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... d'augmenter sensiblement la force de frappe de Barkhane et de réduire fortement les capacités d'un ennemi qui, à la fin de l'année 2019, s'enhardissait de ses victoires. Sans cet effort militaire, les élections auraient sans doute été beaucoup plus compliquées, voire impossibles, à organiser au Niger et au Burkina Faso. Depuis le sommet de Pau, des coups sérieux ont été portés aux groupes armés terroristes. En parallèle, les armées sahéliennes se sont renforcées, ont repris confiance et se sont davantage structurées autour de la force conjointe du G5 Sahel, redynamisée sous l'impulsion de son commandant, le général Namata Gazama. Si des efforts ont été accomplis, le bilan en matière de gouvernance et de développement reste trop léger, malgré un consensus international très large, tout particulière...
...ir son périmètre d'action à un territoire vaste comme l'Europe. Madame la ministre, seuls, nous ne pouvons rien ; ensemble, avec nos amis européens, tout peut devenir possible. Nous le voyons, nous le savons : la France n'a pas les moyens politiques, militaires et financiers d'assumer seule avec succès une telle opération au sein d'une zone aussi vaste. Le caractère transfrontalier de la menace terroriste, notamment lié à la nature désertique de la zone sahélienne, requiert une action commune avec nos partenaires européens et africains, et notre approche doit être régionale. L'opération Barkhane, qui repose sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne afin de favoriser l'appropriation par les pays partenaires du G5 Sahel de la lutte contre les groupes armé...
...00 militaires français, nigériens et maliens : les Français représentaient alors 53,3 % des effectifs déployés ; le ratio était déjà inversé au début de l'année 2021, puisque les forces françaises ne représentent que 44 % des effectifs de la nouvelle opération Éclipse. Grâce à de nouveaux modes d'action, nous avons collectivement remporté de précieux succès tactiques et fortement réduit la menace terroriste, notamment dans la zone des trois frontières. Nous sommes donc sur la bonne voie. Il faut en conséquence nous féliciter que le sommet de N'Djamena ait été l'occasion, pour le Président de la République, d'annoncer le maintien de nos efforts et, pour nos partenaires sahéliens et internationaux, de confirmer et conforter leur engagement. Est-ce suffisant ? Certainement pas : comment laisser penser...
... sujet que celui des politiques de la France au Sahel. En tant que corapporteure, avec Sereine Mauborgne, de la mission d'information de la commission de la défense nationale et des forces armées sur l'opération Barkhane, je me dois d'abord d'évoquer notre action militaire. Car, au Sahel, la France est d'abord présente militairement : depuis huit ans, nos forces y luttent contre les groupes armés terroristes qui sévissent dans la région, déstabilisent les États, meurtrissent les populations et entendent constituer des sanctuaires djihadistes où répandre leur idéologie mortifère. Avec l'opération Serval, la France a stoppé net l'avancée de djihadistes qui menaçaient Bamako. Depuis 2014, elle lutte, aux côtés des forces partenaires locales et internationales, contre un ennemi qui ne cesse de s'adapte...
...ssacrant des ethnies ou des confessions dans une violence inouïe afin d'assujettir des populations entières. Leurs actes et leur dessein restent les mêmes, au moment où d'aucuns s'interrogent sur notre présence là-bas : l'objectif des djihadistes est de rendre la paix impossible. À l'instar de Boko Haram au Nigéria voisin, les djihadistes se nourrissent de la faillite des États. Les organisations terroristes parviennent à y apparaître comme des alternatives crédibles au format étatique, et il en est qui se demandent si nous devons y rester ! Cette organisation terroriste dissémine un réseau d'écoles coraniques qui se substituent au système scolaire, et d'autres voudraient pointer les choix tactiques ! Mes chers collègues, c'est nous, politiques, qui échouons par la désertion du champ qui est le nôt...
Les défis qui s'ouvrent à nous sont donc multiples. Il faut combattre les terroristes, mais aussi contribuer à rebâtir les modes de gouvernance de ces pays, les rendre aptes à résister par eux-mêmes aux projets islamistes, respecter les particularismes locaux, juguler la corruption et favoriser l'éducation, car trop de jeunes Sahéliens adhèrent aux thèses de Daech, souvent par ignorance. Il faut donc instaurer et aider à instaurer un véritable plan d'éducation pour tous aux Sahel...
...r les trop nombreuses victimes civiles. Engagée en 2013 avec l'opération Serval, l'intervention militaire française dans la région du Sahel perdure aujourd'hui avec l'opération Barkhane. Le nombre de militaires mobilisés sur le terrain a fortement augmenté, passant de 3 000 à 5 100. Notre groupe salue les avancées permises par cette opération – je pense notamment à la désorganisation des groupes terroristes grâce à la neutralisation de nombreux chefs djihadistes. Nos troupes frappent au coeur de ces organisations, ce qui a permis de repousser l'État islamique au Grand Sahara dans une zone à cheval entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. La stratégie sahélienne de la France vise aussi à accompagner ces États, pour qu'ils assurent leur sécurité de façon autonome. Les forces maliennes ont ainsi g...
Les trois volets de la paix durable ont été maintes fois évoqués : limiter les capacités d'action et de nuisance des groupes armés terroristes, professionnaliser les forces de défense et de sécurité nationale dans un contexte d'institutions stables, améliorer l'environnement socioéconomique des populations, par l'accès aux moyens de satisfaire les besoins essentiels. Quand on sait les raisons profondes de l'instabilité de la région et du développement du terrorisme, il apparaît indispensable d'articuler la solution militaire et les que...
...ue jamais de connaître avec précision les objectifs de cette guerre. Comme le disent les militaires, quel est donc l'état final recherché ? On nous a longtemps dit qu'il s'agissait de faire la guerre au terrorisme. Mais le terrorisme est un procédé employé depuis fort longtemps et l'on comprend bien que cette guerre n'y mettra pas un terme. On nous a ensuite dit qu'il s'agissait d'une guerre aux terroristes. Voyons cela de plus près. Qui sont-ils donc ? Est-on capable de distinguer, parmi tous ceux qui portent des armes au Sahel, entre les nationalistes, les trafiquants, les djihadistes, les mercenaires de rencontre, les miséreux qui posent une mine pour une poignée d'argent ? J'en doute sérieusement et je ne suis pas le seul. D'ailleurs, le nombre de tous ceux qui portent des armes ne cesse d'aug...
...'assurer le redéploiement des administrations et des services de base au profit des populations – j'insiste : au profit des populations. En effet, on souligne souvent la nécessité du retour de l'État sans avoir conscience que, pour une partie des populations sahéliennes, l'État n'a jamais été présent, ou que sa présence n'a pas toujours été salutaire. Face à la violence abjecte des groupes armés terroristes, de nouvelles politiques publiques sont donc à inventer pour garantir l'accès des populations à l'éducation, à la santé, à la sécurité ou encore à une justice robuste et équitable, de façon à résoudre de manière pacifique les conflits fonciers qui opposent pasteurs nomades et agriculteurs sédentaires. La restauration de la confiance entre les populations et la puissance publique suppose aussi d...
J'associe à ma question mon collègue Jacques Maire. Au-delà des aspects militaires et sécuritaires, tous les partenaires réunis au Tchad en février ont reconnu que seul le rétablissement de l'État et des services aux populations permettrait de garantir une paix durable. Complémentaire de l'action militaire, le développement économique et social assèche en effet les sources de recrutement des terroristes, favorise l'émergence de perspectives économiques viables et pérennes et permet d'espérer la stabilisation de la zone. L'opération Barkhane doit donc donner toute sa place aux liens entre les forces armées et la société civile, qui joue un rôle essentiel dans l'amélioration des relations avec les populations. À cet égard, je me réjouis de l'importance donnée au Sahel dans le projet de loi de pro...