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...ontrevient gravement à ce principe républicain. Nous savons bien que cette sélection aura un impact plus fort sur les jeunes des classes populaires. Comme je l'ai déjà exposé, en raison de la faiblesse de leurs ressources financières et de la localisation du lycée où ils auront étudié, en particulier, la réponse pour eux sera plus facilement « non » ou « oui mais » que « oui », du moins pour les filières en tension. En introduisant cette forme de sélection, et sous prétexte d'accompagner les étudiants, vous allez en réalité décourager certains d'entre eux d'aller à l'université.
...s de précipitation, seulement des contraintes de temps. Nous avons le courage de dire qu'en l'état actuel, notre système d'orientation et d'affectation ne fonctionne pas bien. Nous avons aussi le courage de dire que tout le monde ne peut pas aller en maîtrise de sciences physiques, étudier la cuisine, devenir boulanger ou professeur d'éducation physique et sportive. À l'heure actuelle, certaines filières n'ont pas forcément de débouchés professionnels. C'est une réalité ! Nous entendons non pas sélectionner les étudiants à l'entrée de l'université, mais les orienter vers des filières pour lesquelles ils ont une appétence et qui leur offrent des débouchés professionnels. C'est extrêmement important. L'adoption de votre amendement annulerait tout le bénéfice de la réforme. Ayant longtemps travai...
Vous avez dit vous-même, monsieur le rapporteur, que certains jeunes pourront être refusés par les universités, et que, dans ce cas, le recteur interviendra en dernier lieu. Il y aura donc bien des jeunes à qui l'on refusera le droit d'aller vers la filière de leur choix !
...voteront contre ces amendements qui tendent à rétablir la hiérarchisation des voeux. Ce procédé accentuait tout de même les inégalités sociales entre les lycéens qui savaient et ceux qui ne savaient pas. Je pense que nous connaissons tous des lycéens qui, en hiérarchisant leurs voeux d'une mauvaise manière, n'ont pas obtenu les effets désirés, avec parfois des erreurs majeures les menant dans des filières qui n'avaient pas leur préférence, en contradiction avec l'idée même de hiérarchisation. Notre groupe est donc vraiment favorable à sa suppression. Il s'agit de ne pas brider notre jeunesse, de lui laisser jusqu'au bout la possibilité d'hésiter entre deux filières quand il recevra un « oui » ou un « oui, si ».
... dites qu'il faut leur permettre de choisir, encore faut-il qu'ils puissent le faire de manière éclairée, c'est-à-dire en disposant des informations nécessaires. Car un choix qui n'est pas éclairé, pour lequel on ne dispose pas de tous les éléments, n'est pas un choix libre. La nouvelle procédure va permettre à l'ensemble des bacheliers de bénéficier de toutes les informations sur les différentes filières pour faire leur choix. Cela me semble assez important pour être rappelé. Madame Pau-Langevin, je suis absolument d'accord avec vous quand vous dites que les étudiants feront une hiérarchisation dans leur tête. Mais elle pourra évoluer au fur et à mesure que mûrit leur projet. C'est pourquoi il faut qu'ils puissent jusqu'au bout choisir entre plusieurs réponses positives. J'ajoute que les dispos...
M. Acquaviva, M. Colombani et moi-même regrettons, nous aussi, que, pour les filières tendues, il faille choisir entre les bacheliers. Nous nous demandons sur quels critères autres que les notes obtenues au baccalauréat ou le livret scolaire, il serait possible de travailler. Cet amendement propose, dans le cadre du dispositif proposé, un autre critère objectif : les stages effectués par le lycéen. Ceux-ci apportent une connaissance du monde du travail, bien sûr, et plus largeme...
Ce qui pose problème, c'est l'embouteillage à l'entrée de l'enseignement supérieur, qui contraint à sélectionner les lycéens à l'entrée de la filière de leur choix. Je le comprends et le regrette autant que le président Mélenchon ou que tout autre député siégeant ici même. Il ne faut pas dénaturer le sens des amendements que j'ai déposés. Puisque critères il y a, ce que je regrette, ma préférence va à des critères objectifs, comme l'engagement citoyen ou les initiatives prises auprès des entreprises. C'est tout. Je ne cautionne nullement l'emb...
Vous proposez que le rapport entre le nombre de candidatures et le nombre d'admis dans les filières, c'est-à-dire en quelque sorte le taux de pression, soit publié sur le site internet des universités, dans une logique d'information des lycéens. Ces informations ne sont pas du tout l'objet du rapport que vous avez cité, qui ne vise qu'à rendre publics les résultats des commissions d'affectations rectorales. Quoi qu'il en soit, votre amendement me semble satisfait, car l'étude d'impact précise...
On fait là un pas de plus dans la logique d'auto-censure de l'étudiant : de lui-même, il va faire un choix, que vous qualifiez, madame la ministre, de libre, alors qu'il est contraint. Il se dira : telle filière est en tension, j'ai très peu de chances d'y arriver ; il vaut mieux que je clique plutôt sur une autre filière. Si, en plus, il voit des statistiques montrant qu'à tel baccalauréat correspond, dans telle filière, tel pourcentage de réussite à la fin du diplôme, il va conclure, en fonction du bac qu'il aura obtenu et de ce pourcentage, surtout si celui-ci n'est pas terrible, qu'il vaut mieux reno...
S'il voit aussi que le taux d'insertion professionnelle et le salaire médian dans telle filière ne sont pas terribles, il risque également de renoncer à y suivre son cursus. Finalement, vous organisez de la sorte une sélection qui n'a rien à voir avec le choix libre de l'individu s'agissant des études qu'il souhaite poursuivre.
Vous proposez de supprimer la possibilité pour le recteur de fixer des quotas de boursiers dans les différentes filières : mon avis sera donc, concernant votre amendement no 4, résolument défavorable. Je soutiendrai, d'ailleurs, un amendement déposé par le groupe La République en marche, visant à faire de cette possibilité une obligation et à proposer que des quotas de boursiers soient fixés dans l'ensemble des filières. Vous dites que cela rendra la procédure plus compliquée, ce qui reste à prouver. En tout cas,...
...rmer en une obligation la possibilité donnée à l'autorité académique de fixer une proportion de boursiers, notamment lorsque le nombre de candidatures excède la capacité d'accueil d'une formation. Il nous semble important de rendre obligatoire la fixation d'un pourcentage minimal de bacheliers bénéficiaires d'une bourse afin de faciliter l'insertion sociale et la réussite de ces derniers dans les filières tendues.
... sanctionne l'école, mais aussi sur des compétences extrascolaires, les formations pouvant demander une lettre de motivation et la présentation d'un projet personnel ou associatif. Nous pensons qu'un tel dispositif risque d'accroître les inégalités scolaires, domaine dans lequel la France est déjà mauvaise élève. Dès lors, il nous paraît important de garder un objectif de mixité sociale dans les filières qui deviennent sélectives. C'est pourquoi nous souhaitons imposer à l'autorité académique de fixer un pourcentage minimal de bacheliers bénéficiaires d'une bourse nationale de lycée dans ces filières.
... du projet de loi est de renforcer la démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur et la lutte contre les inégalités, notamment sociales, en matière d'information et d'orientation. Avec les alinéas 9 et 10, on se trouve, si j'ose dire, en bout de course, en donnant la possibilité au recteur de fixer des quotas de boursiers et de personnes résidant dans une autre académie pour l'accès aux filières tendues. L'amendement du groupe La République en marche, présenté par Mme Charrière, vise à transformer cette possibilité en obligation. Comme je l'ai déjà dit, je partage cette position, pour les raisons que Mme Charrière a brillamment données. Les autres amendements s'attachent aux seuls quotas de boursiers. Or il me semble important que les deux aspects soient pris en considération. C'est po...
...s proposiez tout à l'heure un amendement tendant à assurer la transparence sur le nombre de candidatures et d'inscriptions. C'est pure justice : s'il existe des critères, autant que les gens sachent combien de places il y a avant de demander un enseignement. Votre amendement s'inscrit parfaitement dans la logique du système. Eh bien, là, c'est pareil. Vous verrez : en matière d'enseignement et de filière, l'aval commande l'amont. En définitive, ce sont le nombre de postes disponibles dans telle ou telle branche professionnelle et le nombre de personnes embauchées qui détermineront l'accessibilité de la filière. Tout cela peut paraître plein de bon sens, mais c'est en réalité absurde au regard d'études qui durent jusqu'à sept ans, car les qualifications professionnelles évoluent. Plus l'étendue d...
...rt au nombre de bacheliers qui veulent faire des études, on organise sans le dire une sélection. Une fois que les dix choix ont été récusés, on en arrive à trouver toute sorte de solution. Celle-ci n'est pas la bonne. En réalité, l'amendement conduirait à ce que, pour proposer une place, un chef d'établissement se fonde sur une base réglementaire simple, celle des places restantes dans certaines filières. Je voterai, évidemment, contre cet amendement, qui a du moins le mérite de montrer que les bacheliers dont les dix choix auront été récusés n'auront pas de place dans les établissements. Cela montre, encore une fois, qu'on est en train d'organiser la sélection à l'entrée de l'université.
...'un candidat qui souhaite s'orienter vers une classe préparatoire. En vertu de l'alinéa 12 de l'article 1er, « une sélection peut être opérée, selon des modalités fixées par le ministre chargé de l'enseignement supérieur, pour l'accès aux sections de techniciens supérieurs, instituts, écoles et préparations à celles-ci ». Si le dossier présenté de manière anonyme ne correspond pas exactement à la filière choisie, mais qu'il pourrait convenir à une autre, le chef d'établissement pourrait proposer la formation pertinente. Il s'agit, non pas de ne pas prendre en compte le candidat – celui-ci peut refuser la proposition – , mais de contribuer à responsabiliser le chef d'établissement qui étudie ce dossier.
...iculier dans son système éducatif, et par une faible mobilité sociale, verticale comme horizontale, est malheureusement grippé. Aujourd'hui, un fils de cadre supérieur a 50 % de chances de devenir cadre supérieur ; un fils d'ouvrier, seulement 10 %. A contrario, un fils d'ouvrier a 50 % de chances de devenir ouvrier, et très peu de devenir cadre supérieur. On retrouve cela aussi dans l'accès aux filières sélectives, en particulier aux classes préparatoires aux grandes écoles, dont seulement 6 % des élèves sont issus de la classe ouvrière. Les boursiers inscrits dans les premières années de l'enseignement supérieur se répartissent entre l'université, pour 60 % d'entre eux, les instituts universitaires de technologie – 14 % – , les sections techniques du supérieur – 21 % – et les classes préparato...
Cet amendement du groupe Nouvelle Gauche vise à instaurer un quota de boursiers dans les filières sélectives. Comme vous l'avez rappelé, monsieur Juanico, ces quotas n'existent pas à l'heure actuelle mais des progrès ont été faits en la matière, et c'est heureux. Des boursiers peuvent donc accéder à ces filières, qu'il s'agisse des CPGE ou d'autres grands établissements, par le biais de procédures spécifiques. La commission n'a pas abordé directement ce sujet durant ses travaux. Cependant, ...
Le groupe La République en marche est favorable à l'instauration d'un pourcentage minimal de boursiers dans toutes les filières, notamment les filières sélectives. Nous voterons donc cet amendement.