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...activement et avec courage dans cette zone, en menant un combat difficile, dont nous pouvons être fiers. Après le bon débat mené par nos collègues sénateurs et en complément des travaux menés dans nos commissions, il nous semble légitime, utile et nécessaire de débattre en cet hémicycle de la stratégie de la France au Sahel. Par souci d'efficacité, nous avons souhaité attendre les conclusions du sommet de N'Djamena pour mener cet exercice démocratique. Ce débat est d'abord celui que nous devons aux hommes et aux femmes de nos armées. Il doit se tenir, car les enjeux sont immenses, tout comme les coûts consentis par la nation : le coût humain, avec le prix du sang payé par nos armées ; le coût financier, avec un investissement pour la nation, de l'ordre de 1 milliard d'euros chaque année. Dès l...
...dats au Sahel, où 5 100 militaires sont déployés pour protéger les populations locales, notre pays et l'Europe. Cinquante et un d'entre eux y sont morts pour la France depuis 2013 et, ce matin, mes pensées vont d'abord à leurs familles et à leurs frères d'armes. Pour leur rendre hommage, je souhaite évoquer les progrès majeurs que nous avons effectués au cours de l'année écoulée dans la foulée du sommet de Pau. L'année 2019 avait été très rude : le Rassemblement pour la victoire de l'islam et des musulmans – Al-Qaïda – était parvenu à étendre sa zone d'influence vers le sud du Mali, atteignant le nord du Burkina Faso, voire la Côte-d'Ivoire. Quant à l'État islamique au Grand Sahara – Daech – , ses membres s'étaient montrés particulièrement actifs dans la zone des trois frontières. Les forces loc...
...mode d'action et qui parvient à subsister en profitant des fragilités structurelles de certains États sahéliens et de leurs défaillances. Pourtant, s'il y a bien une chose dont on ne peut douter, c'est que notre intervention militaire au Sahel obtient des résultats car, depuis 2014, Barkhane a changé de visage, et les efforts consentis ont porté leurs fruits. C'est particulièrement vrai depuis le sommet de Pau, qui a permis d'engager une nouvelle dynamique militaire : les groupes armés terroristes ont été durablement frappés grâce à des opérations de plus grande envergure, comme Bourrasque ou Éclipse, ainsi que par la neutralisation de nombreux leaders. Ces succès, nous les avons collectivement remportés malgré les caveats de certains de nos partenaires internationaux et les contraintes humaines...
...cques Chirac nous avait montré une voie lors de l'installation du Comité national pour la mémoire de l'esclavage. Je le cite : « La grandeur d'un pays, c'est d'assumer, d'assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses mais aussi avec sa part d'ombre. » C'est pourquoi le président Macron soulignait la volonté des États africains ayant fait appel à la France, dès son investiture et lors des sommets de Pau et N'Djamena, de retrouver leur souveraineté et de bâtir une société démocratique. Mais débarrassons-nous des mots-valises qui n'appartiennent qu'à l'Occident, comme celui de « développement », ou même celui, plus recherché, de « codéveloppement » de feu Claude Cheysson, qui fut l'un de vos précédesseurs, monsieur le ministre ! Acceptons d'accompagner l'Afrique dans sa propre voie, celle...
...voriser l'éducation, car trop de jeunes Sahéliens adhèrent aux thèses de Daech, souvent par ignorance. Il faut donc instaurer et aider à instaurer un véritable plan d'éducation pour tous aux Sahel. Favorisons également la culture et le développement. Aidons ces pays à faire face aux conséquences du changement climatique et à maîtriser l'explosion démographique et ses conséquences. Lors du récent sommet du G5 Sahel, le Président de la République avait insisté sur les « 3D » – défense, développement, diplomatie – et annoncé que les effectifs militaires français dans la zone ne seraient pas réduits. Mais il semble urgent que l'Union européenne prenne sa juste part dans la recherche d'une solution et ne laisse pas notre pays oeuvrer seul, ou presque, pour contenir le terrorisme. À plusieurs reprise...
...ève de l'insurrection locale. L'IRIS – Institut des relations internationales et stratégiques – semble partager cette position : les types d'acteurs sont multiples, conflits intercommunautaires, djihadistes et combats des milices d'autodéfense se mêlant souvent. Au regard de ces éléments, la solution pour mettre fin à l'instabilité, qui dure depuis huit ans, ne peut être uniquement militaire. Au sommet de Pau, en janvier 2020, le président Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel avaient d'ailleurs publiquement constaté que l'opération Barkhane ne parvenait plus à contenir efficacement la menace djihadiste. Même si le renfort temporaire de 600 soldats français a amélioré la situation, nous faisons face à une forme d'enlisement de la politique française au Sahel. Certains demandent donc s'i...
Un an après le sommet de Pau, qui a porté à 5 100 le nombre de nos soldats engagés dans Barkhane, nous constatons malheureusement que la situation sécuritaire au Sahel ne s'est pas améliorée, notamment pour les civils. Pourtant, les quatre piliers définis à Pau par le Président de la République – vous les avez rappelés, monsieur le ministre – étaient et demeurent pertinents. Pour lutter contre le terrorisme, nous avo...
... un an a permis à l'opération Barkhane d'enregistrer des victoires notables, notamment l'élimination, en juin 2020, du chef historique d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. La cohésion et la formation des armées des pays regroupés au sein du G5 Sahel ont progressé, si bien que les dirigeants des États de la région menacés par les islamistes sont plus que jamais demandeurs de la présence française. Le sommet de N'Djamena, qui a réuni les chefs d'État du G5, a été l'occasion pour la France de faire le point sur son engagement au Sahel. Il a été décidé à juste titre qu'il n'y aurait pas d'ajustement de notre dispositif militaire à court terme. Un départ brutal de nos forces reviendrait à laisser des pays amis dans une situation sécuritaire propice à une forte dégradation ; ceux qui le nient se maintien...
...uent davantage. Pourrions-nous avoir des informations précises à ce sujet, madame la ministre, au-delà la participation de l'Italie à la force Takuba ? Le développement est aussi essentiel que l'action militaire. La Coalition citoyenne pour le Sahel, qui regroupe plusieurs dizaines d'organisations non gouvernementales sahéliennes, ouest-africaines et internationales, voit dans les conclusions du sommet de N'Djamena « un signe très positif d'un changement d'approche afin de mieux prendre en compte les besoins des populations » et salue les engagements pris par les chefs d'État en matière de transparence et de gouvernance des financements. Il faut toutefois que les engagements massifs des bailleurs soient perçus sur le terrain comme étant réellement efficaces ; or ce n'est pas encore tout à fait...