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Dans mon amendement, j'ai évidemment fait la distinction entre deux situations. La participation à une cérémonie religieuse constitue parfois une obligation, car elle symbolise la présence de la République aux côtés de nos concitoyens lors de rassemblements guidés par l'émotion face à un drame en particulier : si des concitoyens de confession juive sont attaqués, il va de soi que la présence des élus que nous sommes à la synagogue de la ville, en signe de solidarité, fait sens. De même, la présence des élus...
… il est même plutôt préoccupant. Franchement, il est grand temps de prévoir un dispositif simple. Je ne sais pas si vous prendrez le temps de me répondre, mais, au cas où, je vous invite à le faire sans outrance. Je ne sais pas si le collègue Courson est présent, mais il va de soi que l'on peut très bien se rendre, par exemple, à une cérémonie d'hommage en mémoire du terrible drame qu'ont subi les Juifs de France durant la Seconde Guerre mondiale : ce que nous visons, c'est la « re-confessionnalisation » de l'espace public, le mélange organisé entre le politique et le religieux, auquel certains élus participent, allant jusqu'à s'en vanter dans le matériel municipal ou sur leur compte Twitter, où ils apparaissent en photo aux côtés de t...
...en effet, chaque ville possède ses traditions et ses références historiques en matière de manifestations religieuses. J'ai relu l'amendement. Il vise à insérer dans le texte un article ainsi rédigé : « Toute personne dépositaire de l'autorité publique, chargée par la loi d'une mission de service public ou investie d'un mandat électif public ne peut dans l'exercice de des fonctions assister à une cérémonie religieuse, à l'exception des cas où ces personnes souhaitent exprimer la solidarité de la République à l'égard d'un culte suite à un événement de nature exceptionnelle de par son ampleur ou sa gravité. » En fait, vous décrivez presque la jurisprudence en vigueur, et je ne suis pas certaine qu'il faille aller au-delà. En effet, elle prévoit que l'élu participant officiellement à des cérémonies r...
... les églises, synagogues, mosquées etc. Mais notre position concernant l'État restera intransigeante. Je compléterai l'exposé de mon ami Alexis Corbière en vous disant que, si nous nous trouvions devant une sorte de queue de comète de l'histoire, avec des traditions locales charmantes, il serait permis d'hésiter. Mais nous assistons au contraire à un renouveau, à l'association à toutes sortes de cérémonies de pratiques religieuses ostentatoires, au point, souvent, d'agacer les croyants. Si ce que vous dites s'appliquait, madame la rapporteure, nous ne verrions pas le maire de Nice embarquer, le 15 août, je crois, pour une procession maritime ; nous ne verrions pas la même chose à Paris, et j'en passe. Par conséquent, nous demandons que la loi rappelle aux élus de se tenir à distance des cérémonies...
Tout d'abord, je conteste l'idée selon laquelle il faudrait s'abstenir de participer à telle ou telle cérémonie parce que la République serait indifférente aux religions, comme l'a dit le président Mélenchon. Elle ne favorise ni ne subventionne aucun culte, mais se donne le droit d'organiser les relations entre l'État et les religions, et dialogue même régulièrement avec elles : cela prouve bien qu'elle ne leur est pas indifférente. D'ailleurs, il ne conviendrait pas qu'elle le soit, car cela supposerait q...
Ces cérémonies ne sont pas religieuses, me direz-vous. Reste que l'État, car c'est lui qui les organise et non les élus locaux, y fait venir un rabbin, un imam, un pasteur et souvent un représentant de l'Église catholique. Leur prière rencontre notre recueillement. Je ne suis pas sûr que de telles convergences nuisent à la République. Au contraire, voir un imam prier devant le mémorial du martyre des Juifs à D...
...e. De grâce, n'y revenons pas ! Oui, cela a du sens qu'un élu de la République aille commémorer à Drancy le sort qui fut réservé aux Juifs, notamment français ; ce fut un terrible événement qui a souillé notre pays à jamais. Bien entendu, cela a du sens ! Mais quel est le rapport avec le fait qu'en 1643, une ville se soit dédiée à la Vierge pour sa protection ? La simple présence d'un élu à cette cérémonie sous-entend qu'il y croit ! Je vais vous dire une chose terrible, dont les catholiques qui m'écoutent ne doivent pas prendre ombrage : il n'est pas vrai que la ville a été épargnée grâce au voeu qu'elle a soumis à la Vierge Marie !
De la même façon, monsieur Lagarde, je ne participe jamais pour ma part, en tant qu'élu, aux ruptures du jeûne, alors même que j'y suis invité. Quand j'étais élu parisien, j'étais choqué à l'idée que Mme Hidalgo et M. Delanoë, maire à l'époque, organisent une cérémonie de rupture du jeûne dans les salles de la mairie, financée par des fonds municipaux. Ce n'est pas notre rôle ! Ces sujets sont importants : nous devons garantir le libre exercice du culte, mais nous devons aussi expliquer le principe de l'absence de financement public du culte et de la séparation nette. Vous dites que nous devons lutter contre le séparatisme, mais nous devons aussi veiller à ce ...
Je ne suis d'ailleurs pas certain que le patron de pêche croie vraiment en Dieu – je ne le lui ai pas demandé, car cela ne me regarde pas. Mais je participerai tout de même au baptême du bateau car cette cérémonie est constitutive non seulement de la tradition et de l'histoire, mais du présent et même du futur du territoire dans lequel je vis.
Pardon, vous avez raison, à la Sainte-Barbe des pompiers, et à la Sainte-Geneviève des gendarmes, en tant que député, et je suis au premier rang ! J'organise des cérémonies religieuses à la mémoire du général de Gaulle, et j'y suis en tant que député au premier rang !
J'organise des cérémonies à la mémoire de Marie-Madeleine Dienesch, qui fut une grande députée – l'une des premières femmes à siéger à l'Assemblée, ce qui lui vaut d'ailleurs d'avoir une plaque à son nom dans notre hémicycle ; celle qui m'a précédé dans ma circonscription était aussi une grande chrétienne, et lors des cérémonies organisées à sa mémoire, je me tiens au premier rang en tant que député, et j'ai bien l'inten...
...mel – , le maire d'Orléans a récemment fait voter par sa majorité municipale une charte de laïcité permettant aux élus de manifester leur appartenance religieuse, c'est-à-dire d'aller prier ou de communier en public lors d'une représentation des fêtes de Jeanne d'Arc. Ce que nous proposons vise à éviter les divergences d'interprétation en précisant que les élus peuvent évidemment participer à des cérémonies religieuses de façon officielle, mais qu'ils doivent alors observer une stricte neutralité.
Votre amendement est ainsi rédigé : « Lorsque les élus participent à des cérémonies religieuses de façon officielle en tant que représentants des pouvoirs publics, ils sont soumis à l'obligation de neutralité des services publics. » Puisque c'est déjà le cas, votre amendement est satisfait, et je ne saurais mieux défendre notre jurisprudence et le comportement qui doit être celui des élus que ne l'a fait notre collègue Jumel il y a quelques instants : je n'ai rien à ajouter à c...
...cle, mais quelques années plus tard, monseigneur Dupanloup va faire de Jeanne d'Arc une sainte, permettant à l'Église catholique de se la réapproprier. Dès lors, ce personnage va se caractériser par une dualité culminant en 1920, lorsque Maurice Barrès, que je ne considère pas vraiment comme un ami politique, fait adopter une loi permettant à la République de rendre hommage à Jeanne d'Arc par une cérémonie dite « patriotique et républicaine » ! Ces deux adjectifs sont au coeur du débat : ainsi, quand est organisée à Orléans une cérémonie rendant hommage au personnage historique qu'est Jeanne d'Arc, il importe, pour que la loi soit respectée, que cette cérémonie revête un caractère patriotique et républicain. Ce que vise notre collègue dans son amendement, ce sont les messes. Et que l'on ne vienne ...
...onfiance aux élus de la République, et je suis choqué par l'amendement de Mme Rist. Bien sûr, chacun a le droit de défendre cet amendement, mais je note la présence parmi ses cosignataires de la présidente déléguée du groupe La République en marche, Aurore Bergé. Cela montre bien la volonté de mettre au pas certains élus, à qui on voudrait interdire d'aller communier quand ils prennent part à une cérémonie en l'honneur de Sainte-Geneviève ou de Sainte-Barbe.
… quand je participe en tant qu'élu local ou en tant que député à une cérémonie religieuse, je m'astreins à la neutralité – je ne suis pas croyant – , même si je marque mon soutien quand cela est nécessaire, que ce soit à la basilique, à la synagogue pour la Pâque juive, ou bien encore à la mosquée pour la rupture du jeûne, ce qui me vaut chaque année beaucoup d'attaques sur les réseaux sociaux.
Monsieur Pupponi, mon amendement n'a rien d'agressif. Je trouve tout à fait normal que les députés participent aux cérémonies religieuses ; je propose simplement d'accorder la loi à la jurisprudence afin de lever toute ambiguïté et de faire en sorte que les élus s'en tiennent à une certaine discrétion dans les lieux de culte.
Notre collègue Le Fur a expliqué qu'il organisait parfois des cérémonies et des manifestations cultuelles. En tant que maire, il m'est arrivé de le faire également, dans des situations très précises : lorsque la municipalité organisait la commémoration de la libération des camps de la mort, nous étions amenés à nous recueillir devant la stèle du martyr juif où le rabbin lisait une prière ; quand, le lendemain, nous nous trouvions devant la stèle commémorant le génoci...
Notre collègue de Rugy a évoqué un point auquel j'ai toujours pensé : il m'est arrivé, comme vous tous, de recevoir des invitations à des cérémonies religieuses, à l'occasion notamment de grands événements, comme les commémorations des guerres qui ont frappé notre pays. Cela m'a toujours choqué. Est-ce insulter les religions que de poser le débat ? Non. C'est peut-être même avoir une haute idée des religions, qui renvoient à des convictions spirituelles. Et c'est précisément parce que nous aimons la possibilité de rechercher une transcendanc...