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...us saluons les nombreux bénévoles qui, pendant la crise sanitaire, se sont mobilisés pour soulager les soignants et leur apporter un renfort précieux, mais il ne saurait être question d'institutionnaliser un statut de médecins, sages-femmes et odontologistes exerçant à titre bénévole, car cela reviendrait à faire du bénévolat une solution durable aux carences en ressources humaines constatées à l'hôpital. C'est pourquoi nous souhaitons la suppression de l'article.
...régionale de santé. Cette mesure existe déjà mais elle est limitée au seul cadre de l'état d'urgence sanitaire. Il s'agirait donc de lui donner un caractère pérenne, et c'est là où l'on peut s'interroger. En effet, si l'intention est louable, cet article est-il réaliste ? Le statut des praticiens hospitaliers a besoin d'être profondément réformé, leur grille salariale revalorisée et, alors que l'hôpital a du mal à recruter, il semble illusoire de penser qu'une ouverture au bénévolat, en dehors des situations d'urgence sanitaire, aurait une quelconque efficacité.
...rme les risques que nous dénoncions tout à l'heure. En période de crise, la pénurie hospitalière justifie qu'on puisse faire appel à des médecins formés, retraités – dans une économie de guerre, on mobilise le ban et l'arrière-ban des forces vives, ce que vous auriez pu mieux faire, d'ailleurs. Mais transformer cette solution de crise en solution pérenne revient à inoculer le virus de la rage à l'hôpital, en l'espèce à substituer au recrutement de professionnels à des bénévoles qui feront l'office à leur place. Ce n'est pas la conception que nous nous faisons du service public.
Si on peut admettre que des bénévoles fassent de l'animation dans les établissements de santé, ce que propose cet article est assez surprenant. L'hôpital public se porte extrêmement mal et les professionnels de santé qui étaient en première ligne lors de la crise de la covid ont beaucoup souffert. Il me semble qu'il vaudrait mieux les rassurer plutôt que de leur annoncer qu'ils vont voir arriver demain, dans les services, des bénévoles – diplômés, certes – pour pallier l'insuffisance de personnels. Cela me paraît très contradictoire avec les obje...
...ncerne le bénévolat des médecins et des professionnels de santé, je ne suis pas sûre que ça fonctionne. D'une part, les directeurs vous diront que cela pose des problèmes d'assurance ; d'autre part, si le bénévole ne dispose que d'un temps limité et qu'il veut s'organiser comme bon lui semble, cela posera des problèmes de planning et d'organisation. Un établissement de santé, et en particulier un hôpital, ne fonctionne pas à la petite semaine.
Nous sommes tout à fait favorables au bénévolat médical, et nous avons d'ailleurs été nombreux ici, pendant la crise, à participer au mouvement. Cela étant, il ne faut pas que les bénévoles qui interviennent dans les hôpitaux puissent interférer avec l'organisation des services. Cela nécessite de définir un cadre. On ne peut pas entrer dans un hôpital à titre bénévole et s'y installer n'importe où ! Quelle solution législative proposez-vous ?
...otif de plusieurs professionnels ; pour les suppléer, le recours aux personnes qui viennent de prendre leur retraite, par exemple, est bienvenu. Il est très important que cette possibilité soit inscrite dans la loi, car les personnes qui se sont adressées à moi pour aider des services hospitaliers n'ont pas pu le faire, faute de disposition législative. Ils en étaient marris et le directeur de l'hôpital était très embêté, parce qu'il ne pouvait pas remplacer le personnel médical, infirmier ou odontologiste manquant. Il importe de prévoir la faculté d'avoir recours, dans des circonstances certes inhabituelles mais pas exceptionnelles, à la réserve sanitaire de bénévoles professionnels. Je soutiens cette souplesse qui existe dans tous les autres pays, ce qui n'est pas le fruit du hasard.
...uant aux pays étrangers qui y ont recours, ce sont souvent des pays anglo-saxons où le bénévolat s'apparente presque à une oeuvre de charité. Cette conception est assez étrangère à notre pays. Lors des auditions, nous avons constaté avec surprise – d'autres collègues pourraient en témoigner – que les salaires des praticiens hospitaliers pouvaient aller du simple au décuple dans un même service d'hôpital public. Introduire du bénévolat dans un endroit où la disparité de rémunération est aussi forte créera des relations de travail délétères et toxiques. Je suis très réservée sur cet article et voterai donc contre son adoption.