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Au lieu d'allonger sans cesse les délais, réponse qui n'est pas appropriée aux problèmes des femmes voulant pratiquer des IVG tardives, je le répète, la priorité devrait être de conduire une étude épidémiologique impartiale portant sur les causes, les conditions et les conséquences de l'avortement en vue de mettre en place une réelle politique de prévention de l'avortement.
Aujourd'hui, les langues se délient et les femmes osent parler d'un tabou : leurs souffrances psychologiques à la suite d'un avortement. Ce mal-être n'a rien d'un fantasme, il existe bel et bien. J'aimerais que nous prenions en considération les situations de toutes les femmes ayant recours à l'IVG : pour certaines, les choses se passent bien et c'est tant mieux pour elles ; pour d'autres, les choses se passent mal et elles en gardent des séquelles, parfois à vie. Chaque année, lorsque arrive le jour où leur enfant aurait dû naître, c'est le black-out : elles restent enfermées chez elles parce qu'elles vivent douloureusement ce souvenir traumatisant. Des questions, voire, dans certains cas...
La publication d'un rapport évaluant le dispositif d'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse est indispensable. Il nous semble toutefois nécessaire d'y ajouter un volet relatif à la prévention. L'analyse du cas des Pays-Bas est éclairante : c'est l'un des pays où le taux d'IVG est l'un des plus bas car la prévention et l'éducation à la sexualité y sont très performantes. À ce titre, le Conseil consultatif national d'éthique indique dans son avis que le nombre élevé d'IVG en France doit être mis en rapport avec un déficit d'information, en particulier en milieu scolaire. Un rapport du Conseil économique, social et environnemental publié en 2019 soulignait qu'un quart de...
Selon un sondage de l'IFOP de 2020, 51 % des Français jugent « préoccupant » le nombre d'IVG pratiqué chaque année en France et 92 % considèrent qu'un avortement « laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ». Certes, nous n'allons pas légiférer en fonction des sondages mais cela montre bien que la majorité des Français estime qu'il faudrait prévenir les avortements plutôt que de les promouvoir.
Il vise à compléter l'article 2 ter , lequel prévoit la publication d'un rapport évaluant le dispositif d'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse. S'il est indispensable d'assurer l'effectivité de l'accès aux femmes à l'IVG, le rapport ne doit pas occulter la nécessaire prévention dont chaque femme est en droit de bénéficier. Ces deux sujets sont complémentaires et ne peuvent être traités indépendamment l'un de l'autre. La prévention est indispensable pour éviter au maximum les grossesses non désirées, afin que l'IVG soit l'ultime solution pour des situations sans issue, selon la célèbre formule de Simone Veil. Ell...
...e prévention à l'école, l'état catastrophique de la santé scolaire, le manque de ressources et la disparition à venir des médecins scolaires, faute de décision ferme sur leur statut et sur l'organisation de leurs missions ? Quid des CFA – centres de formation des apprentis –, des missions locales, du suivi des femmes ayant avorté une première fois ? En quarante ans, trois fois plus de récidives d'IVG pour 30 % des femmes ! Quid de la recherche pour comprendre l'échec de la politique de prévention des grossesses ? Le taux d'IVG en France ne diminue pas. Quid de la recherche pour élaborer de nouveaux modes de contraception, pour les femmes comme pour les hommes ? À un vrai problème, il faut de vraies solutions. C'est ce à quoi veut concourir cet amendement, en commençant par un état des lieux....
Il vise à ajouter au rapport prévu par l'article une étude concernant l'égalité d'information sur l'accès à l'IVG et sur les autres solutions possibles. Pour préserver l'adage bien connu « mon corps, mon choix », il est indispensable que le choix des femmes soit libre et parfaitement éclairé sur toutes les possibilités qui s'offrent à elles.
...der ou non leur enfant. Il est aberrant, à mes yeux, que l'on ait osé retirer ces informations. Pour la plupart d'entre vous qui défendez le texte, qui vous déclarez féministes et dites ne pas vouloir infantiliser les femmes, il devrait être inimaginable de retirer une partie des informations qui permettent à ces femmes d'effectuer un choix totalement libre et éclairé. Dans le dossier-guide sur l'IVG, il n'est fait aucune mention des aides que l'État peut accorder aux femmes qui veulent garder leur enfant, aucune ! Tout est fait pour diriger les femmes. Il ressort des témoignages de femmes confrontées à ce choix difficile que la première solution qui leur est présentée est celle de l'avortement, et non celle, certes plus difficile lorsqu'on est confrontée à une situation personnelle, financi...
Année après année, malheureusement, on constate que le nombre d'IVG en France reste constant, voire connaît une légère augmentation. Après tant d'années de pratique de l'IVG et ce qui aurait dû être une politique de prévention, c'est un constat d'échec des politiques publiques. Il s'agit avant tout d'un échec humain, qui cause des drames à fleur de peau. Je le répète, il n'est pas question de juger celles qui ont recours à l'IVG, là n'est pas mon propos. Néanmoi...
... d'évaluation du dispositif d'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse ». Cependant, dans un souci d'équilibre et de complétude, il faudrait présenter l'ensemble des aides accessibles aux femmes qui souhaiteraient poursuivre leur grossesse. Encore une fois, si on veut éviter la stigmatisation, il faut disposer d'une vision complète, à 360 degrés, qui suppose de se préoccuper de l'IVG mais aussi de ce qui est proposé aux femmes qui décident de poursuivre leur grossesse. L'amendement vise à offrir un point de situation qui comprenne l'ensemble des aides apportées aux femmes.
La proposition de loi vise à faciliter et à rendre effectif le droit à l'avortement. Depuis plusieurs heures, j'écoute les débats et j'ai l'impression que ceux qui défendent ces amendements identiques s'inscrivent toujours dans une même logique, qui tend à maintenir la double clause de conscience, laquelle constitue un obstacle à l'accès à l'IVG. Dans notre pays, la démarche pour avoir recours à l'IVG n'est pas simple. Les précédents amendements identiques visaient à informer les femmes dont la décision est prise des aides qui existent pour poursuivre leur grossesse ; ceux que nous examinons tendent à les prémunir d'un éventuel avortement forcé ; dans quelques instants, vous défendrez des amendements visant à les prévenir des conséquenc...
Une IVG laisse forcément des traces, cela a été dit sur différents bancs. Il est important de pouvoir relever les effets psychologiques, non pour les stigmatiser, évidemment, ni pour torturer les personnes concernées, mais ils doivent apparaître pour que le bilan soit complet et constitue un ensemble cohérent.
Heureusement, on peut vivre un avortement et ne pas connaître de conséquences psychologiques, mais cela ne signifie pas qu'il n'y en a pas. Israël Nisand, auteur d'un rapport sur l'IVG paru en 1999, écrivait…
Je disais qu'Israël Nisand écrivait : « Il n'est pas politiquement correct de dire qu'il peut y avoir des troubles psychiques ou des regrets en aval d'une IVG. C'est un phénomène sur lequel on manque d'études scientifiques mais, sur le terrain, en consultation, on voit bien que cela existe. […] Le négationnisme des troubles qui peuvent survenir à la suite d'une IVG ne sert pas la cause des femmes. » Vous voyez bien qu'il peut y avoir des opinions favorables ou défavorables. Demander un rapport sur le sujet permettrait d'éclairer un choix qui, même s'i...
Chers collègues, vous nous avez reproché tout à l'heure de vous avoir dit que vous ne maîtrisiez pas le métier de sage-femme. Si vous le maîtrisiez un minimum, vous sauriez qu'aucune femme n'est abandonnée à la suite d'une IVG.
Elles sont accompagnées par les sages-femmes que vous souteniez prétendument tout à l'heure et dont vous disiez connaître le métier. Ce sont les sages-femmes qui les rencontrent, les soutiennent et les accompagnent à la suite d'une IVG, dans le cadre de plusieurs consultations. Après une IVG, il y a une, deux ou trois consultations ; autant que de besoin. Maîtriser la connaissance d'une profession, c'est éviter de la mépriser.
Nous ne pouvons pas occulter le fait qu'il peut y avoir des souffrances après une IVG. Vendredi dernier, le Parlement a adopté à l'unanimité la proposition de loi visant à nommer les enfants nés sans vie…
L'article 2 ter vise à demander au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport d'évaluation du dispositif d'accès des femmes à l'IVG, alors que les débats ont montré qu'il y a encore beaucoup d'approximations et de zones d'ombre dans certaines mesures proposées par le texte. La disparition du délai de quarante-huit heures pose réellement problème ; plusieurs arguments, comme celui de pouvoir avorter jusqu'à quatorze semaines faute d'obtenir un rendez-vous médical, ne sont pas recevables. Les IVG réalisées par voie chirurgicale...