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Au préalable, je tiens à dire que j'aime beaucoup les accents et que je soutiens leur promotion comme partie intégrante de notre patrimoine culturel. Pourquoi suis-je opposée à l'article 1er de cette proposition comme aux deux suivants ? Pour deux raisons : l'une tient au calendrier et l'autre au fond. Premièrement, il me semble qu'une question d'opportunité se pose, même si je reconnais aisément, monsieur le rapporteur de la commission des lois, que vou...
Je me réjouis, madame Ménard, que vous ayez commencé votre propos en rappelant que vous aviez à coeur la promotion des accents, chers à notre Sud natal. S'agissant du calendrier, vous savez comme moi que les niches parlementaires, depuis la révision constitutionnelle de 2008, sont attribuées aux groupes minoritaires selon un agenda qu'ils ne maîtrisent pas. Le hasard a fait que notre proposition de loi soit examinée aujourd'hui. J'appelle toutefois votre attention sur la cohérence des textes que le groupe Agir ensemble...
Dès qu'il est question des accents, comme des langues régionales, ce n'est jamais le bon moment… Le fait que nous traversions une pandémie ne nous interdit pas de réfléchir à des sujets de long terme. Il fut un temps où l'égalité entre hommes et femmes était considérée comme un sujet de faible d'importance ; le droit de vote n'a d'ailleurs été accordé aux femmes qu'en 1944, et rendu effectif en 1946. Jusque-là, ce n'était pas un ...
Dans votre litanie des discriminations visées par le code pénal, madame Ménard, vous avez cité la grossesse et le handicap. On ne peut pas considérer que les femmes enceintes sont handicapées ; pourtant, le code pénal reconnaît qu'elles font l'objet d'une discrimination, de même que les personnes handicapées. J'ai la chance de représenter une circonscription où l'accent chante comme les cigales. L'accent est un emblème du sud de la France, et c'est pourtant sans accent que je me fais la voix de ma circonscription. On peut avoir l'accent dans le coeur et dans la tête, et le représenter même si on ne l'a pas dans la bouche !
Une fois encore, j'endosse le rôle du vilain petit canard… Étant députée de Béziers, j'adore bien évidemment les accents. Mais à Béziers, on est fiers de notre accent et on ne se pose pas en victimes. Votre proposition de loi fait le contraire : vous vous placez du côté de la répression, et par conséquent d'une certaine victimisation. Je vous demande de voir le côté positif des choses, comme le titre de votre proposition de loi y invite – contrairement à son contenu. Quand j'ai vu que vous proposiez une loi faisan...
Je ne veux pas demander à être protégé. Pourtant, on m'a toujours dit : « Avec l'accent que tu as, tu ne feras jamais rien ! ». J'ai prouvé le contraire. Vous citiez ce brave Jean-Michel Aphatie : figurez-vous qu'il est né à trente kilomètres de chez moi, et qu'il a suivi moult stages pour atténuer son accent. Un journaliste de LCI dont j'ai oublié le nom, et qui ne m'invite plus, allez savoir pourquoi – je croyais être invité pour toute une émission, alors que c'était pour deux mi...
J'ajouterai quelques mots de soutien à cette proposition de loi, qui touche aussi les territoires d'outre-mer. J'entends les points de vue divergents, qui en appellent à valoriser les accents avant de sanctionner leur discrimination. Or dans les faits, les personnes qui souffrent de ces discriminations au quotidien ont besoin d'être protégées ; l'un ne va pas sans l'autre. Notre proposition de loi fait un premier pas pour verser ce sujet au débat national et susciter une prise de conscience ; ce n'est pas l'alpha et l'oméga, j'en conviens, mais cela fait avancer le débat et rappelle ...
J'apporte tout mon soutien à M. Euzet, qui a été moqué pour sa proposition de loi. La France dans toutes ses différences, c'est aussi la France des accents. Je suis fière d'être française, mais en tant que fille de rapatriés d'Algérie, j'ai été moquée à l'école pour mon accent,
celui de chez nous, celui de là-bas. Il fait pourtant partie intégrante de notre histoire. Soyons fiers de nos accents, soyons fiers d'être français ! Pour cela, je remercie M. Euzet.
À mon tour, je remercie Christophe Euzet d'avoir déposé cette proposition de loi. Vous parliez de victimisation, Mme Ménard. Sachez qu'en 1971, quand mes parents et moi sommes montés de notre petit village de Camargue à Champigny-sur-Marne, en région parisienne, j'ai été moquée pour mon accent au collège. Évitons à nos enfants d'en être victimes. Comme le disait Mme Mirallès, originaire, comme moi, du Languedoc, la France est belle et diverse.
Le groupe Mouvement démocrate MoDem et démocrates apparentés soutient cette proposition de loi. Nous avons assisté aux auditions présidées par le rapporteur, où il a fait état de discriminations liées à l'accent. Peut-être n'ont-elles ni la gravité ni l'intensité d'autres formes de discrimination, mais il nous a été démontré que la discrimination liée à l'accent existe à l'embauche, y compris dans la fonction publique. C'est pourquoi il faut adopter cette proposition de loi. Je pense en particulier aux professions reposant sur l'expression orale, comme le journalisme. Certes, les contre-exemples existen...
Cet amendement rédactionnel me donne l'occasion de dire brièvement un mot : il ne s'agit ni de victimiser ni d'affirmer la fierté d'un accent – le problème n'est pas là. Il ne s'agit que de faire collectivement oeuvre utile en ouvrant un débat et en posant un premier jalon, avant le projet de loi sur l'audiovisuel que nous examinerons bientôt et dans lequel nous pourrons, de manière peut-être plus constructive encore, encourager la signature de chartes et d'accords destinés à promouvoir la France des accents, à laquelle je constate que...
... M. le ministre et nous en sommes tous d'accord. Les esclaves, madame Buffet, ne demandaient pas pitié ; ils se révoltaient. Les femmes n'ont pas demandé pitié ; elles se sont révoltées aussi et je me suis retrouvé dans leur combat comme je me retrouve dans celui d'un certain nombre de personnes handicapées. Je dis simplement ceci : on ne saurait me faire l'injure de me soupçonner de parler sans accent. On ne saurait pas davantage me faire l'injure de nier que j'ai payé cet accent très cher et que je continue de le payer – mais je ne paye pas que ça. L'accent, en ce qui me concerne, est plutôt un alibi. Peut-être me suis-je exprimé de manière trop abrupte, mais j'aurais le sentiment d'insulter mon père, ma mère et ceux qui les ont devancés si, parce que je parle comme ils parlaient et parce qu...
En fin de compte, nous en sommes arrivés, si l'on songe à l'accent des banlieues, au fait que presque tout le monde parle avec un accent. Allons-nous devoir légiférer pour tout le monde sauf pour trois arrondissements parisiens ? Je vous remercie, madame la présidente, pour votre grande patience ; je vais maintenant m'en aller progressivement.