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Malgré tout, par la présente proposition de loi, nous contribuons à une prise de conscience s'agissant d'un système institutionnalisé de prélèvements forcés et de trafic d'organes, organisé par un État. En effet, si la Chine a officiellement interdit le prélèvement d'organes de prisonniers exécutés en 2015, des enquêtes indépendantes concluent à la persistance de telles pratiques. Pire, les prisonniers dits de conscience – Tibétains, Ouïghours, chrétiens – sont aussi les victimes de ces actes odieux. L'an passé, en commission, la majorité a rejeté cette propositi...
... la maladie et la souffrance. Cependant, la transplantation ne peut exister que si elle repose sur quelques principes éthiques simples et intransigeants comme la gratuité de l'organe et, bien évidemment, l'absence de contrainte lors du prélèvement. Si les délais et la pénurie d'organes freinent souvent douloureusement ces miracles médicaux, nous savons qu'ils ne peuvent en aucun cas justifier le trafic, le tourisme de transplantation, ni a fortiori le recours à des prélèvements forcés. Ces règles éthiques basiques sont parfois contournées à l'étranger. Cela peut aller de cas de ventes d'organes contraintes par la misère dans certains pays, jusqu'à des situations massives de trafic et de prélèvements par la force dans d'autres. Le rapport de l'Agence de la biomédecine sur les greffes de...
...xte international que nul ne peut ignorer. Disons-le d'emblée : nous sommes opposés à toute tentative d'ingérence politique, singulièrement lorsqu'un État s'évertue à vouloir appliquer aux autres ce qu'il refuse de s'appliquer à lui-même. Chaque pays est souverain pour la politique qu'il entend mener. Cependant, nous ne pouvons rester sourds aux multiples alertes qui nous parviennent au sujet du trafic d'organes qui a lieu en Chine. Je pense ici au travail mené par les organisations non gouvernementales – ONG –, qui appellent à une réaction immédiate de la communauté internationale contre l'organisation des camps d'enfermement, du travail forcé, des crimes et des prélèvements d'organes qui se pratiquent sur les Ouïghours. Nous réclamons nous aussi qu'une délégation mandatée par l'ONU puisse se...
La proposition de loi défendue par Frédérique Dumas nous donne l'occasion de revenir sur deux problématiques abordées par notre assemblée au cours des quinze derniers jours : les exactions commises à l'endroit des populations ouïghoures ; la lutte contre le trafic d'organes humains. Le 20 janvier dernier, nous avons en effet adopté une proposition de résolution reconnaissant et condamnant les violences commises à l'égard des Ouïghours, déclarant ainsi solennellement notre soutien à ces victimes de persécutions systématiques. Une semaine plus tard, nous avons adopté à l'unanimité le projet de loi autorisant la ratification de la Convention du Conseil de l...
...ées chaque année est loin de répondre à la demande. Malgré les efforts déployés par les autorités, les professionnels de santé et tous les pouvoirs publics, de trop nombreuses personnes, en France, décèdent faute d'avoir bénéficié à temps d'une greffe d'organe. Ce contexte de « pénurie d'organes », qui vaut également au niveau mondial, a conduit au développement tragique du prélèvement forcé, du trafic d'organes et du tourisme de transplantation. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 5 % à 10 % des greffes d'organes dans le monde sont réalisées avec des organes issus du trafic, soit environ 15 000 greffes par an, un chiffre absolument effrayant. Les auteurs et cosignataires de la présente proposition de loi, dont je fais partie, considèrent que la République populaire de Chine c...
...tratégie de soft power conduite depuis des décennies serait considérablement affectée par le dispositif proposé. De telles dispositions législatives ne nous semblent pas être le moyen le plus approprié pour que la France exerce une réelle influence sur son partenaire chinois. Nous considérons que le champ diplomatique et européen constitue un vecteur plus efficace dans le combat contre le trafic d'organes et la traite humaine. C'est dans cette perspective que la France a signé en 2019 la convention de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui sécurise le système de transplantation européen et impose des sanctions pénales en cas de trafic d'organes. La loi de ratification a d'ailleurs été adoptée la semaine dernière dans cet hémicycle. Si le cadre national relatif au dispositif de dons et de tran...
...d'ignorer les rapports internationaux qui dénoncent des pratiques criminelles, comme la véritable industrie de prélèvements d'organes exercée en Chine sur les prisonniers politiques. En 2016, un rapport rédigé par un député canadien estimait ainsi le nombre de transplantations clandestines à 90 000 par an. Certes, la France a signé en 2019 la convention de Saint-Jacques-de-Compostelle contre les trafics d'organes humains. Toutefois, il est encore difficile, voire impossible, d'obtenir que les personnes impliquées dans le tourisme de transplantation et le trafic d'organes soient traduites devant nos tribunaux. Malgré les dispositions du code pénal et du code de la santé publique, qui visent respectivement à sanctionner les abus et à s'assurer que les principes éthiques sont respectés, il semble ...
...illégale. Contrairement à ce qui a pu être dit dans nos précédents débats, ces chiffres ne me semblent pas marginaux. Sans consentement libre, éclairé et spécifique du donneur, le don d'organes n'est plus un acte de solidarité, mais de torture et d'exploitation des personnes. Ces prélèvements forcés doivent alors être pris pour ce qu'ils sont : une atteinte grave à la dignité des personnes et un trafic d'êtres humains, et ce indépendamment du nombre de cas, qui ne justifie rien. Nous devons défendre avec fermeté, au niveau national, nos positions sur ce sujet. C'est bien dans cette perspective que la communauté internationale a affirmé sa position face à ces pratiques criminelles en signant la convention dite de Compostelle le 25 mars 2015, la France venant s'ajouter à la liste des pays signat...
...en cas d'absence de garanties auditables du respect des principes ou si des sanctions pour manquement aux règles d'éthique ne sont pas prévues, comme le disposent respectivement les articles 3 et 4. Les auteurs du texte souhaitent ainsi éviter que des médecins, des personnels de santé ou des établissements français ne se trouvent mêlés, directement ou indirectement, à leur insu, à des filières de trafic d'organes dont ils rejettent profondément les pratiques. Je rappelle que cette proposition de loi s'inscrit dans un contexte international rendu favorable par la signature d'accords internationaux pour le respect de l'éthique du don d'organes. Alors qu'il n'est nullement fait mention de la Chine dans ses articles, l'exposé des motifs met en cause à plusieurs reprises ce pays et sa politique en m...
Même si elle n'est pas directement visée, chacun a bien compris que c'est de la Chine dont il s'agit dans la proposition de loi que nous examinons. Ce pays ne respecte pas les principes éthiques en matière de prélèvement d'organes tels qu'ils résultent du droit international, le premier de ces principes étant le consentement libre et éclairé. La Chine organise un trafic au sein de sa propre population en prélevant les organes sur les prisonniers ou sur les minorités ethniques ou religieuses. Nous avons donc affaire ici à un État voyou, qui s'essuie les pieds sur les droits de l'homme les plus élémentaires en matière de transplantation d'organes. Si tel n'était pas le cas, par quelle alchimie miraculeuse quelques jours suffiraient-ils en Chine pour obtenir une t...
...e lorsqu'il est question d'éthique, de dignité et de vie humaine. Je ne reviendrai pas sur le cas de la Chine : mes collègues Frédérique Dumas et Jean-Michel Clément ont d'ores et déjà expliqué qu'un faisceau d'indices attestait de l'existence d'un système étatique de prélèvement forcé d'organes. J'aimerais plutôt insister sur les limites de notre arsenal juridique en matière de lutte contre le trafic d'organes et le tourisme de transplantation. Quand nous avons déposé cette proposition de loi, l'an dernier, la France n'avait toujours pas ratifié la Convention du Conseil de l'Europe contre le trafic d'organes humains, dite convention de Compostelle, qu'elle a pourtant signée en 2019. Celle-ci invite les gouvernements à ériger en infraction pénale le prélèvement illicite d'organes humains et i...