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Monsieur le ministre, chers collègues, selon une étude de la PROCOS – Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé – confirmée par un rapport de l'inspection générale des finances – IGF – , le taux de vacance commerciale en 2015 atteignait 9,5 % du parc de locaux commerciaux. Ce phénomène s'est aggravé entre 2001 et 2015 pour les villes moyennes : le nombre d'entre elles en situation très défavorable est ainsi passé de vingt-trois à une centaine. Cette situation doit être mise en perspective avec la disparition de services à la population, la dégradation du bâti et de l'accessibilité, et le développement d'une offre commerciale périurbaine. Corrélées au phénomène de rurbanisation, ces évolutions entraînent un déplacement des c...
...ec les quatre principaux opérateurs de télécommunications visant à mettre fin aux zones blanches dans le pays, il convient de ne pas limiter l'action gouvernementale à la seule téléphonie. En effet, l'accès à internet est aujourd'hui un révélateur de la fracture numérique en France. Cette fracture aggrave les inégalités et la désertification de nos campagnes, de nos bourgs, de nos petits centres-villes, qui font partie des territoires les plus fragiles de notre République. Les entreprises, les artisans, les commerçants, ou encore les professionnels libéraux comme les médecins quittent nos campagnes, notamment car ils ne peuvent plus exercer correctement leur activité sans accès à internet. Nos concitoyens des zones rurales sont donc doublement victimes de la fracture numérique : non seulemen...
Après des décennies de passivité des pouvoirs publics face à la dégradation progressive de la situation des centres-villes, il s'agit aujourd'hui d'affronter cette situation avec ambition, réalisme et pragmatisme pour accompagner les collectivités locales concernées dans la revitalisation nécessaire à leur survie. L'approche consistant à opposer les territoires entre eux selon qu'ils sont métropolitains, urbains, ruraux ou littoraux a contribué à la situation qui nous préoccupe aujourd'hui. La réponse doit être glo...
Monsieur le ministre, grâce à la loi relative à l'artisanat, au commerce et aux très petites entreprises du 18 juin 2014, cinquante-quatre communes de moins de 10 000 habitants bénéficient de fonds exceptionnels pour redynamiser leur centre-bourg. Tel est notamment le cas, dans ma circonscription, de la jolie ville de Ham. Si ces dispositions vont dans le bon sens, il est cependant devenu indispensable d'aller beaucoup plus loin. Nombre d'élus locaux se démènent pour maintenir un tissu commercial de qualité dans leurs communes. Ayant l'honneur d'être l'élu d'une circonscription et d'un département rural, je travaille au quotidien avec eux. Ils courent des bureaux des services de l'État aux bureaux des coll...
... et moins de population, c'est moins de services publics. Nous tournons en rond, et il est nécessaire de mettre un terme à cette spirale négative. Bureaux de postes, guichets automatiques, écoles, services de santé sont autant de services en voie de disparition dans nos campagnes et dans nos montagnes. En matière scolaire, la politique actuelle du Gouvernement consiste à dédoubler les classes en ville, pour parvenir à un effectif de douze élèves par classe, alors que, dans les territoires ruraux, comme à Plombières, dans les Vosges, ou encore dans les vallées de la Moselle et de la Moselotte, on veut fermer des classes de quinze élèves sous prétexte qu'un effectif inférieur à vingt élèves est trop faible. Où est donc la logique ? À l'heure où l'on crée une Conférence nationale des territoires,...
Monsieur le ministre, partageons d'abord un constat : il y a plusieurs types de ruralité, je crois que vous le savez. Pour ma part, je suis élu d'un territoire composé essentiellement de petites villes, d'environ 5 000 habitants, avec une ruralité plus profonde autour. Les territoires et leurs intercommunalités s'organisent autour de ces petites villes, notamment en matière d'accès aux services publics – santé, école – ou privés – commerces – , ce qui confirme leur rôle prépondérant. Le précédent gouvernement avait bien pris en compte les enjeux pour ces territoires, à travers plusieurs dispo...
Monsieur le ministre, la dévitalisation des centres-villes, dans les villes petites et moyennes, paraît s'accélérer inexorablement depuis vingt ans, voire plus. Certains hypercentres ressemblent à des villes fantômes, pendant que la périphérie tentaculaire grossit de ses enseignes nouvelles, de ses parkings géants et de ses temples démesurés de la consommation. Ce sont nos modes de vie qui se trouvent bouleversés quand des bourgs-centres s'étiolent parf...
Monsieur le ministre, le plan dont vous nous parlez comporte des mesures qui vont dans le bon sens, même si nous attendons de connaître les modalités de sa mise en oeuvre concrètes. Pour établir la liste des communes éligibles, nous espérons que vous prendrez en compte les critères de fragilisation établis par le Commissariat général à l'égalité des territoires. Je pense évidemment à une ville qui m'est chère, Dieppe, dont j'ai été maire pendant neuf ans. Plusieurs actions me semblent devoir être additionnées pour prolonger votre plan. La première préoccupation des villes moyennes est de disposer d'outils d'aménagement et de portage pour le foncier afin de concrétiser des opérations de logement et de commerce. Souvent, les sociétés d'économie mixte – SEM – des villes moyennes n'ont p...
Comment doter les maires, à une échelle plus large, d'outils qui leur permettront de stopper la spirale infernale mentionnée par M. Saulignac et qui fait mal au coeur des villes moyennes ?
Elle est dans le prolongement de la précédente, monsieur le ministre : j'ai envie de vous dire « ma ville j'y vis, mes services publics j'y tiens » ! Ce slogan résume bien l'attachement des habitants comme des élus des territoires et des villes moyennes à ce qui représente un pôle d'équilibre dans l'aménagement du territoire. Vous avez raison de dire que nous sommes face à un phénomène de « métropoles attrape-tout ». La fusion des régions a accentué le déménagement des services de l'État, qui ont qu...
...s rurales. C'est le pilier sur lequel reposent la prospérité et la vie économique des territoires les plus éloignés des grands axes et des grandes métropoles. Ma question porte plus spécifiquement sur le groupe La Poste, dont l'État est actionnaire. Le nombre d'authentiques bureaux de poste est passé de 14 000 en 2005 à 9 000 en 2016, et cette évolution touche autant les villages que les grandes villes. Dans le même temps, la direction de l'entreprise pousse à la diversification des métiers et réduit les effectifs du groupe. Ainsi, selon un article d'Alternatives économiques, ce sont 49 700 postes de fonctionnaires et 22 000 emplois en CDD ou CDI qui ont été supprimés entre 2008 et 2015. Monsieur le ministre, à défaut de procéder à un abondement budgétaire, êtes-vous prêt à ordonner un morato...
Monsieur le ministre, ce débat sur l'aménagement du territoire et la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs me conduit à vous poser deux questions. La première concerne l'étalement urbain et la réduction des distances entre le domicile et le travail. On constate, depuis plusieurs années, le développement d'un aménagement du territoire absolument aberrant où coexistent des zones très spécialisées, où l'on dort, où l'on travaille, où l'on consomme, au nom de la compétitivité et au prof...
Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, lors de la Conférence nationale des territoires, le 14 décembre dernier, M. le Premier ministre a annoncé que, dans le cadre du plan du Gouvernement pour les zones rurales et les villes moyennes, l'État allouerait plus de 5 milliards d'euros sur cinq ans à la revitalisation des centres-villes délaissés par la population et des commerces de proximité. Il a considéré que « notre pays est confronté depuis des années à des vitrines fermées, des immeubles dégradés, des rues délaissées qui nourrissent un sentiment d'abandon aux lourdes conséquences ». De fait, les centres-villes conc...
Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, j'ai été maire d'une commune de 20 000 habitants, donc je connais assez bien le problème que je vais vous exposer. La dévitalisation des centres-villes et des centres-bourgs, qui a longtemps été minimisée, est enfin devenue une préoccupation de premier ordre. La fragilisation des centres est, on le sait, le produit de plusieurs facteurs : la dégradation du bâti, les difficultés d'accès et de stationnement, la baisse et la paupérisation de la population en centre-ville, la fuite des équipements attractifs et des services du quotidien, ou encore ...
Monsieur le ministre, ma question rejoint les préoccupations exprimées par MM. Saulignac, Jumel ou Dombreval, puisqu'elle concerne la situation de nombreuses villes moyennes qui se sont vidées de leurs commerces à cause du développement des zones commerciales de périphérie. Nous en connaissons les effets négatifs en termes de consommation foncière, de déplacements et de lien social. Le Gouvernement a présenté sa stratégie de soutien aux villes moyennes dans un plan « Action coeur de ville » qui comprend un volet commercial concernant les activités en centr...
Monsieur le ministre, nous parlons aujourd'hui de l'« Action coeur de ville » qui a été annoncée lors de la deuxième Conférence nationale des territoires. Elle est tout à fait complémentaire de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la préparation d'une nouvelle étape de la décentralisation en faveur du développement des territoires, que j'ai initiée et dont j'ai l'honneur d'être rapporteur. Oui, une nouvelle étape de la décentralisation est nécessaire, e...
Monsieur le ministre de la cohésion des territoires, l'enjeu de la disparition des services publics de proximité est primordial au regard de la perte de confiance dans l'État, qui ne fait que s'accroître chez nos concitoyens. Délaissés, ils se sentent mis à l'écart physiquement. Ce sujet, qui concerne autant les territoires ruraux que les centres-villes, a sa part de responsabilité dans la montée du populisme. Dans ma circonscription, en Moselle-est, la fermeture des bureaux de poste, par exemple, est très mal vécue. Les missions de service public qu'ils assuraient jusqu'à présent, mais également le lieu de rencontre qu'ils représentaient, manquent cruellement. Comment pallier cette désertification ? Depuis plusieurs années, la question de l'a...
Les habitants des départements ruraux ont le sentiment, depuis plusieurs années, que l'État a concentré son action sur les grandes villes et leurs quartiers difficiles, notamment dans le cadre de la politique de la ville. Si ce travail était indispensable, un aménagement équilibré du territoire suppose aussi un soutien aux villes moyennes. Une ville moyenne, c'est « la ville d'à-côté » pour tous les villages qui l'entourent. Tantôt sous-préfecture, tantôt chef-lieu de canton, elle rayonne sur un bassin de vie. Elle réunit l'offre...
Des vitrines vides, des rideaux de fer baissés, des panneaux « À louer » et « À vendre » : ces images ont intégré le quotidien de nombreux Français, surtout ceux qui vivent dans les villes moyennes. Pour reprendre les termes d'Olivier Razemon, « la France a tué ses villes ». Elle les a tuées en laissant s'accroître jour après jour la fracture territoriale, surtout depuis les années 1960. Un accès dégradé aux services publics, aux transports et aux formations, une désertification médicale se renforçant chaque année, même en ville, des zones blanches isolant les publics vulnérables...
Monsieur le ministre, je ne vous rappellerai que trois chiffres, car ils sont suffisamment éloquents. Le taux de vacance commerciale dans les centres-villes a augmenté de 63 % en quatre ans. À chiffre d'affaires égal, la grande distribution crée trois fois moins d'emplois que le commerce de proximité. Enfin, 2,5 millions de mètres carrés de nouvelles surfaces commerciales sont prévus d'ici à 2021. Oui, 2,5 millions de mètres carrés, vous avez bien entendu ! Nos centres-villes souffrent et la multiplication des autorisations d'ouvertures en périphér...