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...quences du vote auquel vous vous apprêtez sur l'éloignement des députés européens du terrain. Un certain nombre de problématiques risqueront tout bonnement demain de ne plus être défendues au Parlement européen. Madame la ministre, vous avez tort de prendre cela par-dessus la jambe, comme vous l'avez fait depuis le début de la soirée. Je pense à la question de la pêche. S'il n'y avait pas eu une circonscription pour la région Bretagne, par exemple, on n'aurait pas eu certains excellents députés européens comme Alain Cadec, président de la commission de la pêche, pour porter la parole des marins-pêcheurs, y compris ceux de la région des Hauts-de-France, que je défends.
L'article 2, qui concerne le temps de parole, introduit un critère relatif à l'animation de la vie politique. Ce critère est, pour une part, subjectif. Mais nous considérons que l'animation de la vie politique doit être ancrée sur les territoires. Comment parler de la montagne, de la mer, de l'urbain ou du rural lorsqu'il n'y a plus qu'une circonscription nationale ? J'entends bien la théorie de la représentation nationale, qui, reposant sur la mise en avant de la nation, rend la République une et indivisible, et les élus forcément uns et indivisibles, d'une certaine façon. Sauf que nous, nous croyons en l'ancrage des élus. Nous le voyons bien, derrière cette forme de manoeuvre sur les élections européennes, se déploie une stratégie de « désancra...
...e. C'est ce que vous défendez et que nous défendons tous, via, par exemple, l'augmentation du taux de participation aux élections européennes. Mais, ce soir, il apparaît que la majorité s'assoit sur plusieurs recommandations du Parlement européen. Tout d'abord, dans un avis de 1998, le Parlement européen demande que tous les pays peuplés de plus de 20 millions d'habitants adoptent un découpage en circonscriptions. Ensuite, votre volonté de ne pas toucher à l'article 7 du texte passe outre le rejet de votre idée de liste transnationale par le Parlement européen. Enfin, madame la ministre, vous venez à l'instant de refuser le principe du Spitzenkandidat, consistant à ce que les partis politiques européens mettent en tête de leurs listes leur candidat à la présidence de la Commission européenne, non pas dan...
...'Assemblée. Vous dénonciez une atteinte grave et immédiate à plusieurs libertés fondamentales. En quelques mois, on peut dire que vous avez appris la leçon ! Vous voulez la démocratie mais vous embastillez ceux qui ne pensent pas comme vous. Après avoir verrouillé l'Assemblée nationale, vous voulez empêcher ceux qui ne pensent pas comme vous d'être élus au niveau européen. Vous vous arrangez une circonscription nationale afin de pérenniser vos avantages électoraux. Vous vous arrangez des temps de parole confortables. C'est dans un fauteuil que vous souhaitez mener la prochaine campagne des élections européennes. Il me semble que porter le temps de parole de toutes les têtes de liste à au moins cinq minutes permettrait de rééquilibrer un peu la rafle que vous voulez faire voter avec l'alinéa 4.