Interventions sur "raisons plausibles"

14 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Brenier :

...pu être évitée, si certaines de ces dispositions étaient déjà en vigueur. Certains problèmes demeurent, toutefois : les avocats sont de plus en plus fréquemment appelés en tant que témoins lors des enquêtes, et les perquisitions des bureaux d'avocats posent des difficultés. J'ai déposé un amendement à ce sujet. Vous prévoyez que de telles perquisitions devront désormais être justifiées par des « raisons plausibles ». L'expression ne me semble pas suffisamment définie d'un point de vue juridique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Mazars, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Le texte prévoit de réserver la possibilité de procéder à une perquisition dans le cabinet d'un avocat aux cas où il existe des « raisons plausibles » de soupçonner qu'il a commis ou tenté de commettre une infraction passible d'une peine d'emprisonnement. Nous reprenons, avec le vocable « raisons plausibles », celui utilisé pour justifier les mises en garde à vue. Il implique que, dans ces cas, il faudra disposer d'éléments suffisamment importants pour priver une personne temporairement de sa liberté, dans le cadre d'une enquête efficiente. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Mazars, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

...ne reste plus qu'à discuter du quantum de la peine. De telles conditions vont beaucoup trop loin. Remontons en amont et permettons aux services d'enquête de mener un minimum d'investigations, pour établir des éléments à charge et à décharge. J'en profite pour évoquer des amendements qui seront présentés ultérieurement, auxquels je donnerai un avis défavorable. Certains voudraient remplacer « des raisons plausibles de le soupçonner d'avoir commis ou tenté de commettre l'infraction » par « des indices […] rendant vraisemblables qu'il ait pu commettre ou tenté de commettre l'infraction ». En l'espèce, nous n'en serions plus au stade de la garde à vue, ni à celui de la condamnation au fond – lorsque l'on détient des preuves –, mais à un stade intermédiaire, celui de la mise en examen. Là encore, ce serait un s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, j'entends tout à fait vos arguments à propos des « éléments de preuve », qui correspondent effectivement à un stade où la culpabilité de l'avocat serait d'ores et déjà établie. Ce n'est probablement pas la bonne formulation, je le reconnais volontiers. Cela étant, la notion de « raisons plausibles » me paraît beaucoup trop subjective.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

…qui fait l'objet d'une définition précise en droit, qui a une vraie consistance juridique. « Raisons plausibles », sincèrement, cela ne me convainc pas.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomès :

Je défendrai tout à l'heure un amendement qui va dans le même sens. « Raisons plausibles », c'est le degré de suspicion le plus faible.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomès :

…ce qui n'est tout de même pas rien. À l'instar de plusieurs collègues de différents groupes, je considère que la formulation « raisons plausibles », même si elle est utilisée dans d'autres cas – cela a été rappelé –, n'est pas adaptée en l'espèce.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomès :

Quant à la formulation « indices graves, précis et concordants », elle est probablement trop restrictive. En tout état de cause, « raisons plausibles » correspond à un niveau de suspicion trop peu élevé pour justifier une pareille atteinte au secret professionnel de la défense.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Savignat :

Je ne voudrais pas paraître défendre trop les avocats, mais je partage l'avis du garde des sceaux. « Raisons plausibles », c'est le début des problèmes. Si l'on retient cette notion, on mettra les avocats dans l'embarras. Il ne serait pas judicieux de le faire, n'en déplaise au collègue qui a dénoncé « un texte fait par les avocats pour les avocats ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomès :

Il vise à remplacer la terminologie en cause, « raisons plausibles », par une formule qui nous semble plus adaptée, « indices précis et concordants » – et non « indices graves, précis et concordants ». Je vous renvoie aux débats qui se sont tenus en 2002 au Sénat sur la terminologie « raisons plausibles » : la ministre de la justice de l'époque, Marylise Lebranchu, a eu toutes les difficultés à la faire insérer dans notre droit positif. Au-delà de cet amendemen...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Brenier :

Comme je l'ai indiqué dans mon propos liminaire sur l'article 3, la notion de « raisons plausibles » n'est pas définie juridiquement. Celle de « faisceau d'indices », en revanche, est bien connue en matière de procédure pénale, et me semble mieux convenir.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Kuster :

Monsieur le garde des sceaux, vous nous avez demandé tout à l'heure quels termes, autres que « raisons plausibles », nous pourrions inscrire dans le texte.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Kuster :

Dans mon amendement, j'avais proposé les termes « éléments de preuve », selon moi plus précis que « raisons plausibles ». J'ai entendu vos arguments ; permettez aux élus que nous sommes de les trouver peu compréhensibles. Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi vous avez pris l'exemple d'un avocat suspecté d'avoir tué sa femme. En effet, il est surtout question ici des relations entre l'avocat et son client, de l'inviolabilité de leurs échanges et des raisons qui peuvent justifier une éventuelle perquisition ...