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...e Guyane, 46 000 personnes n'ont pas d'accès direct à un service d'eau potable et, quand l'eau est accessible, elle n'est pas forcément potable. En France, de manière générale, seulement 43 % des eaux de surface sont en bon état. Pas plus tard que la semaine dernière, une pollution aux nitrates dépassant la norme et rendant l'eau du robinet impropre à la consommation a été observée dans quatorze communes entre Saintes et Pons, en Charente-Maritime. Mais, à part cela, tout va bien, et les lois existantes sont suffisantes ! Personne ne peut sérieusement le croire. Peut-être me direz-vous que la Charte de l'environnement protège déjà les ressources en eau ? Or l'eau est loin d'être protégée suffisamment : chaque année, des zones sont en tension, voire en pénurie, et des mesures de restriction d'e...
Tout cela ne permet pas du tout d'assurer la gratuité des premiers mètres cubes d'eau : je rappelle que la jurisprudence de la Cour de cassation de novembre 2017 interdit aujourd'hui aux communes de fournir une certaine quantité d'eau gratuite. Mais qu'est-ce qu'un droit qui n'est pas effectif ? Un droit de vote sans élections ? Un droit d'expression sans presse libre ? Un droit au logement sans logement disponible ? Un droit à l'éducation sans école ? C'est pourtant ce qui se passe avec le droit à l'eau. Tout le monde a le droit à l'eau en théorie, mais dans les faits certains n'y ont ...
… par la loi et la Constitution. Il s'agit simplement de réserver la gestion de l'eau au service public, parce que l'eau est un bien commun, indispensable à la vie et à la dignité. Il est scandaleux qu'à l'heure actuelle, des entreprises privées fassent du profit en exploitant ce qui est pourtant un bien commun. Il faut mettre un terme à cette accaparation, parce qu'au-delà des grandes phrases sur la libre administration, laisser ouverte la possibilité au privé de gérer l'eau, c'est tout bonnement protéger les profits d'une petite ol...
...e en place pour pénaliser les abus. En effet, à La France insoumise, nous pensons qu'on ne peut pas offrir un accès identique à l'eau selon qu'il servira à répondre aux besoins vitaux ou à alimenter les bénéfices des multinationales. Par ailleurs, l'ouverture ou la création de points publics d'eau potable, d'installations sanitaires et de bains douches publics devrait devenir obligatoire dans les communes. Le fond de cette proposition ayant été présenté, je vais prendre un peu d'avance en répondant aux objections que certains orateurs ne manqueront pas de soulever. Premièrement, on nous dira que « ce n'est pas le bon véhicule », que le droit à l'eau ne doit pas être inscrit dans la Constitution, parce que cette dernière ne servirait qu'à définir les rapports entre les différents pouvoirs de la...
...ens défavorisés, nous n'avons pas non plus le droit de nous accaparer des éléments naturels essentiels à la vie. L'eau n'est pas une marchandise comme les autres ! L'eau, c'est la vie ! L'eau appartient à notre Terre Mère et non à quelques individus qui l'exploitent. L'eau est un droit et il est tout simplement inhumain de priver volontairement certains d'entre nous d'y accéder. L'eau est un bien commun et, à ce titre, son accessibilité à tous, gratuitement, mérite de figurer dans notre Constitution. Le peuple a soif d'humanité. Le droit à l'eau pour tous !
...une dignité élémentaire. De plus, de nombreuses familles modestes ont des difficultés à régler leurs factures et consacrent une part trop importante de leurs revenus à l'accès à l'eau. Enfin, notre modèle de consommation et notre modèle de production mettent en péril nos ressources en eau et engendrent des pollutions toujours plus importantes des nappes et des cours d'eau. Or, l'eau est un bien commun de l'humanité, qui ne peut être malmené par la recherche de profits et le bien-être des actionnaires. Cette proposition de loi est un appel salutaire à nous emparer pleinement de ces enjeux et à rendre enfin effectif le droit à l'eau, qui est un droit fondamental. Le droit à l'eau, c'est le fait pour une personne de disposer chaque jour d'une quantité suffisante d'eau potable pour répondre à ses...
... au service de nos concitoyens. En conclusion, je souligne que l'article unique de cette proposition de loi porte une véritable ambition pour notre société : une ambition de justice sociale, une ambition écologique, l'ambition d'un changement de société profond. C'est pourquoi le groupe GDR votera en faveur de ce texte car cette proposition de loi témoigne de la volonté de sanctuariser nos biens communs, de considérer enfin l'eau comme une marchandise non lucrative et de promouvoir un modèle de société que nous partageons. Puisqu'il me reste une minute, j'en profite pour dire à certains de nos collègues qu'en appeler au référendum, c'est faire appel à l'intelligence de nos concitoyens et de nos concitoyennes. Il ne faut pas en avoir peur ! Le référendum de 2005 a été l'occasion d'un débat popu...
...i-ci soit en délégation ou en régie, qui s'attachent, enfin, à faire face à l'urgence sociale, en assurant l'accès à l'eau de tous, en particulier des plus démunis. Nombreux sont ceux qui appliquent déjà des tarifs progressifs, ou par tranches, et qui modulent le prix de l'eau. En plus du droit national et international, il existe aussi des dispositifs comme le chèque-eau ou les aides des centres communaux d'action sociale – CCAS. Oui, nous partageons votre ambition de faire mieux pour rendre les coûts du service de l'eau plus équitables et plus conformes à son caractère de droit et de besoin universels. Mais ce n'est pas d'un nouveau texte dont nous avons besoin. Il faut que nous nous organisions pour que les populations en difficulté aient accès aux services essentiels que sont le logement, l...
...u droit international positif depuis 2002, avec le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ; que plusieurs pays reconnaissent ce droit à l'eau dans leur constitution – des pays africains, comme le Sénégal et l'Afrique du sud, mais aussi la Slovénie et des pays d'Amérique du Sud. En France, depuis la loi du 3 janvier 1992, l'eau fait désormais partie du patrimoine commun de la nation, et la Charte constitutionnelle de 2005, à travers le droit à l'environnement, reconnaît implicitement un droit à l'eau. Faut-il aller plus loin et inscrire ce droit dans la Constitution ? Ce débat, en tout cas, doit avoir lieu, et je vous remercie de l'ouvrir aujourd'hui. Néanmoins, ce n'est sans doute pas au détour d'une proposition de loi, comme vous le proposez aujourd'hui, mais ...
...reviendrait à rompre avec le principe qui se trouve au coeur de notre politique hydraulique depuis des décennies, et que Mme la ministre a rappelé, celui selon lequel l'eau paye l'eau. De plus, si nos concitoyens doivent tous pouvoir disposer d'eau potable, il est également primordial qu'ils soient conscients de l'importance d'économiser cette denrée précieuse, qui constitue effectivement un bien commun de l'humanité, en même temps qu'un bien public inaliénable. Il nous semble donc primordial de lutter contre les déperditions d'eau, encore trop fréquentes. En effet, selon l'INSEE, chaque jour, deux Français sur trois laisseraient encore couler l'eau, dans une situation où cela pourrait être évité.
… d'autant qu'il existe des dispositifs d'aide d'accès à l'eau potable en faveur des personnes les plus démunies. Écoutez-moi jusqu'au bout, plutôt que de m'invectiver ! Aujourd'hui – vous semblez l'ignorer – , les centres communaux d'action sociale et les gestionnaires des fonds de solidarité pour le logement sont, en effet, susceptibles de prendre en charge, partiellement ou totalement, les factures d'eau des personnes endettées ou en difficulté.
...au et d'assainissement représente en moyenne moins de 1 % des dépenses des ménages. Nous nous situons dans la moyenne basse de l'Union européenne. Le vrai sujet est celui des ménages les plus démunis, qui ont du mal à payer leur facture d'eau, et de l'effectivité du droit à l'eau pour les personnes qui ne sont pas raccordées au réseau. Je pense aux personnes sans domicile fixe, aux membres de la communauté des gens du voyage, aux squatters ou encore aux migrants. En France, près d'un million de personnes devraient bénéficier d'aides, du fait d'une tarification sociale ou parce qu'elles ne sont pas raccordées aux réseaux – aujourd'hui, dans notre pays, près de 140 000 sans-abri n'ont pas accès à l'eau. Or, l'on estime à seulement 200 000 le nombre de personnes aidées. Ce sont ces chiffres inacc...
...cun convenant désormais que celle-ci a un coût, que des difficultés croissantes que rencontrent, notamment les trésoreries publiques, pour recouvrer le paiement des factures d'eau auprès de certains usagers. Le phénomène est en progression, à la fois en nombre de cas et en coût budgétaire. Ce sont là des difficultés nouvelles pour les gestionnaires de l'eau, que la gestion soit assurée au niveau communal ou intercommunal. Ils n'ont pas forcément de réponses à apporter aux hommes et aux femmes qui ont du mal à régler leurs factures. Il n'en demeure pas moins que l'eau répond à une exigence de production – ce qui soulève des questions dont il nous faudra bien débattre un jour, sans tarder. L'eau a un coût, un coût de traitement, un coût d'acheminement, un coût de distribution. Et par rapport à c...
...elon les régions – nous pouvons le constater en ce moment – , mais aussi selon les pays. Rien d'étonnant à ce que nous ne traitions pas l'eau partout de la même façon. Notre facture d'eau ne traduit pas un coût de matière première, puisque l'eau est gratuite : nous payons pour son acheminement, pour son retraitement, pour le réseau. La loi reconnaît déjà que l'eau fait partie de notre patrimoine commun. Je me permets de vous renvoyer à la lecture de l'article L. 210-1 du code de l'environnement, très complet et qui offre une grande sécurité. Par ailleurs, la loi du 15 avril 2013 interdit aux distributeurs publics ou privés de couper l'eau en cas de factures impayées. Pour ces raisons, votre proposition de loi n'a pas de fondement constitutionnel, d'autant que la Charte de l'environnement, ados...
...s. Pour ce qui est de sa première partie, l'arsenal législatif existe déjà et nous protège tous, je l'ai dit, mais vous voulez sur ce sujet de l'eau faire de la médiocre politique, celle qui oublie de servir le citoyen. Ce n'est pas ce qu'attendent les Français de nous. Vous espériez tromper une réalité, et, à cette fin, la dernière phrase de votre proposition de loi détourne le sens de l'intérêt commun. Vous imposez, de façon autoritaire, un certain mode de gestion de l'eau, en supprimant la possibilité pour l'État ou les collectivités territoriales de choisir entre le privé ou la collectivité. Vous proposez que ce soit l'État ou les collectivités exclusivement qui assument la charge du transport, de la maintenance, de l'investissement et du retraitement, au motif que cette gestion publique se...
...l ou bien d'un texte plus opérationnel ? Notons, à cet égard, qu'un texte plus opérationnel existe déjà, puisque l'article L. 210-1 du code de l'environnement, tel que modifié par la loi du 30 décembre 2006 sur l'eau et les milieux aquatiques, consacre déjà un droit à l'eau. En effet, la loi comporte la disposition suivante, parfaitement claire et intelligible : « L'eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d'intérêt général. Dans le cadre des lois et règlements ainsi que des droits antérieurement établis, l'usage de l'eau appartient à tous et chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d'accéder à l'eau potable dans des condition...
Une seule de ces deux obligations – l'une ou l'autre – garantit encore le respect du principe de libre administration, mais la conjugaison des deux conduirait à la fin d'une liberté locale. En définitive, ce texte, tout comme la proposition de loi relative au transfert des compétences eau et assainissement aux communautés de communes, examinée mardi soir en séance publique, remet en question notre vision de la décentralisation et notre conception du rapport entre l'État et les collectivités. Tout comme mardi soir, nous défendons l'octroi d'une plus grande liberté aux collectivités. Nos territoires sont riches de leurs différences. Des modalités d'organisation identiques de la gestion de l'eau, uniformes sur ...
... et parfois du pourrissement des infrastructures, ainsi que du renchérissement du prix d'accès à cette ressource essentielle, l'État a, à mon sens, l'ardente obligation de financer et de mettre en oeuvre, en lien avec les collectivités locales ou les gestionnaires des eaux, un plan massif d'investissement dans l'eau et l'assainissement. Si, bien sûr, nous pouvons considérer que l'eau est un bien commun de l'humanité, que nous avons la responsabilité, au nom des générations actuelles et futures, de ne pas la gaspiller ni de la polluer, et que sa préservation est une question de dignité et d'humanisme, l'eau toutefois a bel et bien un prix, qui reflète en partie son coût de production, de dépollution, d'acheminement et de distribution. C'est là le deuxième bémol que je souhaite mettre à ce texte,...
...us y est favorable. Comment pourrait-on s'y opposer ? L'eau, que ce soit en termes d'accès, de qualité ou de gestion, est un enjeu de taille pour notre économie, notre agriculture et l'aménagement du territoire, ainsi que pour le maintien de nos populations, notamment en montagne et en milieu hyper-rural. Dans ces zones-là, l'enjeu est vital. Je peux vous le garantir en tant qu'ancien maire d'une commune de montagne et qui plus est d'une île en pleine Méditerranée, une île qui a le particularisme d'être bien arrosée par rapport aux îles voisines – une montagne dans la mer. La Corse reçoit ainsi 8 milliards de mètres cubes d'eau par an, en moyenne. Après infiltration et évaporation, il en reste 4 milliards. Toutefois, nous n'en retenons que 100 millions, à cause – je ne m'étendrai pas sur le suj...
... La gestion de l'eau a un coût de revient pour les collectivités ou les structures qui en émanent, comme les sociétés d'économie mixtes, car l'eau exige de lourds investissements et a un coût de fonctionnement naturel – personne ne le nie. À travers celle de la gratuité, vous posez des questions plus générales, ayant trait au juste accès à la ressource et à la responsabilisation des individus et communautés face à la rareté de l'eau, et tout particulièrement aux changements climatiques. À titre personnel, nous pensons que payer l'eau peut et doit permettre de responsabiliser les usagers. On peut le déplorer philosophiquement, mais l'eau est trop précieuse et trop rare pour que la question de la sensibilisation, que j'ai évoquée, ne soit pas considérée comme importante. La gratuité pourrait d'ai...