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La critique que nous formulons contre cet article pourrait se résumer par le constat et la crainte d'une forme d'ubérisation des sociétés de sécurité privée au travers de la sous-traitance. Un appel d'offres relatif à la sécurité est lancé par une mairie, une société le gagne et, progressivement, les personnes qui le réalisent ne sont plus liées à cette entreprise, mais à une société sous-traitante, puis au sous-traitant du sous-traitant, et ainsi de suite. Ce phénomène engendre une très forte précarisation des travailleurs et on peut même se retrouver avec des personnes en situati...
Nous abordons, madame la rapporteure, l'examen de la partie qui vous concerne, avec ce titre II dont l'objectif est d'encadrer le secteur de la sécurité privée. L'article 7, dont nous entamons l'examen, vise à réguler le recours à la sous-traitance, ce qui me semble parfaitement louable, étant donné que la sécurité privée est un secteur spécifique et d'un intérêt majeur pour notre société. Cela étant, le diable peut se cacher dans les détails et cet article pose des questions auxquelles l'examen en commission n'a pas entièrement répondu. Si nous avons insisté sur la nécessité, pour recourir à la sous-traitance, de justifier l'absence d'un ...
Cet amendement de suppression ne vous surprendra pas, parce que même si cet article 7 tente, dans une certaine mesure, d'encadrer la sous-traitance, il ne met absolument pas fin, comme vient de l'exposer M. Diard, à la possibilité d'y recourir en cascade. Celle-ci perdure, ce qui apparaît en contradiction avec les intentions affichées par les rapporteurs. Chacun le sait, la sous-traitance en cascade est source d'insécurité juridique et facteur de dérives. Cette pratique ne permet pas d'assurer le respect des règles déontologiques et juridiq...
C'est également un amendement de suppression. L'article 7 fait exactement ce dont je parlais tout à l'heure : sous prétexte d'encadrer des pratiques existantes, on les légalise, et on les légalise fort mal. Ici, c'est la sous-traitance. La sous-traitance, dans toutes les activités, c'est systématiquement du moins-disant social pour les travailleurs et une façon de contourner des accords d'entreprise ou de branche, voire la loi elle-même ; c'est aussi une façon de dédouaner le donneur d'ordre en passant par une succession de sous-traitants en cascade, si bien que l'on ne sait plus à qui s'adresser. Chacun constatera que, dans le...
J'ai de bonnes nouvelles à vous annoncer. Nous partageons évidemment votre volonté de lutter contre l'ubérisation de la sécurité privée et contre la sous-traitance en cascade qui gangrène ce secteur et précarise les agents. C'est tout l'objet de l'article 7 qui résulte d'une quête d'équilibre entre la volonté d'encadrer le secteur et celle de préserver la liberté d'entreprendre. Cet équilibre est le fruit d'un travail de longue haleine qui est aussi un travail parlementaire. En commission, il y a deux semaines, nous avons ainsi pris le temps d'écouter et de...
… un levé de pied qui ne fait pas encore un pas, mais je ne désespère pas de vous faire franchir le pas nécessaire au fil de nos amendements. En économie, le recours à sous-traitance se justifie quand le preneur n'a pas toutes les compétences requises en raison de la technicité du marché ; on l'autorise donc à en sous-traiter une partie. Cette caractéristique n'existe pas pour la sécurité, car il n'existe pas de niveau de technicité tel qu'il obligerait le recours à la sous-traitance. Celle-ci n'est motivée que par le dumping social, …
J'abonde dans le sens de Stéphane Peu. La sous-traitance a deux rôles. Le premier est le dumping social. J'ai beaucoup lutté pour la régularisation des travailleurs sans-papiers : il faut commencer par savoir à quel endroit ils travaillent pour que leur employeur soit obligé de reconnaître qu'il les emploie lors des démarches en préfecture. Nous avons constaté que, dans la sécurité, y compris dans les ministères, il y avait beaucoup de travailleurs san...
Je ne dirai rien de très original, car ce que viennent de dire mes collègues reflète le fond de ma pensée. Je constate une évolution par rapport à la version de la commission, mais j'aimerais comprendre quelle est la nature du changement par rapport à la proposition de loi initiale. Quelles sont les raisons pour lesquelles on maintient la sous-traitance alors que chacun sait que les raisons d'y recourir ne sont jamais liées à la technicité ? Pour du gardiennage, que ce soit dans un immeuble ou dans un bâtiment, il n'y a pas besoin de compétences particulières. La sous-traitance n'a pas d'autre objectif que de briser la traçabilité entre l'employeur et l'employé et de permettre le dumping social. Quelles sont les raisons de fond pour lesquelles v...
Il fait partie des amendements dont je parlais il y a un instant, tendant à prendre plusieurs mesures combinées pour lutter contre la sous-traitance en cascade. Celui-là limite les restrictions en la matière aux activités les plus gangrenées par le phénomène, c'est-à-dire à la surveillance humaine ou au gardiennage de biens meubles ou immeubles.
Puisque Mme la rapporteure et la majorité semblent vouloir évoluer sur le sujet, nous essayons de continuer dans cette voie. À l'article 7, vous faites le constat que la sous-traitance n'est pas compatible avec le respect de plusieurs droits – le droit au travail, le droit à la dignité – , mais également qu'elle n'est pas compatible avec les missions de sécurité privée. Or, malgré l'amendement qui vient d'être adopté, les propositions que vous faites sont insuffisantes ; puisque vous ne le faites pas, nous proposons d'interdire la sous-traitance totale ou partielle des missions...
C'est un amendement de repli qui vise à limiter la sous-traitance à un seul niveau. J'ai dit tout à l'heure à quel point la sous-traitance était injustifiée dans ce secteur d'activité de main-d'oeuvre, et Elsa Faucillon a eu raison de dresser un parallèle avec le ménage pour les femmes, la sécurité étant souvent un métier d'homme. L'acceptation de la sous-traitance n'est que l'acceptation de l'organisation d'un esclavage généralisé, d'un travail au noir général...
Je suis souvent très sensible aux arguments exposés par mon collègue Stéphane Peu. Sans aller jusqu'à parler de « l'organisation d'un l'esclavage », je pense que, dans ces secteurs, il serait sage de limiter la sous-traitance pour des raisons de travail au noir, de contrôle du donneur d'ordre sur l'exécution des prestations et de responsabilité de l'entrepreneur principal. Mon collègue Stéphane Peu propose qu'un tiers du travail au maximum puisse être sous-traité sans l'autorisation du donneur d'ordre en se référant à ce qui a été retenu en Italie et qui figure dans un rapport d'information de la commission des affai...
Sur le fond, par l'amendement no 795, vous proposez d'interdire totalement la sous-traitance des marchés de contrats de sécurité privée ; c'est aller trop loin, et s'éloigner de l'équilibre que nous souhaitons.
C'est parce qu'on ne peut pas interdire totalement la sous-traitance en France.
Il faut respecter la liberté d'entreprendre, la liberté du commerce et de l'industrie, et un équilibre en ce sens doit être trouvé. C'est la raison pour laquelle, je défendrai d'autres amendements, outre celui que nous venons d'adopter, pour lutter contre la sous-traitance en cascade. Mais nous n'interdirons pas totalement la sous-traitance – j'y suis en tout cas défavorable.
Les deux amendements qui suivent, le no 800 et le no 906, visent respectivement à limiter le pourcentage du travail et celui du montant du marché donnant lieu à de la sous-traitance. Or nous proposons, je le rappelle, une autre solution, qui combine plusieurs mesures : interdire la sous-traitance après le deuxième rang ; limiter le recours à celle-ci dans le gardiennage et la surveillance humaine, soit les secteurs les plus gangrenés par la sous-traitance en cascade ; organiser une coresponsabilité entre les donneurs d'ordre, c'est-à-dire les entreprises qui font partie de l...
...rons l'examen de l'article 7, madame la rapporteure, je n'aime pas la méthode qui consiste à travestir les propos des autres orateurs pour renforcer son argumentation. Jamais vous ne m'entendrez dire que le secteur de la sécurité privée serait constitué d'un vaste conglomérat d'entreprises pratiquant un esclavage généralisé. Je n'ai jamais dit ça ! J'ai simplement expliqué que le principe de la sous-traitance, dans ce métier, était, dans bien des cas, problématique. Quand le marché prévoit une rémunération à 25 euros de l'heure, et que le sous-traitant reçoit 14 euros de l'heure, pour un métier de pure main-d'oeuvre, oui, il s'agit bien, sinon d'esclavage, du moins d'une exploitation généralisée qui empêche de rémunérer nos concitoyens au salaire légal – nous, législateurs, devrions quand même nous in...
J'appuie le propos de M. Peu. Madame la rapporteure, vous avez présenté comme une évidence l'impossibilité de limiter la sous-traitance. Donnez-nous au moins un argument ! Nous pensons que si elle doit être limitée, c'est bien dans le secteur de la sécurité, puisqu'elle y crée, justement, de l'insécurité – un vrai paradoxe, vous l'admettrez ! Comment pouvez-vous encore déclarer qu'avec ce texte, vous attribuez des responsabilités nouvelles et créez un « continuum de sécurité » ? M. Peu, M. Coquerel, et moi-même, entre autres, t...
..., moi non plus, pas entendu M. Peu mettre en cause tout le secteur. Cette fragilité, nous la connaissons d'expérience. Vous nous parlez parfois « d'années de vol » ; j'en ai aussi quelques-unes à mon actif. Cela me permet de savoir d'expérience que certains secteurs sont plus exposés à ces difficultés que d'autres ; ce n'est pas faire injure à ce secteur que de dire que c'est son cas. Limiter la sous-traitance est une manière de répondre à cette fragilité, mais aussi aux problèmes de responsabilité contractuelle. Lorsque le contrat n'est pas exécuté, s'il y a une cascade de sous-traitants, il est très compliqué de rentrer dans ses investissements et d'obtenir un dédommagement – là aussi, je parle d'expérience. Nous aurions donc été favorables à un renforcement des responsabilités, grâce à une sorte de...
L'article 3 de la loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance prévoit déjà une faculté de transmission des contrats à la demande du donneur d'ordre : « l'entrepreneur principal est tenu de communiquer le ou les contrats de sous-traitance au maître de l'ouvrage lorsque celui-ci en fait la demande. » L'article 7 du présent texte renforce cette obligation d'information, si bien que votre amendement est déjà satisfait. Je vous demande donc le retrait ; à défau...