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Je ne nie évidemment pas l'urgence, face à la nouvelle vague épidémique. Mais une telle urgence est de votre fait. Elle est due à vos réactions par à-coups, à votre retard permanent, notamment sur les questions vaccinales. Elle est due aux tergiversations du Président de la République, dont le résumé des déclarations devrait vous permettre de comprendre la défiance ressentie par les Français à votre encontre ! En octobre 2020, Emmanuel Macron traitait clairement de menteurs les gens affirmant que nous disposerions d'un vaccin en mars ou en avril 2021.
Peut-être ignorait-il que, depuis plusieurs mois, toutes les grandes puissances mondiales – hormis la France – étaient lancées dans une course effrénée aux vaccins, et que jamais autant de crédits budgétaires n'avaient été consacrés à la recherche-développement, surtout pour un vaccin. Tandis que nous investissions difficilement 15 millions d'euros, les États-Unis mettaient plus de 3 milliards d'euros sur la table. Fin décembre 2020, Emmanuel Macron déclarait que le vaccin ne serait jamais obligatoire. Fin avril 2021, il nous annonçait que le passe sanita...
La réponse à cette crise sanitaire se trouve dans le progrès scientifique, médical et technologique. Cette réponse, c'est le vaccin. À chaque épidémie, à chaque maladie mortelle, à chaque fois qu'il a été possible d'élaborer un vaccin, ce dernier a permis de sauver des vies. C'est pourquoi les députés et sénateurs socialistes sont favorables à la vaccination obligatoire contre le covid-19 pour l'ensemble des Français. C'est la vaccination obligatoire qui nous permettra d'atteindre l'immunité collective, fixée à 90 % de couve...
...anitaire n'est pas un retour à la liberté. C'est une sanction, par le contrôle des uns par les autres – qui n'y sont d'ailleurs pas habilités, ce qui constitue une autre atteinte incroyable à notre État de droit. Vers quel modèle de société voulez-vous vous tourner ? Voulez-vous aller vers un modèle de la défiance généralisée entre concitoyens, vers une société où tout le monde peut contrôler la vaccination de chacun, une société où les personnes positives subissent un isolement obligatoire ? Le Premier ministre l'a dit clairement ce matin : 96 % des personnes positives hier n'étaient pas vaccinées. Je déplore que, faute d'anticipation vaccinale, notre taux de couverture ne nous permette pas d'aborder plus sereinement ce mois d'août. Je déplore que, faute d'anticipation vaccinale, vous envisag...
Qu'avez-vous prévu pour nos étudiants, à part la suppression malvenue du repas à 1 euro ? Je vous le demande solennellement : anticipez ! Anticipez la rentrée scolaire, rendez la vaccination obligatoire, de façon progressive, selon les recommandations de la Haute Autorité de santé : convaincre, informer, aller vers. Faites confiance à chacun pour se montrer responsable, et créez ainsi les conditions de l'immunité collective. La contrainte, pourquoi pas, mais uniquement en cas d'échec de la conviction. Sans travail réel et sérieux de conviction, il n'y a pas de sanction possible ...
Pourquoi refusons-nous votre passe sanitaire ? Parce qu'il n'a rien de sanitaire, parce que ce passe autoritaire témoigne de votre échec. Voici une statistique qui figure dans l'un des derniers avis du Conseil scientifique : en France, seules 79 % des personnes âgées sont vaccinées, contre 100 % au Danemark, 100 % en Norvège, 100 % au Portugal, 100 % en Espagne, 100 % en Islande. Nous sommes, d'après ce tableau, le dernier pays d'Europe de l'Ouest pour la vaccination des plus à risque, le quinzième de l'Union européenne. Or que recommandent les scientifiques aujourd'hui ? Cibler, aller chercher les plus âgés, les malades chroniques, les obèses, tous ceux qui risquent les...
Mais, pour cela, il faudrait une politique de soins ; il faudrait mobiliser les médecins traitants, des équipes mobiles, les élus locaux. Il faudrait autre chose qu'une application, des vaccinodromes et de la com' ! Il faudrait autre chose qu'un monarque qui, de son palais de l'Élysée, donne des ordres à ses sujets, et en dix minutes à la télé revient sur ses promesses de la veille – « La vaccination ne sera jamais obligatoire », « Le passe sanitaire ne s'appliquera pas aux actes quotidiens »…
Résultat : comme vous n'allez pas chercher les plus à risque, comme le compteur reste bloqué à 80 % chez les plus de 80 ans, à la place, vous arrosez, même les enfants, même les adolescents, qui n'ont aucun intérêt à se faire vacciner.
À la place, vous installez un nouveau contrat social : tout le monde flique tout le monde, partout, dans les restos, les cafés, les centres commerciaux, les cinés… À la place, vous restreignez les libertés. À la place, vous déchirez la nation. À la place, vous faites du vaccin, qui est un outil intéressant, un remède miracle ; et vous mentez à nouveau, préparant bien des déceptions, bien des désillusions. Votre passe autoritaire est une impasse, qui masque votre vide. Depuis un an, vous n'avez aucune politique de soins. Depuis un an, avez-vous relevé la digue des hôpitaux ? Non ! Depuis un an, avez-vous installé des aérateurs partout ? Non ! Depuis un an, avez-vous la...
...risques en fonction de l'état de santé initial, les conséquences de l'épidémie sur les conditions de vie ne sont pas les mêmes selon le lieu de résidence, selon le logement, selon la situation financière, selon l'emploi occupé. Ces inégalités sociales sont prégnantes sur chaque territoire de santé ; elles ont des conséquences en particulier en matière de prévention et de renoncement aux soins. La vaccination, y compris hors période de crise, n'y échappe pas. Ces questions sociales sont déterminantes pour le renoncement aux soins. Je dis cela car nous considérons que les résistances idéologiques liées au vaccin sont minoritaires, mais que vous refusez de regarder cette réalité sociale. À cela s'ajoutent des inégalités territoriales : les déserts médicaux sont les vrais territoires oubliés de la...
...ontons ce qui est d'une certaine manière une nouvelle épidémie, particulièrement grave, qui touche un nombre toujours plus grand de nos concitoyens et qui fait peser de vrais risques sur notre système hospitalier. Vous dites que vous êtes d'accord avec cela, mais au moment où nos concitoyens s'inquiètent et attendent de nous des décisions fortes et rapides pour freiner l'épidémie et accélérer la vaccination – pour continuer à vivre, tout simplement –, vous êtes concentrés sur votre opposition au Président de la République, à la majorité, à notre action. La démonstration en est faite par le ministre lorsqu'il révèle que vous n'êtes pas venus aux consultations avec la proposition, par exemple, de l'obligation vaccinale. Il fallait apparemment trouver à tout prix quelque chose pour s'opposer ! V...
Vous avez refusé, mais nous y reviendrons. Tous ces arguments que nous entendons sur la vaccination, sur le passe sanitaire… mériteraient, si nous étions sérieux, un examen sérieux, donc dans des délais beaucoup plus sérieux. Mais nous avons conscience de l'urgence, et nous sommes des gens responsables : nous nous abstiendrons donc, afin que le débat se poursuive – et nous le poursuivrons, pied à pied, en défendant tous nos amendements.
Il y a urgence. Comme les délinquants, le virus court plus vite que les gendarmes. Nos réactions doivent donc être à la hauteur. Nous devons examiner et voter les dispositions relatives à l'extension du passe sanitaire, à la vaccination obligatoire des soignants et à l'isolement contraint. Et nous devons le faire en exerçant nos prérogatives en matière de contrôle de l'exécutif. C'est d'ailleurs justement parce que ce texte comporte des atteintes considérables à l'exercice de nos libertés individuelles que des amendements ont été adoptés à l'initiative du groupe Dem pour renforcer le contrôle du Parlement. Dans l'attente p...
Certains Français ont peur des vaccins, d'autres ont peur de perdre leur liberté, peur devant les tergiversations d'un Gouvernement qui présente désormais comme une solution efficace un passe sanitaire qu'il jurait pourtant, il y a peu, ne jamais vouloir instaurer. Nous devons dissiper les craintes, réhabiliter la parole scientifique et rétablir le dialogue entre le Gouvernement et la représentation nationale. Vous avez choisi de fa...
...blique qui la chérit plus que tout – cette liberté que représente la statue de Pradier située à ma gauche, tandis qu'une autre, représentant l'ordre public, lui fait face. La réalité, mes chers collègues, c'est que face à cette pandémie, nous n'avons que de mauvaises solutions sur la table. Il y en a trois : la première, c'est le passe sanitaire, c'est-à-dire inciter le maximum de personnes à se vacciner et les autres à se tester massivement, et isoler les personnes testées positivement pour casser les chaînes de contamination ; la deuxième est le reconfinement, ce qui reviendrait à priver tout le monde de quasiment toutes les libertés, de surcroît en pleines vacances ; la troisième serait de laisser courir le virus, de permettre aux gens de se contaminer en toute liberté, mais d'ici à quelques...
...soin d'être débattues et que les Français finiront par les accepter. Or les choses ne se passent pas ainsi : c'est ce que vous rappelle notre collègue socialiste lors de la présentation de sa motion de rejet. Vous devez entendre ses arguments, qu'il s'agisse des conditions déplorables dans lesquelles se tient ce débat ou des inégalités territoriales et sociales qui règnent en matière d'accès aux vaccins. Nous ne voterons pas la motion de rejet préalable, nous nous abstiendrons, mais nous demandons que plus de temps soit consacré au débat supplémentaire afin que les Français comprennent ce que nous sommes en train de faire.