Interventions sur "grossesse"

6 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

...quée était qu'entre 3 000 et 5 000 femmes ne pouvaient pas avoir recours à l'avortement dans les délais impartis. Vingt ans plus tard, vous faites le même constat, l'ordre de grandeur étant resté similaire alors même que le contexte, lui, ne l'est pas. La majorité propose ainsi, dans l'agenda parlementaire, le retour de la proposition de loi visant à allonger le délai d'interruption volontaire de grossesse de douze à quatorze semaines. Je doute qu'un allongement du délai éradique la souffrance des femmes concernées face à une décision difficile et très rarement prise à la légère : cela n'empêchera probablement pas la poignée de celles qui se rendent à l'étranger plus tardivement de continuer à le faire. Ce sont 230 000 avortements qui ont lieu tous les ans en France. Sur les 750 000 grossesses ann...

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...pement : l'organogénèse s'accélère et le retrait du fœtus devient un enjeu potentiellement menaçant pour la santé de la future mère, au point que le Conseil national de l'Ordre des médecins se prononce contre un tel allongement. Les obstétriciens, au contact des femmes, nous alertent déjà sur les conséquences obstétricales. Nous savons que, dans les faits, la tolérance est déjà la règle pour des grossesses non désirées, tardivement réalisées, dans des contextes difficiles où, j'en suis bien conscient, les jours passent trop vite pour tenir le délai des douze semaines. Les IVG réalisées dans ces nouveaux délais, notamment à domicile, en cas d'interruption médicamenteuse, augmentent les complications de lésion utérines et hémorragiques. Les aspirations – ou curetages – tardives exposent à des risque...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

...s parents connaissent le sexe de l'enfant à naître, bien plus qu'au moment de la première échographie, possible théoriquement à partir de la onzième semaine. Voter en faveur de la présente proposition de loi peut donc potentiellement revenir à semer les germes d'une discrimination de genre, non d'ordre technologique mais qui serait à la portée de tous. J'en viens à ma conclusion. Le moment de la grossesse ici considéré est celui auquel s'accomplit la transition entre embryon et fœtus. C'est le moment où l'enfant à naître est mis à hauteur de perception d'homme, à l'échelle macroscopique : l'individualité et l'altérité sont démasquées. Nos neurones miroirs reconnaissent une forme humaine, jusqu'à ses confins, tandis que les empreintes digitales elles-mêmes se précisent à cette période exacte du dév...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

...limite peut être bien antérieure ; certains la situent par exemple lors de la rencontre des gamètes. Pourquoi pas ? Elle pourrait même être fixée, sur le plan philosophique, au niveau de l'intention même de faire un enfant. D'autres questions se posent. La détresse psychologique d'une future mère est-elle autant valable qu'une détresse physique ? Justifie-t-elle une interruption thérapeutique de grossesse ou non ? Si l'enfant à naître n'en est pas un, pourquoi donc le soigner comme tel in utero, quand la médecine l'exige – et bien que l'on privilégie toujours la mère dans ces situations ? Si un enfant à naître bénéficie de l'immunité de sa mère pour telle ou telle pathologie – de telles questions ont été soulevées récemment –, cela signifie-t-il qu'il existe déjà en tant que personne à part...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

J'espère, chers collègues, que nous aurons l'occasion de débattre et notamment – je vous le demande – que vous tempérerez votre ambition, sans doute motivée par des raisons médicales liées à la réalité du terrain – je le conçois – mais qui, pour éviter des dérives bioéthiques considérables déjà existantes ailleurs, que ce soit la sélection liée au sexe ou l'avortement à n'importe quel stade de grossesse, aurait pu être formulée différemment, en particulier pour ce qui est du délai accordé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Médicalement, étendre le délai légal à treize semaines, soit trois mois de grossesse, pourrait être une réponse intelligente ; cela permettrait de s'éloigner du cap des quinze semaines et ainsi d'être plus réalistes quant à ce qui s'opère déjà réellement sur le terrain, en permettant la prise en charge chirurgicale par aspiration – ou curetage – dans les meilleurs délais, entre la décision de la patiente et l'acte médical effectif, même dans le cas d'une prise de conscience tardi...