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... CMP, sans empêcher l'adoption d'une solution de compromis, proposée conjointement par les deux rapporteurs. Le premier a concerné la fixation des capacités d'accueil des établissements : le Sénat souhaitait que les nouvelles places soient créées en fonction des débouchés professionnels. Nous avons considéré qu'une telle approche était réductrice et ne recouvrait pas l'ensemble des missions de l'université, en particulier l'indispensable transmission des savoirs. Nous avons donc ajouté aux critères d'ouverture des places les projets des établissements et, surtout, les souhaits des élèves. D'ailleurs, ces critères sont déjà pris en compte, puisque le Gouvernement a annoncé des créations de places dans les filières en tension, à savoir celles qui sont demandées par les bacheliers. Les capacités d'ac...
...'apprête à défendre une motion de rejet préalable de ce texte au nom du groupe La France insoumise. Les arguments que vous avez employés pour justifier cette réforme sont non seulement douteux, erronés et éculés, mais aussi d'une faiblesse qui tranche avec l'importance d'un texte qui vient ébranler les fondements de notre système éducatif. En effet, cette réforme de l'accès au premier cycle de l'université s'inscrit dans un cadre bien plus large, celui d'une attaque globale contre ce système, le faisant passer du collectif à l'individuel et du non lucratif à la marchandisation. Déjà, nous assistons aux premiers ratés de Parcoursup, aux premières angoisses des bacheliers et de leurs parents, au renforcement des inégalités sociales qui en découlent. Mais en tant que parlementaire, ce qui me désole u...
Dans le courant des années 1990, alors que le nombre d'étudiants était en forte hausse à la de suite l'ambition de Jean-Pierre Chevènement de porter 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac, le plan université 2000 – dit U 2000 – a été lancé ; il prévoyait la construction de huit universités nouvelles avec un plan de financement de 32 milliards de francs sur cinq ans. En 2006, avec le contrat première embauche – CPE – , on nous a de nouveau martelé que les universités formaient mal au monde du travail.
Mais au lieu de remettre en cause le marché du travail, on a essayé de refondre le système universitaire. En 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités – loi LRU – a conféré de l'autonomie aux universités sans leur transférer les moyens afférents. Résultat : moins d'heures de cours et précarisation des enseignants-chercheurs. Aujourd'hui, en 2017, nous observons un nouveau boom démographique étudiant, équivalant à trois universités moyennes. Mais au lieu de s'inspirer du plan U 2000 de la fin des années 1990, le Gouvernement sent une fenêtre d...
...gument, vous vous arc-boutez sur le chiffre de 60 % d'échec en première année. Mais ce chiffre, loin de marquer un échec, cache des situations très diverses, et vous le savez bien. Des étudiants se réorientent après leur première année ; d'autres redoublent en raison d'un engagement associatif ou parce qu'ils sont obligés de travailler pour financer leurs études ; d'autres encore s'inscrivent à l'université pour préparer un concours. Cette diversité de parcours n'est donc pas caractéristique d'un échec mais bel et bien le reflet d'une liberté de choix dans son parcours d'études. En outre, je le rappelle une dernière fois, 80 % des étudiants français sortent de l'université avec un diplôme. Ce taux, qui n'a pas évolué ces trente dernières années, est supérieur de 10 points à la moyenne de l'OCDE. Q...
Ce travail d'orientation, nos jeunes devront le faire dès l'âge de 15 ans. Et c'est là que la modularisation du bac et du lycée, autre morceau du puzzle de cette gigantesque remise en cause de notre système éducatif, intervient pour accompagner cette réforme de l'accès à l'université. Concrètement, cela signifie que nos jeunes devront suivre un parcours linéaire, être mis sur des rails qui conduisent directement de la classe de seconde au marché de l'emploi sans changer d'aiguillage.
L'excellence – quoique… – , mais seulement pour quelques-uns. Pour ceux qui ne sont dotés que d'un capital économique, pas d'inquiétude. J'ai ouvert hier le supplément « Universités et grandes écoles » du Monde qui vantait les mérites du bachelor anglo-saxon, présenté comme une formation concrète et professionnalisante adaptée au monde de l'entreprise. En tournant la page, je ne fus pas surprise de découvrir une pleine page de publicité pour un bachelor d'une école privée. Des coachs en orientation privés facturent déjà leurs prétendus conseils entre 300 et 1 000 euros, po...
J'ai aussi découvert dans la presse qu'une élève de Seine-Saint-Denis ne pouvait demander une université parisienne sur la plateforme, sous prétexte qu'elle ne faisait pas partie du bassin de recrutement de cette formation. Comment développer et cultiver l'ouverture sur le monde de nos enfants quand on les assigne ainsi à résidence ?
...mmunistes du Sénat. À cette logique anti-démocratique s'ajoute une forme d'urgence – pour ne pas dire : de précipitation. Le Gouvernement s'est en effet empressé de négocier en CMP certaines mesures introduites par le Sénat. Même un peu édulcoré, le principe est là : vous conditionnez les capacités d'accueil au taux d'insertion professionnelle. Énième cadeau au MEDEF, vous branchez directement l'université au marché du travail, c'est-à-dire aux besoins des entreprises.
… et en le décryptant. Nous continuerons à informer, à alerter et à sensibiliser élèves, parents et enseignants partout en France car, quoi que vous en disiez, madame la ministre, ce projet de loi organise une université au service du monde économique, conçue non pour exercer un libre choix, mais pour mettre en oeuvre un parcours de réussite dans une voie prédéterminée socialement et culturellement.
Ce ne sont pas des billets de Monopoly : c'est de l'argent pour l'université, pour les chercheurs et pour les enseignants. Vous nous accusez de vouloir créer une université à deux vitesses, mais qu'est-ce aujourd'hui que l'université, avec 60 % d'échec en première année de licence ?
Les jeunes qui échouent aujourd'hui sont ceux qui ont le moins de capacités pour réussir, qui ont moins de chances que les autres et auxquels on donne le moins de moyens pour réussir à l'université. Vous niez la réalité. Ouvrez les yeux : l'université à deux vitesses existe, c'est la réalité d'aujourd'hui.
Vous devez avoir conscience du fait que vous regardez la réalité à travers un filtre ! Cela s'appelle la critique – et ça s'apprend à l'université, justement !
« Il a conduit à éliminer de très bons lycéens, parfois titulaires de mentions, qui ne trouvaient pas de place à l'université. Mais le tirage au sort aveugle pouvait éliminer des enfants issus des catégories les plus favorisées de notre pays, alors que la réforme du Gouvernement les protège. »
Vous êtes pour le tirage au sort parce qu'il exclut des étudiants de l'université, parce qu'il emmène tout le monde dans l'échec et que vous ne souhaitez pas la réussite collective.
Pis encore : avec ces propos, vous insinuez que seuls les élèves favorisés réussissent aujourd'hui à l'école et à l'université. C'est du mépris pour les élèves des catégories modestes et populaires qui réussissent. Or, il existe des parcours magnifiques, les parcours d'excellence de jeunes qui viennent de milieux populaires et qui réussissent à l'université et au-delà.
Face à l'iniquité du tirage au sort, auquel avait abouti le manque de moyens à l'université, et face aux échecs que connaissent de nombreux étudiants et étudiantes, deux choix étaient possibles. Le premier était d'adopter une nouvelle ambition de l'État pour l'université et la recherche, en revenant d'abord sur l'évaluation des lois Pécresse et Fioraso et sur la mise en concurrence des universités pour en tirer des conséquences quant au fonctionnement de notre enseignement supérieur, pu...
... conditions d'assiduité seulement pour les étudiants boursiers, lui préférant un rappel des règles existant en la matière. Cela dit, le projet de loi prévoit que, dans le cas où les candidats n'auraient pas reçu de proposition, le recteur peut les inscrire dans une formation proche de leurs voeux initiaux. Là encore, la CMP a supprimé la possibilité de veto qui avait été attribuée au président d'université ; il est simplement demandé au recteur de respecter les capacités d'accueil des formations pour ne pas affecter les candidats dans des filières déjà tendues. Par ailleurs, les établissements auront la possibilité de proposer des formations alternatives à celle qui aura été suggérée par le recteur et pourront conditionner l'inscription du candidat au suivi d'un parcours de soutien. Les étudiants ...
… mais, pour y mettre un terme, il aurait suffi de mettre en place cette commission, avec l'affectation des moyens humains que demandait la Cour des comptes. En créant Parcoursup, vous changez d'algorithme sans que l'on sache totalement ce que contiendra l'algorithme nouveau. Alors qu'autrefois les étudiants choisissaient leur université, il est à craindre que dorénavant ce soient les universités qui choisissent leurs bacheliers. Par ailleurs, les attendus fixés au niveau national peuvent être déclinés localement et, par conséquent, durcis. Pour départager des dossiers similaires, certains établissements pourront demander des diplômes annexes, comme le BAFA – brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur – , une lettre de recomman...