12 interventions trouvées.
...c ses partenaires africains ont abouti à une proposition commune de réforme des instances et du fonctionnement de la zone franc en UMOA. Cette réforme est formalisée dans l'accord signé le 21 décembre 2019 à Abidjan entre le Gouvernement de la République française et les gouvernements des États membres de l'UMOA, qui nous est soumis pour examen. Outre un simple changement de nom, de franc CFA en eco, l'accord marque aussi l'arrêt de la centralisation de 50 % des réserves des pays concernés auprès du Trésor français ; il prévoit enfin le retrait de la France des instances de gouvernance dans lesquelles elle était présente. La transformation du franc CFA devrait faciliter la mise en place d'une monnaie commune, incluant d'autres pays de la CEDEAO, dont le Nigeria et le Ghana, afin de renforce...
Notre sujet concerne l'économie et la finance internationales, ainsi que la géopolitique, mais il porte aussi le poids de l'histoire. En 1945, le deuxième gouvernement provisoire du général de Gaulle comprenait Maurice Thorez, ministre d'État – n'est-ce pas, cher Jean-Paul Lecoq ? – , Ambroise Croizat, ministre du travail, ou André Malraux, à l'information. Jacques Soustelle y était ministre des colonies. Si on ne peut rien dire de son activité de résistant – bien au contraire – , on connaît ses dérives concernant l'Algérie française. Le franc CFA était celui des colonies françaises d'Afrique : il est connoté. Par hypocrisie – il faut le dire clairement – , il est deven...
Cependant, nous émettons des réserves importantes. J'ai déjà évoqué la première dans mon explication de vote sur la motion de rejet : le processus a été trop rapide. L'idéal aurait été d'attendre un peu pour impliquer la CEDEAO, qui réunit l'UMOA et sept autres pays, afin d'appliquer une réforme globale. La CEDEAO avait commencé à réfléchir au sujet, elle est à l'origine de l'eco. Depuis la visite du président Macron, tout s'est précipité, et seule une partie des pays concernés changera de monnaie ; les autres disent clairement qu'ils ont été court-circuités. Leur réaction est juste et légitime : cela ne se fait pas si l'on veut un accord global accepté de tous. J'ajoute que le Nigeria, pays le plus puissant du secteur, avec 200 millions d'habitants et du pétrole, souhait...
Nous sommes appelés à approuver un accord de coopération qui transforme le franc CFA d'Afrique de l'Ouest en eco. Bruno Le Maire l'a jugé si important qu'il permettrait de couper le cordon entre la France et les États de l'Union monétaire ouest-africaine. Cet accord est le premier du genre depuis 1973 et il serait confortable d'y voir un bouleversement profond des relations que nous entretenons avec l'Afrique de l'Ouest, notamment les anciennes colonies. Bien sûr, la politique et la diplomatie sont aussi af...
...nt annoncé, en décembre 2019, ce changement de monnaie, dont on ne sait toujours pas quand il sera effectif. Les discussions ont abouti à une proposition commune de réforme des instances et du fonctionnement de la zone franc en UMOA, selon quatre axes. Le premier concerne le changement de nom de la devise : en décembre, les autorités de l'UEMOA ont indiqué leur souhait de passer du franc CFA à l'eco, car le premier était jugé trop lié à sa signification historique de franc des colonies d'Afrique. Ainsi, l'appellation franc CFA, désignant actuellement la communauté financière d'Afrique, disparaît. Vient ensuite la fin de l'obligation de dépôt auprès du Trésor français de la moitié des réserves de change de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest ; la BCEAO sera libre de placer ses r...
Les prémices de cette entreprise remontent aux années 1960 ; il s'agit de doter les pays de la CEDEAO d'une monnaie unique, afin de faciliter les échanges commerciaux et l'intégration économique de la région. La création de cette monnaie unique, également baptisée eco, était initialement prévue pour le 1er juillet prochain. Le danger est alors de voir se perpétuer deux zones monétaires distinctes, d'autant plus que certains pays, comme le Ghana, ont d'ores et déjà exprimé leur préférence pour un système de change flexible. Par ailleurs, qu'en sera-t-il du déséquilibre entre les États ? Qui sortira gagnant ? Sans doute les pays forts par leur démographie et pa...
...ui compte en outre le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria et la Sierra Leone. Or les quinze États qui composent la CEDEAO ont pour objectif de converger économiquement, et entre autres, depuis des années, de travailler à une monnaie unique. Il n'y a pas de hasard : depuis 2019, la mise en place de cette monnaie unique de la CEDEAO s'accélère, et elle a reçu un nom, l'eco ; pourtant, en décembre 2019, sans que les membres de la CEDEAO, ni même les autres membres de l'UEMOA, ne soient au courant, Emmanuel Macron, président français, et Alassane Ouattara, président ivoirien, ont annoncé la mise en place de l'eco à l'échelle de la seule UMOA, en remplacement du franc CFA. Cet eco-là ressemble à s'y méprendre au franc CFA, mais ignore totalement les critères retenus ...
...helle de la CEDEAO pose la question du Nigeria. Ce géant domine les économies des pays de la sous-région ; il représente 60 % de la population de la zone et 66 % du PIB, avec un modèle économique qui repose sur l'exportation de pétrole et la pratique d'une politique de change flottant. Son poids écrasant inquiète ses voisins. Le troisième défi est celui de la frontière monétaire nouvelle entre l'eco de l'Afrique de l'Ouest et le CFA, qui continue d'exister en Afrique centrale. Elle coupe des régions intégrées, à l'image du G5 Sahel, en laissant le Tchad de côté. Faire diverger des zones monétaires aujourd'hui intégrées de fait serait une erreur. Trois ans après le discours du Président de la République à Ouagadougou, cet accord est un exemple concret du renouvellement de la relation entre l...
...ation des politiques communes. Il subsiste néanmoins des règles et une présence françaises, sources de préjugés coloniaux persistants, qu'il convient de lever. C'est bien une nouvelle étape dans les relations entre notre pays et ceux de l'Afrique de l'Ouest qui va s'ouvrir et l'accord qui nous est proposé change pour commencer la dénomination de la monnaie : le franc CFA s'intitulera désormais l'eco. Deuxièmement, la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest n'aura plus pour obligation de déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France et sera donc désormais souveraine pour placer ses avoirs dans les actifs de son choix. Enfin, troisième changement, la France se retirera des instances de gouvernance de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, où el...
… est un véritable indicateur de la volonté politique de la France de tourner définitivement la page de la Françafrique. Pour les pays d'Afrique de l'Ouest et pour ses peuples, la reconquête de leur souveraineté passe par l'abandon du franc CFA. Dès son origine, cette monnaie portait les germes d'une relation contrainte. En effet, avant de devenir le franc de la communauté financière d'Afrique, ses premières dénominations étaient « franc des colonies françaises d'Afrique » et « franc de la communauté française d'Afrique ». Pour les peuples des pays concernés, il est devenu esse...
...me du franc CFA. Un an après l'annonce, si de nombreuses questions n'ont toujours pas été tranchées, une grande partie des réponses relèvent désormais de la responsabilité des pays africains eux-mêmes – cela a été dit à l'instant et figure en bonne place dans le rapport de notre collègue Jean François Mbaye. Quelle articulation imaginer entre cette nouvelle monnaie et celle, également baptisée « eco », qu'envisagent les pays de la CEDEAO ? Quelle gouvernance établir entre les huit pays de la zone UEMAO, qui seront concernés par l'eco, et les six pays de la zone CEMAC, qui utilisent un franc CFA légèrement différent ? La question monétaire renvoie en effet aussi à celle de l'organisation politique et une réforme monétaire peut être l'occasion d'une refonte de la gouvernance entre ces pays. C...
...t remonter soixante-quinze ans en arrière, avec la création du franc CFA, pour trouver une réforme de cette ampleur en Afrique. Notons d'ailleurs qu'elle intervient au moment où les Africains travaillent eux-mêmes à l'établissement d'une zone de libre-échange continentale. Comme le souligne l'accord, la France se retirera bien évidemment des instances de gestion de la future monnaie – renommée « eco » – et le Trésor français ne centralisera plus les réserves de change de ces pays. La France maintiendra toutefois sa garantie financière pour couvrir les engagements en devises de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest. De fait, cette réforme modernisera l'UMOA et facilitera l'extension de son fonctionnement à d'autres pays membres de la CEDEAO. En outre, la nouvelle zone monétaire...