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Avec cette proposition de loi, nous remettons à l'ordre du jour de notre assemblée la pauvreté qui est en train de submerger la jeunesse de notre pays. Je le sais, c'est un sujet que vous aviez déjà tenté de remiser au placard par un précédent vote le 18 février dernier, mais comprenez bien : alors que la grande pauvreté étend partout ses ramifications, propulsée par un carnage social absolument inédit, il est incompréhensible que notre regard se porte ailleurs que sur les souffrances qu'e...
...mois. Ce n'est pas en refusant de voir ces malheurs que nous les circonscrirons. Bien au contraire, il est plus que temps de légiférer sur l'essentiel, parce que ce dont on parle ici, c'est d'un minimum vital ; ce dont on débat, c'est d'un petit matelas pour les dizaines de milliers de jeunes qui, sans perspective d'emploi ni d'aide familiale, basculent les uns après les autres dans des trappes à pauvreté. « Ceux qui ont faim ont droit » disait Victor Hugo, mais de quel droit parle-t-on exactement aujourd'hui ? Depuis le début de la crise, dans la stricte ligne de sa politique antisociale, bâtie notamment sur le rétrécissement des aides personnalisées au logement et sur la fin de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le Gouvernement s'enferre dans un néo-libéralisme et une austérité budgéta...
...ire, pour refuser aux moins de 25 ans l'extension d'un droit à ne pas être misérable. C'est bien cela dont nous parlons aujourd'hui : ne pas être misérable. Contrairement à la France, tous les pays de l'OCDE ont ouvert leurs minima sociaux aux jeunes dès 18 ans. Nous sommes une exception, une triste exception, parmi les pays de l'OCDE. En période de crise, la meilleure façon de lutter contre la pauvreté est de soutenir les revenus par l'octroi de prestations sociales. L'idée, qui a fait l'objet d'innombrables travaux – il existe sur le sujet toute une littérature convergente –, a valu à Esther Duflo son prix Nobel et trouve un large consensus chez les économistes. Lisez donc le sociologue Denis Colombi : vous apprendrez que donner de l'argent aux pauvres pour les sortir de la pauvreté – scoop ! ...
Ici, l'urgence est toujours d'aider les plus riches, de trouver des nouvelles niches fiscales, de distribuer des aides aux grands groupes, sans contreparties sociales ni environnementales. Telle est l'obsession de cet hémicycle. Avec ce texte, nous vous demandons tout simplement d'ouvrir votre cœur et votre raison pour permettre à des jeunes entre 18 et 25 ans de ne pas basculer dans l'extrême pauvreté. C'est uniquement ce dont nous parlons. Il serait vraiment temps que cet hémicycle se réveille. Mais quand on choisit de commémorer le fossoyeur de la République qu'est Napoléon, on n'est sans doute pas le mieux placé pour faire vivre et grandir les principes de notre république.
Camarade rapporteur, notre pays fait face à une crise sociale majeure. L'épidémie de covid-19 a passé notre société au révélateur, en mettant au jour les vulnérabilités sociales préexistantes. Les inégalités sociales continuent de se creuser à la faveur de la crise sanitaire ; la pauvreté concerne désormais 10 millions de personnes ; la précarité alimentaire touche 5 millions de nos concitoyens et les demandes de RSA explosent dans nos départements. Dans ce contexte économique morose, la jeunesse souffre particulièrement : étudiants dépourvus de petits boulots ou privés de premier emploi ; intérimaires brutalement remerciés ; apprentis qui ne trouvent pas d'entreprises pour les a...
...midable outil d'émancipation et d'insertion des jeunes. Ainsi, le rapport du Conseil d'orientation des politiques de jeunesse (COJ) conclut : « La garantie jeunes doit être demain la porte d'entrée pour tous les parcours d'accompagnement des jeunes en situation de précarité puisqu'elle allie "accompagnement" et "garantie de ressources", ce qui constitue un atout pour lutter efficacement contre la pauvreté des jeunes. La réussite de la garantie jeunes tient à ce modèle spécifique, contrairement aux dispositifs RMI et RSA, pour lesquels la faiblesse du volet accompagnement a été relevée dans de nouveaux rapports. » Si vous voulez en savoir plus sur ces jeunes qui frappent à la porte des missions locales et entrent en garantie jeunes, je vous recommande, en tant que présidente de mission locale, un ...
La crise du covid-19 a largement frappé non seulement les personnes en situation de fragilité, les personnes âgées et les demandeurs d'emploi, mais aussi les jeunes. Ceux qui sont âgés de 18 à 29 ans constituent la majorité des personnes en situation de pauvreté et de précarité en France. La crise sanitaire qui les a fragilisés fait peser sur la nation le risque d'une génération sacrifiée. Plus de 700 000 jeunes risquent de ne pas trouver un emploi lorsqu'ils arriveront pour la première fois sur le marché du travail. En temps normal, 46 % des jeunes travaillent parallèlement à leurs études. Or, lors du premier confinement, près d'un tiers d'entre eux ont...
Il y a moins de trois mois, en effet, les députés du groupe Socialistes et apparenté ont défendu dans cet hémicycle une proposition de minimum jeunesse, qui a été refusée par la majorité. Depuis plus de cinquante ans, la France a mis en place un minimum vieillesse qui a su réduire et prévenir la pauvreté chronique des aînés, qui fut longtemps terrible. La crise du covid-19 a plongé des centaines de milliers de jeunes dans une immense détresse et une effroyable précarité. Nous avons alors proposé ce que nous pensions être une mesure de compromis républicain : l'ouverture du RSA à 18 ans. Cette proposition a été également contrée et refusée. La majorité nous oppose le fait que les jeunes préférerai...
...é active aux jeunes de 18 à 25 ans. Sur tous les bancs, depuis maintenant plus d'un an, dans l'opposition comme dans la majorité, nous sommes tous préoccupés par la situation des jeunes qui subissent de plein fouet les répercussions économiques et sociales de la crise sanitaire. Nous avons tous formulé des propositions, certes différentes, mais qui partageaient un même objectif : lutter contre la pauvreté des jeunes. Un débat sur l'action de l'État à l'égard des plus précaires se tenait d'ailleurs cette semaine dans notre hémicycle, au cours duquel j'ai pu témoigner de la détresse financière et psychologique des étudiants, qui était au cœur de ces échanges. J'ai même raconté la visite que j'ai faite à une association d'aide alimentaire, à l'occasion de laquelle j'ai pu voir cette détresse de mes p...
Le RSA jeunes, sous toutes les formes qu'il peut revêtir, est un sujet dont nous débattons très régulièrement dans cet hémicycle – cela a été rappelé –, ce qui traduit l'extrême pauvreté dans laquelle la crise a jeté notre jeunesse. Au mois de février dernier, nous discutions de la proposition de loi de notre collègue Boris Vallaud dans le cadre de la niche du groupe Socialistes et apparentés, et au mois d'octobre dernier, de la proposition de résolution de notre collègue Valérie Petit, dans le cadre de la niche du groupe Agir ensemble, sur un sujet très similaire. Je crois ne p...
Dans le contexte de la crise sanitaire devenue, par l'action du Gouvernement, une crise socio-économique majeure, cette question se pose avec une acuité et une urgence renforcées. Depuis un an, à cause de cette crise, la jeunesse n'est plus l'âge de tous les possibles : elle est devenue un âge de tous les risques. D'ordinaire, les plus jeunes sont déjà les plus concernés par la pauvreté et la précarité. La moitié des personnes pauvres dans notre pays ont moins de 30 ans, la classe d'âge des 18 à 29 ans étant très touchée. La précarité étudiante n'est pas non plus un phénomène nouveau, puisque 20 % des étudiants vivaient sous le seuil de la pauvreté avant 2020. Or, depuis cette crise, les petits boulots ont disparu et la solidarité familiale, qui permettait de compenser, ne suff...
...qui m'a bouleversé, c'est de les voir, ces jeunes, arriver chez nous avec leur tenue d'Uber Eats. C'est-à-dire qu'ils apportent à manger, mais qu'ils n'ont pas eux-mêmes de quoi manger ! Ça m'a scié. ». Et la présidente d'ATD Quart Monde : « Nous ne voulons plus répondre aux demandes du Gouvernement. Nous lui avons tout dit, redit, et re-redit. Le Gouvernement n'y connaît rien à la question de la pauvreté. ».