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Monsieur le ministre, lorsque nous avons débattu de cette question l'année dernière, notre groupe a estimé que le dispositif que vous imaginiez était insuffisant et trop centré sur l'hôpital, et qu'il fallait, pour le rendre efficace, l'étendre à la médecine de ville et à l'ensemble des acteurs qui interviennent dans les territoires. J'apprécie le diagnostic posé, mais il ne serait guère prudent ni pertinent d'adopter l'amendement en l'état sans disposer de davantage de précisions, notamment d'une étude d'impact. Il vaudrait mieux qu'il soit retiré et qu'on laisse le soin au Sénat de trouver, dans sa sagesse, une rédaction convenable.
...ent faire si l'on ignore d'où l'on part ? En 2011, la Cour des comptes a rappelé : « Les pathologies relevant de la psychiatrie se situent en France au troisième rang des maladies les plus fréquentes, après le cancer et les maladies cardiovasculaires. » Le nombre de patients aurait augmenté de 29 %. Votre prédécesseure, Mme Buzyn, reconnaissait que la psychiatrie était le « parent pauvre » de la médecine. Or on a très probablement encore appauvri ce parent au cours des dernières décennies : alors que le budget global de l'hôpital a augmenté en moyenne de 2 % par an – c'est évidement insuffisant, mais c'est déjà ça – , les crédits alloués à la psychiatrie ont été gelés, voire diminués. Nous avons besoin d'un état des lieux concernant l'évolution du budget de la psychiatrie depuis vingt ans.
...evons savoir, et vite, de combien le budget de la psychiatrie a baissé lors des vingt dernières années. À l'aune de cette information, nous pourrons comprendre la paupérisation du secteur et connaître l'ampleur du rattrapage budgétaire à opérer. Les sous ne font pas tout, mais sans ce rattrapage financier, nous ne sortirons pas la psychiatrie du mépris et elle demeurera le « parent pauvre » de la médecine, pour reprendre les mots d'Agnès Buzyn.
Lors de mes recherches sur la psychiatrie, j'ai rencontré un psychiatre de l'hôpital Philippe Pinel d'Amiens. Voici ce qu'il m'a dit : « Se priver d'une molécule, plus personne n'y songe. Elles apaisent les souffrances des grands malades. Elles facilitent leur vie sociale. Elles permettent la communication. » Ce médecin ne conteste pas l'utilité des médicaments, mais leur usage : « Si les médocs conduisent le patient à l'apathie, s'ils ont pour finalité d'éteindre la parole et de fermer les oreilles, si les symptômes disparaissent et que le médecin s'estime quitte parce qu'il a obtenu le silence, alors on n'est pas loin du système totalitaire. » Et il l'admet : « C'est pour nous une pente. » Ce médecin aperçoit ...