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...ues, un préalable qu'il me tient à coeur de partager à nouveau avec vous, en l'approfondissant. Comprenez que notre opposition n'est pas, comme on aime à le faire croire, systématique ou partisane. C'est une opposition de fond. N'en ayons pas peur, toute démocratie ressort grandie d'un débat libre, contradictoire et argumenté. Néanmoins, il s'agit là d'un sujet suffisamment grave – l'avenir de la jeunesse – pour que nous puissions dépasser les clivages habituels ! Pourquoi divergeons-nous alors ? Nous défendons un projet de société au service de tous les êtres humains, auquel aucun d'entre nous ne peut être indifférent. Et, bien sûr, nous n'avons pas en la matière le monopole du coeur. Ce projet est fondé sur les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, qu'exprime notre devise républica...
Sur dossier, oui ! Le second constat est que 60 % des jeunes inscrits en première année de licence ne poursuivent pas dans la filière choisie en seconde année. Face à ce constat, que vous interprétez comme un échec, vous orchestrez un tri, même dans les filières sans tension, c'est-à-dire que vous conditionnez l'inscription de certains bacheliers à leur acceptation de modules de remise à niveau. Un « oui » pour les uns et un « oui, mais » pour les autres,...
...ur la base d'un parcours scolaire déjà sélectif, organise un tri entre l'excellence et la seconde zone, entre les universités d'excellence avec des licences puis des masters d'excellence, et les universités déclassées délivrant des diplômes déclassés. Madame la ministre, chers collègues, pour des personnes qui prônent la liberté individuelle et la liberté de choix, cette manière de canaliser des jeunes dans des parcours prédéterminés, presque préconstruits, est surprenante ! Quelle liberté de choix ? Quelle égalité des chances quand les enfants sont placés sur les rails du déterminisme social ?
Car tout le monde le sait bien ici, la sélection à l'université ne fait que prolonger et conforter une discrimination sociale déjà existante dans l'enseignement primaire, puis secondaire. L'école échoue, en effet, à rompre avec les déterminismes socio-économiques et culturels. Et il me semble important de préciser que c'est le système scolaire qui échoue, non les jeunes ou les enseignants ! Quelques chiffres illustrent ce constat : en bout de course, 12,7 % d'enfants d'ouvriers étudient en licence et à peine 6 % atteignent le doctorat. Certes, cela ne date pas d'aujourd'hui, mais cette loi va relayer, conforter voire amplifier cette discrimination sociale dans l'enseignement supérieur. Je dirais même plus : elle grave cet état de fait dans le marbre. Car ce qui...
...le savez, madame la ministre, il va leur falloir dédier le peu d'heures complémentaires consacrées à la recherche à concevoir des parcours, des MOOC – cours en ligne ouverts à tous et gratuits – , des modules, à analyser les dossiers, à rédiger des réponses motivées, à suivre l'orientation, etc. C'est d'ailleurs déjà le cas. Madame la ministre, chers collègues, quand on prétend à la réussite des jeunes et à l'excellence, tout cela n'est pas raisonnable.
...enseignement et la vie active. » Deuxième citation : « Il est actuellement inquiétant de constater le scepticisme croissant au sujet de nos diplômes universitaires, alors que le prestige des grandes écoles, dont le système repose sur la sélection, non seulement se maintient, mais croît. » Troisième citation : « Université : pourquoi tant d'échecs ? [… ] Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes sont laissés sur le bord de la route après avoir passé quelques mois ou quelques années à l'université. Alors que [la ministre] présente son plan pour la réussite en licence, l'Étudiant s'est penché sur les causes de l'échec massif à l'université. » Et voici la devinette : de quand datent ces trois citations ?
... pourtant simple, mais vous ne voulez pas la voir par aveuglement idéologique, ou l'entendre – visiblement, M. le rapporteur a des problèmes d'audition ! Elle consiste à investir dans la recherche et l'enseignement supérieur afin d'y consacrer 3 % du PIB, comme le Japon et l'Allemagne, à recruter des professeurs et à titulariser les vacataires – en clair, à se donner les moyens d'accueillir notre jeunesse ! Tel est le prix à payer pour former les esprits de demain dans des conditions décentes et en finir avec la précarité de nombreux enseignants-chercheurs ! Vous concrétisez ici le rêve d'un monde très ancien, allant de Peyrefitte en 1968 à Devaquet en 1986, qui ont échoué à faire adopter ce genre de mesures face au rejet unanime de la population et de la jeunesse d'alors, que vous avez aujour...
Renvoyer le texte en commission retarderait l'entrée en application de la loi et créerait des tensions inutiles parmi les jeunes. Est-ce cela que vous recherchez ?
En tout cas, ce n'est pas ce que les députés du Mouvement démocrate et apparentés veulent. Il y a urgence à accompagner mieux les jeunes et à agir en faveur de la réussite des étudiants.