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... la part du Gouvernement et des rapporteurs : qu'en est-il des associations cultuelles instituées par la loi de 1905 ou des associations loi 1901 ayant une activité cultuelle qui se font prêter une salle municipale ? Il arrive souvent que des municipalités le fassent gratuitement – cela se fait beaucoup par exemple au moment de Kippour ou du Ramadan – , afin de permettre l'exercice d'une pratique religieuse. Cela revient à octroyer une subvention en nature à une association cultuelle qui va s'adonner à un culte à l'intérieur d'un équipement public. Dès lors qu'elles bénéficient d'une subvention – bien qu'elle soit en nature, cela reste une subvention – , ces associations seront-elles tenues à la signature du contrat d'engagement républicain ? Si oui, devront-elles prendre l'ensemble des engagements ...
...e les subventions versées par la préfecture de l'Essonne, prévoit en son article 4 que « l'organisme signataire s'engage à respecter et à défendre la laïcité et à n'exercer aucun prosélytisme ni aucune pression qui nuirait à la liberté de choix de chacun ou à la liberté individuelle de conscience ». Cela veut dire que l'État peut sans aucun problème subventionner aussi des organismes de tradition religieuse dès lors, même s'ils ont une confession affichée, qu'ils ne contraignent pas leurs membres ou leurs partenaires à adopter tel comportement religieux. Il existe aussi la charte de la région Île-de-France, déjà abondamment citée par vous, madame la ministre déléguée – je ne sais pas si c'était pour faire de la publicité à la présidente de cette région ou pour embêter mes collègues… Cette charte ré...
...otre collègue Robin Reda. La laïcité, c'est la liberté de croire ou de ne pas croire. En ce sens, je ne vois pas en quoi cela poserait un problème de l'ajouter dans le texte du contrat d'engagement républicain. Je pourrais répondre à l'argumentation qui nous a été opposée que, dans les statuts des scouts de France, il est précisé textuellement qu'ils ont le droit d'avoir n'importe quelle croyance religieuse. Je ne trouve pas illogique qu'il soit demandé le respect de cette liberté pour bénéficier de l'argent public, car s'il faut appartenir à telle ou telle religion pour être membre de certaines associations, cela signifie qu'elles ne sont pas ouvertes à tous et je ne vois pas alors à quel titre l'argent public financerait des associations qui excluent de fait une partie des Français pour des raison...
...tivité subventionne ou avec lesquelles elle conventionne. Cela étant, ces chartes n'ont pas de réelle portée juridique puisqu'elles n'ont pas force de loi, et leur contenu est un peu mou. En revanche, quand on fait la loi, il faut savoir de quoi l'on parle, en l'espèce lorsqu'il est question de la laïcité. Notre collègue Moreau a rappelé à juste titre que c'est la liberté de conscience en matière religieuse, celle de croire ou de ne pas croire, mais pas seulement : c'est également la liberté de pratiquer son culte et donc la pluralité des cultes, et aussi la neutralité de l'État et des services publics. Cette définition s'explique parce que la laïcité s'applique à la République, et non pas à l'individu. On ne demande pas à celui-ci d'être laïque, mais de respecter l'État laïque, d'accepter de vivre ...
La laïcité ne comporte pas un principe de neutralité de l'association, mais celui de neutralité des services publics : l'association est tenue de respecter le fait que les pouvoirs publics avec lesquels elle est en rapport sont neutres. Mais, à l'intérieur de l'association, la liberté de conscience est respectée et des manifestations religieuses sont possibles, dans la limite de l'ordre public comme pour tout un chacun. Je ne vois pas en quoi la laïcité poserait problème aux associations, y compris à celles qui sont d'inspiration religieuse sans être cultuelles. Je trouve très étonnant que vous vous ralliiez aux arguments de la France insoumise et à ceux d'une partie de la gauche…
... à défendre ses arguments. Pour notre part, nous avons rejeté des positions qui ne nous semblaient pas conformes à la laïcité à la française. Un point en revanche n'est pas sujet à débat. C'est le sens, la définition juridique, en droit positif, de ce qu'est la laïcité. La laïcité, c'est d'abord la liberté de conscience, c'est-à-dire, d'une part, la liberté de pouvoir manifester son appartenance religieuse – à moins de troubler l'ordre public – et, d'autre part, la liberté de choix de ses convictions. La laïcité, c'est aussi le pluralisme religieux, c'est-à-dire le libre exercice du culte. Vous noterez d'ailleurs que la liberté de conscience et le libre exercice du culte font l'objet de l'article 1er de la loi de 1905. La laïcité, c'est enfin le principe de neutralité, principe que nous ne voulon...
...la ville, le prêt de la piscine municipale pour des heures de vacations en dehors des heures d'ouverture au public. La piscine est en effet ouverte du matin au soir aux habitants, sans distinction ; le soir, elle est fermée et mise à la disposition des associations de la ville, selon un système de vacations. Cette association a donc obtenu des vacations, pendant lesquelles elle applique une règle religieuse : les hommes et les femmes ne se mélangent pas et ne se baignent pas ensemble. La commission Stasi, par qui j'ai été auditionné, m'a dit que si j'avais refusé une vacation au motif que l'égalité entre les hommes et les femmes n'était pas respectée, j'aurais pu être condamné pour non-respect du principe de liberté absolue de conscience. On sait très bien que c'est là-dessus que va porter le débat...
Je ne sais pas si elle est obsolète, mais la pluralité religieuse n'y apparaît nulle part ; il y est question de liberté de conscience, de séparation des institutions publiques et d'égalité de tous devant la loi. Vous faites peur inutilement et vous jouez à faire peur. Je ne vois pas en quoi les associations auraient un problème avec la liberté, la séparation et l'égalité, c'est-à-dire avec le principe de laïcité.
...ui n'est pas neutre : comment motiver le refus du prêt de salle ? Je parle du vrai refus, de la vraie motivation, pas des fausses excuses, comme celle qui consisterait à dire qu'il n'y a plus de place. Faut-il dire que nous ne voulons pas prêter la salle ou la piscine parce que nous considérons que l'association concernée ne respecte pas l'égalité entre les hommes et les femmes au nom d'une règle religieuse, et que cela nous gêne ? Une explication de cet ordre vous expose à être condamné pour non-respect de la liberté de conscience. Comment alors motiver le refus ? On peut dire que cela nous gêne, que cela nous choque, …
… mais un élu de la République, dans le cadre de la laïcité, n'a pas à être choqué par la pratique religieuse des autres : il doit être neutre vis-à-vis des religions, et ne peut motiver une décision publique par l'expression d'un avis personnel. J'entends qu'une semblable demande puisse gêner, monsieur le ministre, mais comment motiver le refus de prêter la piscine ? En disant : « Vos pratiques ne me plaisent pas, elles me gênent » ? Cela revient à discriminer des gens en fonction de leur pratique relig...
...Poulliat – je le remercie d'avoir auditionné une association qui travaille dans les milieux universitaires. En dehors de la question du voile, qui n'est pas en cause ici, nous devrions nous intéresser particulièrement, dans ce texte, aux dérives des associations universitaires. J'en ai parlé avec certains collègues issus de tous les bancs de notre assemblée. Ces associations ne sont pas seulement religieuses : il y a du sectarisme. Nous savons tous qu'il y a de l'entrisme universitaire, en particulier dans l'université que j'évoque. Je ne cite pas publiquement son nom, mais vous saurez bien la reconnaître.
J'ai dit qu'une association a parfaitement le droit d'être cultuelle et religieuse. En tant que législateur, je n'ai rien à en dire : elle fait ce qu'elle veut, quand elle veut, comme elle veut. En revanche, je lui dénie le droit de toucher de l'argent public, point final.
...e pose à nouveau ma question : si l'article 6 est adopté, une association qui ne fait aucun prosélytisme, qui ne met pas en cause l'ordre public, qui ne distribue pas de tract pour appeler à je ne sais quelle réunion, qui obtient une vacation dans une piscine uniquement pour que les femmes juives ou musulmanes se baignent entre femmes juives ou musulmanes, parce que cela correspond à leurs règles religieuses, sans l'imposer aux autres, sera-elle autorisée à poursuivre cette pratique ?
...« ainsi qu'à respecter l'ordre public, les exigences minimales de vie en société et les symboles fondamentaux de la République », qui paraît redondante, car le droit positif garantit déjà le respect de ces principes. Nous avons le sentiment d'une logique de défiance à l'égard de certaines associations, du seul fait que l'on considère qu'il y a des risques liés à certaines pratiques politiques ou religieuses. Cela pourrait remettre en cause, je le répète, non seulement le droit d'association, mais l'existence même et la pérennité des associations. D'autant qu'il existe de très nombreuses associations : tout en s'inscrivant dans un contexte politique ou religieux, certaines d'entre elles peuvent aussi défendre des causes humanitaires ou des causes communes très importantes pour l'évolution de la soci...