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...n abîme dans lequel beaucoup trébuchent. Ainsi, trouvez-vous notre société fraternelle, alors qu'on ne cesse de parler de compétition ? Peut-on encore parler d'égalité, quand on organise la sélection ? C'est cette réaffirmation de nos valeurs républicaines qui servira de fil rouge à la contestation de ce projet de loi par mon groupe. Pour rappel, ce projet de loi, relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants, s'occupe, d'une part, des modalités d'accès à l'université et, d'autre part, d'offrir de nouvelles conditions à la vie étudiante. Comme évoqué en commission, seul le titre de cette loi nous convient. Comment, en effet, ne pas adhérer à la nécessité d'aider la jeunesse à s'orienter, d'autant que le monde est dans une totale désorientation ? Comment ne pas souscrire à l'idée de la ré...
La messe est dite ! Et maintenant que l'on peut « appeler un chat un chat », voyons en quoi la sélection n'est pas la bonne solution pour la réussite des étudiants. D'abord, elle est fondée sur une interprétation peu rigoureuse de statistiques par ailleurs incomplètes. En effet, sur les 60 % d'étudiants de première année de licence – L1 – qui ne s'inscrivent pas en L2, 24 % redoublent, 11 % se réorientent après avoir exploité cette première année pour préparer des concours, par exemple. Seuls 25 % abandonnent ou sortent définitivement, ce qui...
...ent, et vous le savez, madame la ministre, il va leur falloir dédier le peu d'heures complémentaires consacrées à la recherche à concevoir des parcours, des MOOC – cours en ligne ouverts à tous et gratuits – , des modules, à analyser les dossiers, à rédiger des réponses motivées, à suivre l'orientation, etc. C'est d'ailleurs déjà le cas. Madame la ministre, chers collègues, quand on prétend à la réussite des jeunes et à l'excellence, tout cela n'est pas raisonnable.
Au-delà de ce déni de démocratie, la mise en place précipitée et sans moyens de cette loi organise assurément le cafouillage, l'embrouille, la surcharge de travail pour tous, et la réussite pour personne. Rien que pour cette seconde raison, il me semblerait plus sage de renvoyer cette loi en commission. Nous avons néanmoins une troisième raison de dire non à cette loi : elle tient au projet de société qui l'inspire et qu'elle s'emploie à construire. Pour comprendre cela, je vous propose de prendre un peu de recul et de regarder le processus d'évolution de l'université depuis une c...
...res, alors que le prestige des grandes écoles, dont le système repose sur la sélection, non seulement se maintient, mais croît. » Troisième citation : « Université : pourquoi tant d'échecs ? [… ] Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes sont laissés sur le bord de la route après avoir passé quelques mois ou quelques années à l'université. Alors que [la ministre] présente son plan pour la réussite en licence, l'Étudiant s'est penché sur les causes de l'échec massif à l'université. » Et voici la devinette : de quand datent ces trois citations ?
Plus sérieusement, la raison qui nous amène à voter le renvoi du texte en commission est la nécessité de travailler à un projet de loi ambitieux permettant la réussite de toutes et tous et l'émancipation de chacune et de chacun. Dans vos interventions, madame la ministre, monsieur le rapporteur, j'entends un aveu d'échec : nous ne pouvons pas construire trois universités tout de suite, dites-vous ! Certes, il fallait mettre fin au dispositif APB. Sur ce point, nous sommes d'accord. Néanmoins, tout en affirmant que le projet de loi n'introduit aucune sélection ...
Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, madame la rapporteure pour avis, chers collègues, nous entamons aujourd'hui l'examen du projet de loi relatif à l'orientation et surtout à la réussite des étudiants. Les propos que j'entends depuis tout à l'heure se résument à « vous ne faites pas » et « vous ignorez la notion de réussite ». À l'heure actuelle, 60 % des étudiants échouent. Les dispositions que nous essayons courageusement de mettre en place consistent non seulement à lutter contre le tirage au sort, mais aussi à promouvoir la réussite étudiante. Je rappelle le constat éloquent...
Il y a là un échec de notre système d'orientation et d'affectation. Nous en dressons le constat et nous assumons ! Comme l'a longuement rappelé Mme la ministre, ce texte, issu de la commission, est juste et équilibré. Il répond en effet à l'explosion démographique, garantit un droit d'accès à l'enseignement supérieur en supprimant le tirage au sort et favorise la réussite de chaque étudiant tout en améliorant les conditions de vie étudiantes. Je salue une nouvelle fois le travail de concertation mené avec vos services, madame la ministre, et celui mené par M. le rapporteur, qui a permis d'entendre tous les acteurs concernés et ainsi de prendre en compte les spécificités locales comme les attentes de chacun. Je salue aussi les propositions de travail avancées par ...
Madame Rubin, est-ce que nous découvrons tout à coup ce texte ? Non. Nous avons tous examiné sérieusement, en commission, ce projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants. Nous avons entendu les divergences et les réserves. À travers plus de 100 amendements, des idées ont été exprimées sur tous les bancs, et nous ont permis de continuer à enrichir ce texte. Nous avons eu un débat de fond, et nous avons réfléchi sur la base de nos expériences respectives, mais aussi au regard de la situation actuelle, qui est totalement insatisfaisante. Je le dis fra...
En tout cas, ce n'est pas ce que les députés du Mouvement démocrate et apparentés veulent. Il y a urgence à accompagner mieux les jeunes et à agir en faveur de la réussite des étudiants.