Interventions sur "récolte"

32 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Descrozaille, rapporteur de la commission des affaires économiques :

..., en bonne intelligence, de s'adapter à son évolution. Le but est de permettre tout à la fois le développement du marché de l'assurance, l'acculturation à la gestion du risque et la couverture par l'État des pertes exceptionnelles, selon une formule à l'impact budgétaire maîtrisé. Le deuxième principe est celui de l'universalité. Il faut veiller à ce que le développement du marché de l'assurance récolte ne favorise pas ce que la théorie des jeux appelle des comportements de tricheur : un opérateur pourrait être tenté de déclarer de son propre chef et de manière unilatérale qu'il arrête de couvrir tel risque pour telle filière dans tel bassin. Le suivi de cette frontière sera soumis à l'examen des spécialistes que sont les assureurs mais fera aussi l'objet d'une concertation. Nous allons vous pr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

...ne règle universelle qui est au fondement même des civilisations. Certaines d'entre elles, dit-on, celles des Mayas, des Sumériens, des Égyptiens de l'Antiquité ont fait la douloureuse expérience des effets brutaux des changements climatiques. Rappelons aussi que l'un des déclencheurs de la Révolution française, du moins de la mobilisation populaire, fut la succession d'hivers rudes et de maigres récoltes. Le triangle magique climat, sol, plantes n'est productif que grâce à l'intervention humaine, celle des agricultrices et des agriculteurs, celle de nos agronomes qui, terroir par terroir, production par production, année après année, contribuent à faire de la table française l'une des plus généreuses et des plus diversifiées du monde. Et si le miracle gastronomique français avait une fin ? C'e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvia Pinel :

..., ils tentent de protéger leurs champs autant que possible ; les arboriculteurs, les viticulteurs posent des filets antigrêle afin de limiter leurs pertes. Bien souvent, ces mesures préventives ne suffisent pas à sauver les cultures. Lorsque les dégâts sont trop importants, les conséquences économiques trop graves, les exploitants n'ont d'autre recours que le système d'indemnisation des pertes de récoltes résultant d'aléas climatiques ; mais ce régime, à bout de souffle, peine à remplir ses fonctions. Seules 18 % des surfaces agricoles sont couvertes par une assurance multirisque climatique, ce qui pose un problème d'autant plus important que le régime des calamités agricoles exclut par exemple la viticulture, laissant sans réponse, en cas d'événement climatique majeur, des pans entiers de l'agr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

...té de rester le plus fidèle possible à l'évolution du droit européen et aux possibilités offertes par le règlement « omnibus ». Mais de quel niveau de couverture parlez-vous quand les critères fondamentaux soit sont laissés intégralement à l'appréciation du pouvoir réglementaire, soit feront l'objet de décisions techniques du futur comité chargé de l'orientation et du développement de l'assurance récolte (CODAR) ? Comment le législateur peut-il se prononcer sur un système dont il ne connaît pas les mécanismes ? Vous parlez d'une assurance plus juste, mais le texte ne fait pas mention des inégalités de revenus entre exploitations et ne prévoit aucune progressivité des soutiens à l'assurance récolte en fonction de la structure et des revenus de ces dernières. Il ne traduit pas non plus la moindre ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Ce glissement vers une gestion privée n'est pas nouveau. Vous l'assumez en favorisant l'extension de l'assurance récolte, organisée autour d'un système de seuils intermédiaires volontairement flou, mais que les compagnies d'assurance pourront juger profitable en raison des très forts soutiens publics européens et nationaux qu'il recevra. Vous le savez, la quête permanente du soutien de l'État pour assurer la rentabilité artificielle de produits assurantiels privés nous paraît très discutable. Elle l'est d'autant pl...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

...sure d'assurer seule des risques qui la dépassent du fait du changement climatique. Deuxièmement, l'architecture entre les deux dispositifs n'est plus fonctionnelle, d'où un système complexe, incohérent, voire contre-productif. À ces deux constats, la réponse apportée est claire, ce dont nous vous savons gré : un effort financier sans précédent avec le doublement du budget consacré à l'assurance récolte, qui passe de 300 à 600 millions d'euros ; la mise en place d'un système de protection unifié, applicable à l'ensemble des productions et qui se structure autour de trois niveaux de risque sur lequel je veux revenir. Le premier niveau, c'est l'équivalent de la franchise qui reste à payer quand on a été victime d'un sinistre. C'est tout simplement le risque de l'agriculteur. Cette notion est impo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Cariou :

...t notre agriculture et nous a conduits à nous interroger sur les moyens de gérer ces risques que nous ne maîtrisons pas. Ce projet de loi est la réponse apportée par le Gouvernement à la suite des différents épisodes climatiques vécus en France ces dernières années. Le coût des sinistres a doublé par rapport aux années 2010-2015 et l'essoufflement du système actuel d'indemnisation des pertes de récolte résultant d'aléas climatiques est un constat partagé par tous et toutes : mécanismes trop complexes, peu lisibles, exploitants non assurés et donc dénués de solution s'ils ne sont pas éligibles au régime des calamités agricoles. Nos agriculteurs souffrent de plus en plus du dérèglement climatique. Nous ne pouvons plus laisser des pans entiers de notre agriculture subir ces aléas majeurs, appelés ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Descrozaille, rapporteur de la commission des affaires économiques :

...il sera difficile de souscrire un contrat d'assurance et d'avoir une stratégie – mais c'est une autre question. Deuxième point : l'abattement de 50 %. Il s'agit là, il est vrai, de la réglementation européenne, mais si cette mesure ne figurait pas dans le texte européen, j'aurais tout de même souhaité qu'elle soit rédigée ainsi, car lorsqu'on demande aujourd'hui à des agriculteurs si l'assurance récolte doit être obligatoire, deux camps irréconciliables se dessinent, qui répondront chacun avec le même aplomb. Pour les uns, elle doit être absolument obligatoire ; pour les autres, c'est hors de question. Je respecte ces choix, qui sont déchirants dans le monde agricole. Si vous interrogez des viticulteurs des Pyrénées-Orientales – pas des gros : des petits, qui n'ont pas beaucoup de revenus –, les...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabrice Brun :

...Permettez-moi cependant, au début de nos débats, de rappeler que, sur fond de dérèglement climatique, la meilleure des assurances réside avant tout dans les équipements de protection, qui sont coûteux et difficiles à amortir pour les exploitations agricoles, d'où l'importance de l'intervention de l'État et des collectivités territoriales pour accompagner ces dernières. La meilleure des assurances récoltes est aussi l'irrigation – et je ne parle pas là de celle des années 1980, mais bien de 2022 : il ne s'agit pas d'intensification de l'agriculture, mais de sécurisation du revenu des agriculteurs sur l'ensemble du territoire national. Je sais notamment, monsieur le ministre, que vous êtes convaincu de l'intérêt du stockage hivernal de l'eau, mais vos services ont encore bien du chemin à faire sur ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

Je comprends la volonté du Gouvernement d'apporter des réponses à toutes les questions liées à la protection apportée par l'assurance face au dérèglement climatique. L'objectif poursuivi n'est cependant pas celui de couverture universelle qui est affiché. D'abord, comme cela a abondamment été dit avant moi, tous les agriculteurs ne souscrivent pas une assurance récolte, parce qu'ils n'en ont tout simplement pas les moyens. Ensuite, toutes les productions ne sont pas éligibles à ce type d'assurance – je pense en particulier, et sous réserve de vérification, à l'apiculture. Comment faire une réforme sans être dans la main des assureurs ? C'est en ces termes que le groupe Socialistes et apparentés voudrait poser le problème, afin de préserver les objectifs d'inté...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...ploitations face aux aléas climatiques, aux événements extrêmes récurrents. Reste à savoir si ce projet de loi répondra à cette inquiétude, d'autant plus que les éleveurs sont ceux qui disposent des niveaux de trésorerie et de rentabilité les plus faibles. Il faut donc faire très attention à l'impact de ce projet de loi. La grande spécificité de l'élevage des ruminants tient à qu'une absence de récolte n'entraîne pas uniquement une diminution des ventes, mais aussi un achat supplémentaire de fourrage et par conséquent un accroissement des difficultés de trésorerie. J'en viens plus précisément au point que je voulais aborder concernant l'article 2. Jusqu'à présent, l'évaluation des pertes de prairie devait être faite en fonction de données portant sur une longue période historique. J'ai cru com...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

...its, deux groupes se partageant 70 % du marché. Ce dispositif semble d'autant plus coûteux qu'il ne met aucun frein à la hausse plus que probable des primes d'assurance – comme celle déjà prévue et annoncée par les assureurs pour 2022. À l'avenir, il faudra donc certainement continuer à augmenter les montants d'argent public nécessaires à la subvention du fonctionnement du marché de l'assurance récolte pour garantir la rentabilité importante qu'attendent les acteurs de ce marché. Nous revenons au débat que nous avions tout à l'heure : puisque le marché et la marchandisation ont fait la preuve de leur inefficacité, n'existerait-il pas une option moins onéreuse – je citais tout à l'heure la mutualisation – et plus conforme à l'intérêt général ? À l'instar du Conseil d'État, qui a rendu un avis ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Descrozaille, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Sans revenir sur l'argumentaire que j'ai développé tout à l'heure, permettez-moi d'apporter une précision. Ne confondez pas, monsieur Prud'homme, le rapport que j'ai remis au nom du groupe de travail « Gestion des risques et développement de l'assurance récolte », lors du Varenne agricole de l'eau et du changement climatique, et le projet de loi. Ce n'est pas faire preuve de fausse modestie que de rappeler que ce rapport, qui présentait des données indicatives, résultait avant tout d'un travail collectif. Si nous examinons aujourd'hui le projet de loi portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture, c'est grâce à la détermin...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Au sujet de l'acculturation au risque, permettez-moi de rappeler que dans leur grande majorité, les agriculteurs ne sont pas dans le statu quo : ils comprennent les risques climatiques, ils s'y adaptent et ils y font face. Perdre une récolte est insupportable après une année de labeur. Pour les agriculteurs comme pour tout entrepreneur, voir son travail détruit par un aléa climatique est intolérable. Il n'est pas vrai que la profession agricole est attentiste au motif que l'État indemnisera les pertes dues aux intempéries et qu'il y a le FNGRA ! Cet argument n'est pas recevable et ne reflète pas la réalité de la profession.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

La réforme dont nous débattons instaure un nouveau régime de gestion des risques climatiques en agriculture. La création d'un régime universel d'indemnisation ouvert à tous les agriculteurs, assurés ou non, nécessite une articulation parfaite entre l'assurance récolte et le fonds d'indemnisation pour risques dits catastrophiques. Le projet de loi maintient le fonds des calamités agricoles pour les risques qui ne relèveraient pas du nouveau dispositif. Le cumul du fonds des calamités agricoles avec le guichet unique créé par le projet de loi est source de complexité et de confusion. Cet amendement, que nous sommes plusieurs à défendre et auquel j'associe mon c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

Le projet de loi pose le cadre d'un nouveau régime de gestion des risques climatiques en agriculture. On aurait pu y inclure les risques sanitaires, qui entravent l'activité d'un grand nombre de nos exploitations et dont nous devrons tôt ou tard nous préoccuper. Il est essentiel que l'article 3 prévoie une articulation parfaite entre l'assurance récolte et le fonds d'indemnisation des risques « catastrophiques ». Le cumul des dispositifs serait source de complexité. Le présent amendement propose donc une simplification en inversant la logique actuelle des calamités agricoles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Jourdan :

Il vise à préciser que le seuil de pertes à partir duquel sera mobilisée la solidarité nationale sera également fixé, pour chaque production, en fonction du contexte assurantiel. Compte tenu des tarifs élevés des contrats d'assurance multirisque climatique des récoltes pour certaines cultures, il convient en effet de s'assurer que le FNGRA pourra être actionné à partir d'un seuil inférieur pour les productions difficilement assurables, telles que le maraîchage diversifié, l'apiculture ou la culture des plantes aromatiques et médicinales.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Anthoine :

Partant du constat que le régime d'indemnisation des dommages subis par les agriculteurs ne fonctionne plus, que l'assurance récolte est devenue obsolète pour de nombreux agriculteurs et que la souscription à une assurance récolte empêche de bénéficier du régime des calamités agricoles, il apparaît nécessaire de revoir l'articulation entre le régime des calamités agricoles et celui des assurances récoltes. Pour cela, l'amendement n° 59 ajoute un nouvel article au code des assurances, afin de définir le nouveau périmètre des as...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Nous proposons de supprimer l'article 4, car ce projet de loi instaurant un nouveau régime de gestion des risques climatiques en agriculture, ouvert à tous les agriculteurs, assurés ou non, nécessite selon nous une articulation parfaite entre l'assurance récolte et le fonds d'indemnisation pour les risques catastrophiques. Or la formulation proposée laisse subsister le fonds des calamités agricoles pour les risques qui ne relèveraient pas du nouveau dispositif. Ce cumul de dispositifs, à côté du guichet unique, est pour nous une source de complexité, qui risque d'engendrer des incompréhensions et qui va donc nuire au caractère novateur de la réforme. En...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Descrozaille, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Compte tenu du nombre d'amendements de suppression de l'article, je tiens à clarifier les choses. Nous entrons dans une complexité légistique qui m'oblige moi-même à apprendre. J'insiste sur le fait, monsieur Aubert, que c'est la nature des pertes qui permet de distinguer les articles : les pertes de récoltes seront couvertes par les dispositions des articles 1, 2 et 3 ; les pertes de fonds par celles de l'article 4. C'est la couverture de ces dernières qui nécessite de maintenir le CNGRA et le régime des calamités agricoles tel qu'il existe aujourd'hui. Avis défavorable.