et seulement 0,7 % dans la recherche publique, alors que les objectifs de 3 % et 1 % étaient fixés pour 2010 – niveaux que ses homologues de l'OCDE ont atteints, voire dépassés, pour certains. En outre, elle a 20 % de chercheurs et 50 % de personnels de soutien de moins que l'Allemagne. Les attentes partagées par toute la communauté scientifique, madame la ministre, étaient connues : elles portaient sur un investissement massif dans la recherche française, notamment publique. Pourtant, cette loi de programmation confine à l'illusion. Illusion car ce ne sont pas 25 milliards, mais seulement 5 milliards que le Gouvernem...
...pas plus présent dans ce texte. J'ai bien retenu vos engagements, pris en commission, concernant les heures complémentaires ou encore les vacataires : nous resterons vigilants sur ces points. Nos universités accueillent cette année de nombreux étudiants supplémentaires, dans des conditions parfois, voire souvent, rendues problématiques par la crise sanitaire. N'oublions pas que pour avoir de bons chercheurs demain, il faut avant tout que les étudiants puissent aujourd'hui apprendre dans de bonnes conditions. Comme vous le voyez, nous abordons ce texte de manière plutôt favorable, avec des critiques, mais aussi des propositions et des demandes. Nous espérons pouvoir oeuvrer de manière constructive à forger une recherche solide pour l'avenir.