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... demande d'aide à la France a ainsi été réaffirmée par les chefs d'États sahéliens ; une cible prioritaire, l'État islamique au Grand Sahara – EIGS – et une zone d'action, la zone des trois frontières, ont été arrêtées. Los de ce sommet, une stratégie globale et mieux coordonnée a également été définie, fédérant toutes les initiatives sous un même chapeau, la coalition pour le Sahel. Sur le plan militaire, le renfort de 600 militaires a permis d'augmenter sensiblement la force de frappe de Barkhane et de réduire fortement les capacités d'un ennemi qui, à la fin de l'année 2019, s'enhardissait de ses victoires. Sans cet effort militaire, les élections auraient sans doute été beaucoup plus compliquées, voire impossibles, à organiser au Niger et au Burkina Faso. Depuis le sommet de Pau, des coups sé...
... grande famille soudée et totalement dévouée à sa mission ; nous avons pu mesurer la détermination de nos troupes et leur ardent désir de continuer le combat, en dépit de la perte de plusieurs de leurs camarades, pour lesquels je voudrais, à cet instant, avoir une pensée émue empreinte évidemment de reconnaissance – je n'oublie pas non plus leurs familles. Parallèlement à la visite de deux bases militaires françaises – l'une située à Niamey et l'autre à Gao – , nous avons rencontré le chef des forces maliennes à Gao et nos homologues parlementaires à Niamey. Notre objectif était de mieux appréhender les origines de la crise au Sahel et ses facteurs de résolution. Mes chers collègues, j'aurais souhaité que cette mission menée par des commissaires de la défense, débouche sur un débat au sein de not...
...ensemble des éléments que nous avons sous les yeux ? Au départ, nous avions l'opération Serval ; elle est devenue Barkhane, et s'étend maintenant au-delà du Mali au Burkina Faso, au Tchad, au Niger, à la Mauritanie. Nous n'avons jamais discuté de cette extension, qui a pourtant des conséquences très nombreuses, puisque nous sommes liés à chacun des pays que je viens de mentionner par des accords militaires – tant et si bien que, d'une manière ou d'une autre, un effet domino est engagé. Où que se propage la guerre, la France s'y trouvera et nous serons liés aux régimes qui, dans chacun de ces pays, la mèneront. Le pacte militaire vaut de surcroît pacte de solidarité politique : nous l'avons vu au Mali, où un président mal élu est renversé par une série de manifestations populaires suivie d'un coup...
En effet, il faut conclure, et je le ferai d'un mot. Monsieur le ministre, nous ne sommes pas d'accord, je l'ai bien vu hier. La paix ne peut pas se construire avec des tyrans. Nous sommes en train de reconstruire l'image de la France dans cette zone, et elle ne peut pas être uniquement militaire. Nous ne devons pas passer pour des occupants ! Personne en France, je le sais bien, n'a envie d'occuper le Mali : montrons-le. Le Mali doit être libre, et la première chose que nous avons à y faire, c'est d'aider à y organiser des élections honnêtes.
Le 15 février dernier était convoquée à N'Djamena, au Tchad, la septième session ordinaire de la conférence des chefs d'État du G5 Sahel, énième occasion de relancer une opération qui nécessite depuis huit ans une perfusion militaire et économique. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Qui peut croire en une victoire militaire dans la guerre contre le terrorisme, alors que cela fait vingt ans que cette stratégie échoue ? Lorsque l'on fait la guerre à des groupes éparpillés, qui n'ont pas de véritable cohérence, et que l'on rassemble sous le nom générique de « djihadistes » sans véritablement comprendre la multiplicité de leurs...
En tant que présidente de la commission de la défense nationale et des forces armées, c'est surtout de notre action militaire que je souhaite parler, c'est-à-dire de l'opération Barkhane. Cette opération a fait l'objet d'une mission d'information de la commission que j'ai l'honneur de présider, et dont nos collègues Sereine Mauborgne et Nathalie Serre, corapporteures, présenteront les conclusions mi-avril. Je souhaite tout d'abord saluer l'engagement de nos soldats au Sahel, où 5 100 militaires sont déployés pour proté...
Vaste sujet que celui des politiques de la France au Sahel. En tant que corapporteure, avec Sereine Mauborgne, de la mission d'information de la commission de la défense nationale et des forces armées sur l'opération Barkhane, je me dois d'abord d'évoquer notre action militaire. Car, au Sahel, la France est d'abord présente militairement : depuis huit ans, nos forces y luttent contre les groupes armés terroristes qui sévissent dans la région, déstabilisent les États, meurtrissent les populations et entendent constituer des sanctuaires djihadistes où répandre leur idéologie mortifère. Avec l'opération Serval, la France a stoppé net l'avancée de djihadistes qui menaçaien...
Depuis 2014, la France est engagée au Sahel dans une opération militaire d'ampleur, coûteuse en vie humaine – je rends hommage à l'engagement des militaires, qui va jusqu'au sacrifice de leurs vies – , coûteuse en moyens matériels et financiers et qui est malheureusement de moins en moins soutenue par les populations des pays concernés. Certes, nos troupes ont rencontré des succès militaires et mis hors d'état de nuire un nombre important de djihadistes, mais, sur le...
...un véritable plan d'éducation pour tous aux Sahel. Favorisons également la culture et le développement. Aidons ces pays à faire face aux conséquences du changement climatique et à maîtriser l'explosion démographique et ses conséquences. Lors du récent sommet du G5 Sahel, le Président de la République avait insisté sur les « 3D » – défense, développement, diplomatie – et annoncé que les effectifs militaires français dans la zone ne seraient pas réduits. Mais il semble urgent que l'Union européenne prenne sa juste part dans la recherche d'une solution et ne laisse pas notre pays oeuvrer seul, ou presque, pour contenir le terrorisme. À plusieurs reprises, nous avons plaidé pour une participation européenne. Il faudrait au minimum que les dépenses militaires françaises dans l'opération Barkhane ne soi...
...nombre d'enjeux régionaux, et a des répercussions globales. Les premiers concernés sont les quelque 100 millions d'habitants vivant dans les cinq pays du G5 Sahel, qui sont directement confrontés à la recrudescence du terrorisme, aux enjeux démographiques et aux effets du changement climatique. Face à ces périls, la France a fait le choix – qui l'honore – de répondre en intervenant politiquement, militairement et en favorisant le développement. Le groupe Libertés et territoires partage cette stratégie qui nous semble complète. Ce débat me donne l'occasion de saluer, une fois encore, l'engagement exceptionnel de nos militaires, qui force l'admiration, et de rendre hommage aux cinquante-cinq soldats disparus pour la paix. J'ai aussi une pensée pour les trop nombreuses victimes civiles. Engagée en 20...
...'instabilité de la région. Au célèbre écrivain malien, Amadou Hampâté Bâ, nous devons la maxime : « Les hommes peuvent atteindre un but commun sans emprunter les mêmes voies. » Il en va de même de l'action de la France et de ses partenaires africains au Sahel : nous devons nous efforcer d'atteindre un but commun, la paix et la stabilité, sans pour autant concentrer tous nos efforts dans l'action militaire. Cette dernière ne doit plus être le prisme principal pour aborder la question sahélienne. Ainsi, les débats sur le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, puis son adoption en hémicycle mardi, ont montré à quel point une politique d'aide publique au développement forte et intégrée constituait un instrument efficace en mati...
...pes armés terroristes, professionnaliser les forces de défense et de sécurité nationale dans un contexte d'institutions stables, améliorer l'environnement socioéconomique des populations, par l'accès aux moyens de satisfaire les besoins essentiels. Quand on sait les raisons profondes de l'instabilité de la région et du développement du terrorisme, il apparaît indispensable d'articuler la solution militaire et les questions de développement. Il nous faut offrir une alternative au recours à la violence. Il est vrai que, depuis cinq ans, la France a augmenté de plus de 30 % son aide au développement en direction du Sahel. Le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, voté mardi, vient de le rappeler. Pour autant, la question de la ...
Après huit ans d'engagement militaire au Mali, il est plus difficile que jamais de connaître avec précision les objectifs de cette guerre. Comme le disent les militaires, quel est donc l'état final recherché ? On nous a longtemps dit qu'il s'agissait de faire la guerre au terrorisme. Mais le terrorisme est un procédé employé depuis fort longtemps et l'on comprend bien que cette guerre n'y mettra pas un terme. On nous a ensuite dit q...
...e, bien au contraire. Il sera nécessaire de soutenir dans le temps la force conjointe du G5 Sahel par du renseignement, par des aides logistiques, par des missions de formation, comme le fait la force Takuba. Je l'ai déjà dit, il faut aussi que la France soutienne des politiques de long terme et permette aux peuples de s'exprimer et de choisir leur destin, au lieu de soutenir de simples objectifs militaires. La question du développement doit ainsi devenir un élément central de la politique française dans la région. La France doit prioriser son aide au développement pour refonder les services publics locaux, tout en aidant les États à prélever leurs impôts, de façon à ce qu'ils recouvrent durablement leur pleine souveraineté territoriale. Pour ce faire, il est indispensable de déployer des moyens ...
...ontribue à la protection des populations sahéliennes, mais aussi à la protection des départements français des Antilles, qui sont les victimes de plus en plus régulières des brumes de sables du Sahara. Il s'agit donc d'un projet global de société, qui peut être accompagné d'une action repensée des forces armées. Nous pourrions, en effet, associer la force Barkhane à ce chantier, par le biais des militaires du génie, …
...uels repose l'action de la coalition internationale pour le Sahel concerne le soutien au retour de l'État et des administrations sur le territoire. C'est bien parce qu'une partie des États sahéliens ne parviennent pas à reprendre pied sur leur territoire que les succès tactiques remportés par Barkhane tardent à se transformer en réelle victoire stratégique. C'est pourquoi, un an après le sursaut militaire décidé à Pau, les chefs d'État réunis à N'Djamena ont appelé de leurs voeux un sursaut politique et civil afin d'assurer le redéploiement des administrations et des services de base au profit des populations – j'insiste : au profit des populations. En effet, on souligne souvent la nécessité du retour de l'État sans avoir conscience que, pour une partie des populations sahéliennes, l'État n'a jam...
...le terrorisme, nous avons adopté une politique d'assassinats ciblés visant à neutraliser les chefs de l'EIGS et du RIVM, grâce à nos services de renseignement et à l'appui américain. Ces éliminations permettent-elles de déstabiliser durablement les organisations concernées ? Ne risque-t-on pas, face à l'hydre islamiste, de voir les têtes coupées repousser aussitôt ? Le renforcement des capacités militaires propres des pays du G5 Sahel s'est concrétisé, notamment par les opérations Bourrasque et Éclipse. Ces armées parviennent-elles suffisamment à se faire accepter par les populations locales ? Ne devraient-elles pas sortir de leur logique de garnison et aller davantage à la rencontre de ces dernières ? Rétablir l'État et ses services publics sur l'ensemble du territoire sahélien nécessite d'assoc...
...oupés au sein du G5 Sahel ont progressé, si bien que les dirigeants des États de la région menacés par les islamistes sont plus que jamais demandeurs de la présence française. Le sommet de N'Djamena, qui a réuni les chefs d'État du G5, a été l'occasion pour la France de faire le point sur son engagement au Sahel. Il a été décidé à juste titre qu'il n'y aurait pas d'ajustement de notre dispositif militaire à court terme. Un départ brutal de nos forces reviendrait à laisser des pays amis dans une situation sécuritaire propice à une forte dégradation ; ceux qui le nient se maintiennent dans une forme de déni idéologique. L'islamisme radical au Sahel prospère encore largement sur fond de tensions communautaires. L'expansion de l'organisation État islamique au Grand Sahara a été endiguée par notre act...
J'associe à ma question mon collègue Jacques Maire. Au-delà des aspects militaires et sécuritaires, tous les partenaires réunis au Tchad en février ont reconnu que seul le rétablissement de l'État et des services aux populations permettrait de garantir une paix durable. Complémentaire de l'action militaire, le développement économique et social assèche en effet les sources de recrutement des terroristes, favorise l'émergence de perspectives économiques viables et pérennes et p...