Interventions sur "religion"

17 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLamia El Aaraje :

...er : un tiers de ses articles visent à instaurer des procédures de contrôle et plus d'un quart, à définir des peines d'emprisonnement. Il est donc bien loin d'affirmer la cohésion et la force qui devraient caractériser la République au lieu de la fermeture et de l'autoritarisme. Pensez-vous que nous renforcerons l'adhésion en réprimant ? Pensez-vous que la laïcité consiste à prendre pour cible la religion, plutôt que l'intégrisme et le fanatisme ? Ce texte confond tout ; or la laïcité est clarté. Elle est à la fois liberté et contrainte, possibilité d'avoir sa propre croyance, refus catégorique d'un quelconque ascendant exercé par une religion sur l'État. L'intégrisme et le fanatisme constituent pour leur part l'avers et le revers d'une même pièce : le radicalisme religieux, lequel s'efforce de dé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

...d'abord, car la laïcité, c'est la construction de l'autonomie de la personnalité et de l'esprit critique, tout particulièrement à l'école, grâce à l'apprentissage des matières et disciplines scolaires. C'est aussi la mise à distance des assignations identitaires. C'est enfin un droit précieux, particulièrement apprécié des enfants venus de pays où l'on est d'abord défini par son origine et par sa religion : la laïcité, c'est aussi le droit d'être différent de ses différences. L'égalité ensuite, car la laïcité, c'est la commune appartenance à la nation et le partage de la citoyenneté – de ses droits comme de ses devoirs. La fraternité enfin, car la laïcité impose de privilégier ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous sépare. Oui, la laïcité est un joyau de paix et de concorde. Elle n'est pas ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

...t : à chaque fois, vous passez à côté du sujet. On aurait pu croire qu'au moins en matière de laïcité, sujet dont vous avez tant parlé, votre texte permettrait des avancées. En réalité, aucune de vos mesures ne va dans le sens des principes laïques ou alors seulement si l'on adhère à votre drôle de définition empruntée à l'extrême droite selon laquelle la laïcité consisterait à lutter contre une religion en particulier, forme de racisme qui ne dit pas son nom. En revanche, vous ne faites rien pour asseoir la séparation entre l'Église et l'État, bien au contraire. Malgré nos demandes, vous maintenez le régime concordataire en Alsace-Moselle et le statut issu de l'ordonnance de Charles X en Guyane. Ensuite – et c'est un comble –, vos dispositions sur les biens de rapport créent de nouvelles possi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

De cet amalgame ne surgit que le spectre de la discrimination : vous suggérez que le danger du prosélytisme serait tel dans notre pays que des communautés entières seraient soumises à la loi non plus de l'État mais de la religion, sans prouver, à travers une étude d'impact, qu'il s'agirait d'une réalité à combattre par une loi de ce type. Ce faisant, vous tombez dans le piège de ceux qui utilisent le terrorisme pour diviser les Français et engager une guerre de religion. De surcroît, armés des mêmes prétextes, vous vous attaquez à nos libertés fondamentales et aux libertés associatives. Ces mesures ont alerté le Conseil ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...uivre, particulièrement en matière de lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, compte tenu des propos que nous entendrons sans aucun doute dans cet hémicycle au cours des quinze prochains jours, permettez-moi de dire que la fraternité non plus n'aura pas fait un grand pas, notamment en direction des musulmans. Néanmoins, on peut vous attribuer un immense succès : les représentants de toutes les religions s'accordent à dire que votre projet de loi les menace. J'ai lu avec le même plaisir que tous ceux qui connaissent l'histoire de notre pays cette extraordinaire déclaration de la Conférences des évêques de France – écoutez bien, socialistes et communistes, c'est notre apothéose – : « La loi de 1905 est une loi de liberté ». Que ne l'ont-ils dit à l'époque ! « Elle risque, avec ce projet de loi, d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

En tant qu'orientations politiques issues des profondeurs de l'histoire de France, elles signifient la séparation du politique et du religieux ; sur le plan institutionnel, celle des Églises et de l'État ; en aucun cas un athéisme d'État. Chaque fois que l'on a tenté ici ou là dans le monde, y compris en France, d'instaurer un tel athéisme, de rogner petit à petit tous les textes des religions, ce fut pour s'engager dans la voie de la guerre civile et des violences. La liberté de conscience ne peut être pleinement respectée que si l'on sépare absolument, radicalement, le débat religieux du débat civil et politique : voilà le fondement de notre action, voilà ce que contient la loi de 1905. Voilà pourquoi, aux seize lois antiterroristes adoptées en trente ans, il était inutile d'en ajo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Depuis lors, il y a eu 3 millions de malades du covid-19, 75 000 morts et 145 000 personnes contaminées depuis la semaine dernière. Nous, nous allons passer quinze jours à soupeser l'éventualité d'un lien entre une religion et des pratiques terroristes. Nous évoquerons le port du foulard par les délégataires de service public, affaire réglée par la jurisprudence depuis 2013. Météo France annonce que d'ici à la fin du siècle, si nos émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au même rythme, la température aura augmenté de 6o C, ce qui rendrait impossibles tous les modes de fonctionnement actuels ; nous, nous al...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

La séparation stricte entre l'État et les religions est la condition de l'unité du pays. La force et la tentation de la force ont toujours existé, mais elles sont une erreur. Celui qui vous le dit est un admirateur de la grande Révolution de 1789, qui commit l'erreur de vouloir faire jurer un serment de fidélité à la République à des gens qui, de toute façon, n'en conviendraient jamais et se sont organisés contre elle – non pas à cause de ce serm...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Bien sûr mais, madame la députée, les propos athées regardent ceux qui les prononcent. Dans le christianisme, et dans l'oeuvre de saint Paul notamment, le voile – qu'il recommande aux chrétiennes de porter – est un signe de soumission à l'homme, ce qui n'est jamais dit dans les autres religions. De la même façon, Tertullien, l'un des pères fondateurs de l'église chrétienne, dit que ne pas se voiler, c'est se prostituer. Rappelons-nous en avec modestie avant d'aller faire la leçon à tout le monde ! Quoi qu'il soit, j'admets que l'on puisse considérer que le fait de porter, ou d'obliger quelqu'un à porter un foulard, constitue un signe de soumission insupportable. Soit, mais dans ce cas,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ce, Michel de L'Hospital, qui comme vous le savez fut ensuite, en raison de sa foi, précipité de sa fenêtre après avoir reçu un coup d'arbalète et avoir été poignardé, pendant la nuit de la Saint-Barthélemy. Ce penseur protestant, serviteur loyal de la patrie, dit en 1562 : « Le roi ne veut point que vous entriez en dispute quelle opinion est la meilleure car il n'est pas question de constituenda religione mais de constituenda respublica ; même l'excommunié ne cesse d'être citoyen ». Cela signifie que ce qui relevait de l'opinion religieuse n'aurait su être transposé au bras séculier. Or, plutôt que de couper entre l'autorité et le bras séculier, vous allez faire l'inverse : après avoir demandé aux uns et autres – imams, particuliers, associations – de prêter des serments de toute sorte, vous alle...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Voilà pourquoi l'horrible pratique consistant à vouloir imposer la façon dont la religion doit être pratiquée, en cachette ou en public, a abouti aux mauvais traitements contre les juifs, que j'ai évoqués tout à l'heure, mais aussi contre les protestants. C'est le moment d'évoquer aussi la mémoire des miens, si j'ose dire, et de quelques autres ici sur tous les bancs : les incroyants, Vanini, Giordano Bruno, le chevalier de La Barre, le ridicule des livres brûlés de d'Holbach, l'abom...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

... l'affaire ! Ont-ils même manqué à la France lorsqu'il y a eu des attentats terroristes ? Non ! Rappelez-vous les recteurs des trois mosquées déclarant que tout cela n'avait rien à avoir avec l'islam. Pour ma part, je n'accuserai jamais un seul catholique d'être responsable du massacre qui se fit prétendument au nom de la foi catholique en Norvège. Assez de ces références permanentes à une seule religion brandies par ces suprémacistes blancs ! La France est grande parce qu'elle fait France de tout bois ! La France est grande parce qu'elle prend ses enfants comme ils sont, parce qu'elle ne leur demande pas ce qu'ils pensent, parce qu'elle leur reconnaît une liberté totale. Elle leur demande seulement de se mettre au service du bien commun et de respecter les lois qu'elle a décidées pour elle. Et i...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

… en puisant manifestement dans les diatribes de M. Zemmour votre vision de la France. Plutôt que de nous mobiliser contre la pauvreté qui ravage notre pays, vous placez ainsi un débat pourri qui divise et qui discrimine une religion en particulier.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Et pour pointer du doigt nos compatriotes de religion musulmane, vous en arrivez à vous piéger tout seuls, en abordant des débats qui ne les concernent qu'à la marge, comme celui sur l'instruction en famille. Quel gâchis ! Pourtant, ces sujets mériteraient d'être traités sérieusement, au sein d'une loi globale sur l'éducation et le renforcement de l'école publique et non sous un seul angle coercitif, que vous réservez aux croyants d'une seule religi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

...La liberté d'abord, car la laïcité, c'est la construction de l'autonomie, de la personnalité et de l'esprit critique, notamment à l'école, grâce à l'apprentissage des matières et disciplines scolaires. C'est aussi la mise à distance des assignations identitaires. C'est enfin un droit précieux, particulièrement apprécié des enfants venus de pays où l'on est d'abord défini par son origine et par sa religion : la laïcité, c'est aussi le droit d'être différent de ses différences. L'égalité ensuite, car la laïcité, c'est la commune appartenance à la nation et le partage de la citoyenneté – de ses droits comme de ses devoirs. La fraternité enfin, car la laïcité, c'est privilégier ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous sépare. Oui, la laïcité est un joyau de paix et de concorde. Elle n'est pas un ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

... n'aborde pas la nécessaire extension de la loi de 1905 à la totalité du territoire métropolitain et ultramarin. Certains des amendements que nous avons déposés y pourvoiront. Le concordat d'Alsace-Moselle, qui maintient le financement public des cultes avec l'argent de tous les contribuables français et oblige les familles athées à demander une dérogation pour dispenser leurs enfants de cours de religion, est d'un autre temps et trace une frontière dans le principe d'unité et d'indivisibilité de la République. Dès lors qu'on traite des principes républicains, la question de l'éducation est évidemment fondamentale. L'article 21 du projet de loi vise à rendre la scolarisation obligatoire de 3 à 16 ans et, de ce fait, à n'autoriser l'instruction en famille – IEF – qu'à titre dérogatoire. Je sais qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Castaner :

S'il y a un point sur lequel je peux rejoindre le président Mélenchon, c'est la défense de nos valeurs républicaines, une question que nous étudions aujourd'hui et qui, comme il l'a dit, ne se réduit pas à celle du droit au blasphème. Parmi ces valeurs figurent bien évidemment la liberté de croire et de ne pas croire – M. Mélenchon a d'ailleurs eu raison de se faire le défenseur de toutes les religions – mais aussi celles de dire et de penser. Cependant, le président Mélenchon se trompe profondément et commet même une faute lorsqu'il refuse, par idéologie ou peut-être par faiblesse vis-à-vis d'une partie de son groupe – il suffit de vous écouter pour s'en convaincre – , de voir qu'il existe dans notre pays des territoires entiers dans lesquels ces droits fondamentaux sont menacés.