19 interventions trouvées.
Le Gouvernement n'ayant pas souhaité utiliser la marge de manoeuvre laissée par le règlement, le projet de loi ne comportait aucune disposition spécifique relative au consentement des mineurs, et c'est donc l'âge de seize ans, figurant dans le texte initial, qui devait s'appliquer. Il faut remarquer que l'âge du consentement ne fait pas l'objet d'un consensus européen, puisqu'il existe différentes situations : l'Irlande, la République tchèque et le Royaume-Uni s'orienteraient vers l'âge de treize ans, l'Espagne vers celui de quatorze ans, la Croatie et la Grèce vers celui de quinze ans, l'Allemagne et le...
En effet, douze ans est l'âge minimum d'accès. Quant à se rapprocher trop près de dix-huit ans, aux yeux des opérateurs, cela nous faisait entrer dans une autre logique. L'âge de quinze ans s'est également imposé parce que c'est celui de l'entrée au lycée. C'est un âge de maturité, qui permet le libre consentement, étant entendu que les mineurs qui n'ont pas quinze ans seront obligés d'obtenir le consentement de leurs parents...
C'est à travers l'article 14 A du texte que l'État français peut exercer sa marge de manoeuvre pour l'application de l'article 8 du règlement européen, en fixant l'âge seuil à partir duquel un mineur pourra se dispenser du consentement de ses parents pour consentir au traitement des données le concernant. Il s'agit donc d'apprécier l'âge à partir duquel un mineur est suffisamment mature pour décider sans ses parents. Si nous considérons qu'en France le seuil du consentement en matière de maturité sexuelle est fixé à quinze ans et que ce seuil est également cel...
Il aurait été dommageable que l'âge légal du consentement des mineurs ne figure pas explicitement dans ce texte. Au-delà des arguments qui ont été développés par les deux précédents orateurs et auxquels je souscris, il convient de se fier également au principe de réalité. Les jeunes, dans un pays comme le nôtre, sont surexposés très tôt au numérique. Je parle en tant que parent d'adolescents et de préadolescents qui donnent du fil ...
... vraie politique éducative et de sensibilisation des jeunes aux risques qu'ils encourent à livrer leurs données personnelles à des opérateurs publics ou privés. Si tous les jeunes de quinze ans n'entrent pas au lycée, la sortie du collège permet de franchir un cap symbolique, qui se traduit par une rupture éducative et l'acquisition progressive de responsabilités sociales et sociétales. C'est un âge cohérent et responsable.
Un consensus a déjà émergé en commission pour fixer à quinze ans l'âge de cette fameuse majorité numérique – c'est encore le cas ce soir en séance publique. Je me bornerai donc à exprimer mon soutien aux arguments précédemment exposés par mes collègues et à donner un avis défavorable à cet amendement.
Madame Ménard, je tiens à vous préciser que les GAFA, qui ont aussi été auditionnés, ne proposaient pas de fixer l'âge de la majorité numérique à quinze ans. En outre, nous souhaitons renforcer véritablement l'information et la formation des mineurs ; dans ce cadre, la CNIL, l'éducation nationale, bien sûr, mais aussi les opérateurs eux-mêmes joueront un rôle important, sur lequel nous reviendrons dans quelques instants. Encore fallait-il fixer une règle pour que chacun connaisse les limites et l'âge à partir du...
Dans la lignée des recommandations de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, cet amendement vise à ramener l'âge de la majorité numérique de quinze ans à treize ans. Il part du constat, d'ailleurs étayé par de nombreuses études, que les jeunes sont actifs sur internet à partir de treize ans : le fait de fixer la majorité numérique à quinze ou seize ans ne correspond donc pas à la réalité. Une majorité numérique fixée à treize ans, assortie d'un certain nombre de protections, se justifierait par le fait que ...
...– en 2018, cette journée tombait hier, alors même que nous entamions nos débats sur ce texte si important. Pour ma part, je préconise également de fixer la majorité numérique à treize ans. J'ai déjà expliqué hier, lors de la présentation du projet de loi, les raisons de mon choix. Aujourd'hui, en effet, 75 % des enfants de onze à quatorze ans ont déjà accès à internet via un téléphone mobile : l'âge auquel cette question se pose correspond donc davantage à l'entrée en classe de sixième qu'à l'entrée au lycée. À partir du moment où les enfants sont en possession de leur téléphone mobile, il est très difficile, voire quasiment impossible de contrôler les réseaux sur lesquels ils s'inscrivent. Toutes les entreprises que nous avons auditionnées reconnaissent qu'il leur est impossible de vérifier...
Ma position est très différente : pour ma part, je pense surtout aux enfants qu'il convient de protéger car ils sont plus vulnérables. Pour eux, l'âge de dix-huit ans pourrait constituer un gage de sécurité. De toute façon, nous savons bien que certains enfants risquent de ne pas respecter l'interdiction, quel que soit leur âge…
Je souhaite exprimer ma surprise au sujet de l'amendement no 69 présenté par le groupe La France insoumise, qui se veut parfois plus protecteur que le texte et parfois moins. Madame Obono, votre position manque d'homogénéité. Pour le reste, je maintiens ma position : l'âge de quinze ans résulte d'un consensus qui a émergé depuis quelques semaines. Avis défavorable.
Je souhaite réagir aux derniers propos de Mme Hennion. Certes, j'ai rappelé le principe de réalité et j'ai invité nos collègues à tenir compte du fait que les jeunes sont de plus en plus amenés à utiliser les nouvelles technologies – davantage que nous – à des âges très précoces. En revanche, je ne souscris pas à l'idée de fixer l'âge de la majorité numérique à quinze ans par renoncement à notre capacité de réguler.
...lle à ce que des organismes informent les jeunes afin que ces derniers soient suffisamment aguerris pour savoir ce qu'ils font précisément sur internet. Nous ne devons pas non plus oublier, dans les discussions que nous avons dans cet hémicycle, qu'il faut aussi sensibiliser les familles au fait qu'elles ne doivent pas baisser les bras. Elles ne doivent pas se dire que, lorsqu'un enfant atteint l'âge de quinze ans, elles peuvent ouvrir les vannes et advienne que pourra ! Au contraire, elles doivent donner suffisamment d'informations à leurs enfants pour qu'ils connaissent précisément les risques qu'ils prennent et l'utilisation qui pourra être faite des données qu'ils mettent à disposition de tout un chacun. Je ne veux pas laisser penser que notre soutien à la proposition de fixer l'âge de l...
Je souhaite revenir sur les arguments que Mme Hennion n'a pas eu le temps de développer tout à l'heure. J'ai failli déposer un amendement visant à ramener l'âge de la majorité numérique à quatorze ans, six mois, deux jours et trois heures.
Je ne dis pas qu'il ne s'agit pas d'un vrai sujet – je me rallierai probablement à la position autour de quinze ans – , mais ce sont des débats dont nous avons l'habitude quand il s'agit de fixer un âge. Cela dit, la question que posait Mme Hennion tout à l'heure sur notre capacité à vérifier la bonne mise en oeuvre de ce que nous sommes en train de décider me paraît fondamentale, et j'aimerais savoir ce qu'en pensent Mme la rapporteure et Mme la garde des sceaux. J'ai rencontré cet après-midi un éditeur de logiciels et d'applications qui ne stockent pas de données personnelles, qui n'utilisent...
...erait également l'autonomie des adolescents et préadolescents et leur donnerait les moyens de s'émanciper en utilisant internet. Je pense donc qu'il s'agit d'une incompréhension dommageable de votre part, car ce sont, au contraire, des protections qui permettent l'émancipation numérique des plus jeunes et c'est la raison pour laquelle nous souhaitons que cela intervienne très tôt : à partir de l'âge de treize ans. On peut certes penser que cet âge est arbitraire – pourquoi pas treize ans et deux mois ou treize ans et trois mois ? – , mais il se trouve que c'est le point d'équilibre qui semble se dégager des études réalisées sur la présence des jeunes sur internet. C'est donc la réalité sur laquelle nous nous fondons pour donner les moyens à tous et à toutes d'être libres et protégés sur inte...
...'un des points du débat qui focalisera le plus l'attention. Le reste du texte, comme ce qui précédait, est certes important, mais ce sujet est particulièrement sensible, comme nous l'avons vu en commission. Comme nous le disions du reste hier dans la discussion générale, quel que soit le résultat de notre vote de ce soir – qui, sans que je veuille en présumer, pourrait bien être le maintien de l'âge de quinze ans – , le débat ne sera de toute façon pas clos, non seulement parce qu'il se poursuivra au Sénat, mais aussi parce que la question de l'âge du consentement traverse la société : si elle vaut pour le numérique, elle est également liée à l'évolution du statut des adolescents et des jeunes et à celui de la citoyenneté. Instaurer un seuil est, nécessairement, toujours un peu arbitraire. ...
Il s'agit d'un amendement de clarification rédactionnelle, tendant à bien établir un double consentement des parents et des enfants avant l'âge de quinze ans, dans un souci de co-apprentissage des usages numériques et de responsabilisation croissante des mineurs.
...sont ni plus pertinentes ni plus justes que celles de personnes n'ayant aucune expertise judiciaire, ou très peu. Le profilage est-il envisagé pour la délivrance des titres de séjour aux étrangers ? Pour les demandes d'emploi formulées par des chômeurs ? Pour une demande de permis de construire déposée par un riverain de l'océan ? Les demandeurs seront-ils classés selon leur pays d'origine, leur âge, leur adresse, leur cursus scolaire ? Les algorithmes autorisés par cet article ne permettront-ils de présélectionner – c'est-à-dire de discriminer, ou de renforcer des discriminations ? Attention à ne pas ouvrir la boîte de Pandore : les dossiers doivent être analysés de façon individuelle par des êtres humains. Rappelons qu'à l'heure actuelle, le défaut d'examen individuel et personnalisé est ...