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Nous arrivons aujourd'hui au terme de l'examen parlementaire du projet de loi relatif au parquet européen, à la justice environnementale et à la justice pénale spécialisée. Ce texte a été adopté par le Sénat le 3 mars dernier et par l'Assemblée nationale il y a tout juste une semaine ; cette chronologie originale nous a été imposée par la crise sanitaire, mais cela a eu du bon puisque nous avons pu travailler dans le détail et dans le respect des positions de chacun. C'est ce qui explique l...
Pour ce qui concerne sa partie relative au parquet européen, le projet de loi dont nous sommes saisis depuis plusieurs semaines est l'aboutissement d'un travail de plus de vingt ans. Je pense aujourd'hui à Christiane Taubira et à Nicole Belloubet – sans vous oublier, monsieur le garde des sceaux, car vous n'êtes pas pour rien dans l'aboutissement de ce texte.
Il s'agit d'une belle avancée institutionnelle. D'évidence, le parquet européen est l'institution utile pour les crédits européens afin de lutter contre la fraude fiscale. Cette nouvelle juridiction, intégrée dans notre système national, pose le principe de l'indépendance du parquet et, plus que jamais, la question du statut du parquet français.
Le parquet européen serait le vecteur d'un ensemble de normes et de valeurs dont pourront s'inspirer certains États membres de l'Union européenne car leur système judiciaire nous inquiète : je pense en particulier à la Pologne ou la Hongrie.
Le parquet européen est une avancée, tant sur le plan de la lutte contre la fraude fiscale, que de l'alignement de systèmes judiciaires des États européens. La spécialisation de la justice est un signal fort de notre volonté de traiter les préjudices environnementaux. Nous espérons qu'il s'agit de prémices de la justice environnementale, et que nous poursuivrons sur cette lancée ; les citoyens, notamment le...
sur le projet de loi relatif au parquet européen et à la justice pénale spécialisée.
Ce texte, à la fois nécessaire et audacieux, est composé de deux volets principaux. Le premier concerne la création du parquet européen et l'adaptation du droit français qui en découle.
Le deuxième volet traite de la justice pénale spécialisée, en particulier en matière environnementale. Ce texte est d'abord nécessaire car la création du parquet européen appelle l'adaptation du droit national à la lumière de cette innovation. Notre procédure pénale doit en conséquence évoluer.
Nous entérinons aujourd'hui l'accord unanime intervenu en commission mixte paritaire sur le projet de loi créant un parquet européen et relatif à la justice pénale spécialisée, en particulier la justice environnementale. Le groupe UDI et indépendants est très favorable à la création d'un parquet européen,
...s l'idée s'impose toujours davantage dans les temps actuels. Nous savons tous parfaitement que les frontières nationales arrêtent les policiers et les juges, mais qu'elles n'ont jamais arrêté les malfrats et la délinquance. C'est pourquoi nous appelons le Gouvernement et le Président de la République à faire oeuvre de conviction auprès de tous les pays européens. Nous créons certes aujourd'hui le parquet européen, mais nous pouvons regretter collectivement qu'il ne s'agisse que d'une coopération renforcée,
Le groupe UDI et indépendants a fait son travail de conviction et de cohérence concernant le parquet européen, concernant en particulier les procureurs délégués. Nous débattons du rôle de ces derniers qui sont à la fois procureurs et juges d'instruction. Nous avons entendu la cohérence souhaitée par le Gouvernement et retenue par la CMP. Nous nous alignerons même si nous aurions souhaité apporter quelques nuances afin de respecter la tradition judiciaire française.
C'est même un euphémisme parce que, en réalité, je les désapprouve. Dans certains cas de figure, on pourrait questionner la pertinence de l'échelon européen. Certes, en matière d'infractions au budget de l'Union européenne et à la réglementation européenne, il y a une forme de pertinence. Mais qu'en sera-t-il des nouvelles missions que les uns et les autres voudront confier au parquet européen ? Je pense par exemple à ce qui était proposé par nos collègues de droite, en matière de lutte contre le terrorisme.
… et en Europe ? Le mode de fonctionnement du futur parquet européen pose un réel problème en matière de souveraineté. Je déplore le fait que le procureur européen délégué en France soit placé en position de détachement, position statutaire qui n'apporte pas de garanties suffisantes d'indépendance.
Par ailleurs, au sein du parquet européen, un collège s'occupera de la politique pénale. Ce n'est donc plus un exécutif, ni même un législateur, qui définira une politique pénale,
Voilà une nouveauté ! Vous dites innovation qui tend plutôt à penser que le parquet sera déconnecté de toute forme de légitimité, c'est tout le problème.
Au-delà du parquet européen – qui ne suscitera pas de nouvelles affaires après sa mise en place : ce sont plutôt d'autres parquets qui vont en perdre – , vient le sujet de la justice spécialisée, que vous déclinez notamment en matière environnementale. Il ne s'agit d'un problème d'organisation qui se réglerait en instaurant de nouvelles juridictions spécialisées : il en existe déjà, elles sont sous-dotées et n'arr...
J'adjure donc les collègues de ne pas voter ce texte. Prenons date sur d'autres sujets et sur d'autres textes afin de mener une réflexion plus globale sur le parquet en France et sur la question environnementale, plutôt que de procéder par petites touches : nous éviterons ainsi que tout le monde n'y voie que du feu.
Comme nous l'avions indiqué la semaine dernière, le groupe Libertés et territoires est favorable à la création du parquet européen. Même si celui-ci demandera à être évalué dans le temps, il a donné les preuves de son efficacité dans la pratique. La réponse pénale apportée aux délits financiers affectant les intérêts de l'Union européenne doit être à la fois renforcée et homogénéisée : le parquet européen le permettra. Ce nouveau dispositif apparaît relativement équilibré entre le procureur à Luxembourg et les proc...
… de leurs responsabilités. En ce qui concerne les mesures relatives au parquet national antiterroriste, la commission mixte paritaire a maintenu, à juste titre, la modification portée en commission par notre groupe : suivant la demande du Conseil national des barreaux, la notion, évidemment bien trop large, de crimes et délits contre les intérêts fondamentaux de la nation a été ainsi été exclue.
Je dois bien avouer que les discussions entourant ce projet de loi n'ont pas été des plus simples. Elles ne l'ont pas été sur la forme, d'abord, car le texte regroupe des sujets très divers, allant de l'instauration du parquet européen à l'intronisation de la convention judiciaire d'intérêt public en matière environnementale au niveau national. Cela a profondément nui à l'intelligibilité de nos débats.