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Quelques-uns, enfin, jugent l'intervention insuffisante, alors qu'ils avaient, par le passé, échoué à en conduire une semblable – en raison, certes, de la défaillance de certains de nos alliés. Mes chers collègues, chacun se souvient de l'émotion qu'a déclenchée, en France comme dans le monde, la photographie du corps sans vie du petit Aylan échoué sur un rivage de Turquie.
...a suite de l'emploi d'armes chimiques, de nous informer que la France va intervenir. Tabou absolu du droit international depuis le protocole de Genève de 1925, comme vous l'avez rappelé, monsieur le Premier ministre, l'utilisation de gaz est un acte barbare, sauvage et inhumain. Hier comme aujourd'hui, c'est l'honneur des grandes démocraties d'être inflexibles. Vous savez ce qu'il advint de cette intervention : lâché par le président Obama et par le parlement britannique, François Hollande a renoncé. Il n'avait d'ailleurs pas vraiment d'autre choix, car, sans mandat des Nations unies, cette intervention était vouée à un échec politique. Nous connaissons la suite de l'histoire. En deux ans, la situation est devenue incontrôlable. L'État islamique a imposé un califat de la terreur – un califat, ne l'ou...
...é tant de nos compatriotes. En septembre 2015, le président Hollande a pris acte de l'échec de la stratégie occidentale. Il a pris acte qu'en Syrie, rien ne se ferait sans la Russie, sans les puissances régionales que sont l'Iran et la Turquie. La Russie a peut-être beaucoup de défauts, mais convenons qu'elle a permis d'accélérer la chute de Daech. Que serait devenue la poudrière syrienne sans l'intervention des Russes ?
Nous lui recommandons de placer son action dans le long cours de la diplomatie française. La représentation nationale, elle aussi, est dépositaire de cet héritage. Elle a son mot à dire. Je le dis une fois encore : rien n'interdisait un vote du Parlement. En décidant seul d'une intervention sans mandat des Nations unies, le Président de la République a franchi une ligne. Nous le regrettons. Nous le regrettons, parce que c'est ce que les chefs de l'État qui se sont succédé avaient bâti de plus précieux pour garantir l'indépendance de la France.
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la ministre, messieurs les secrétaires d'État, mes chers collègues, dans la nuit de vendredi à samedi, la France a pris ses responsabilités en participant en Syrie, aux côtés de ses alliés américains et britanniques, à une intervention contre l'arsenal chimique du régime criminel de Bachar el-Assad. Je tenais tout d'abord à vous remercier, monsieur le Premier ministre, d'avoir respecté la représentation nationale en tenant le Parlement informé tout au long de cette séquence, notamment en nous réunissant hier à Matignon et en organisant, avec le président de l'Assemblée nationale, le débat de cet après-midi.
...urs dizaines de personnes par des agents chimiques. Je me permets d'ajouter que ces victimes d'attaques chimiques sont malheureusement loin d'être les premières. Les témoignages concordent. L'Union des organisations de secours et soins médicaux fait ainsi état de près de 187 attaques chimiques et de plus de 15 000 victimes depuis le début du conflit. Je le dis à ceux qui critiquent aujourd'hui l'intervention, de l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par Les Républicains :
La communauté internationale ne pouvait rester passive face à des crimes d'une telle ampleur. D'autre part, cette intervention s'inscrit dans la démarche de lutte contre l'emploi des armes chimiques menée par la communauté internationale. Je tiens à rappeler que notre pays a toujours participé activement à l'élaboration des conventions mondiales d'interdiction d'utilisation des armes chimiques, et qu'il est un gardien diligent des traités de non-prolifération des armes de destruction massive. C'est d'ailleurs à Paris, m...
La troisième condition à nos yeux, c'était que nos frappes fussent circonscrites aux capacités de production et de stockage des armes chimiques. Cela a bien été le cas, puisque l'intervention a visé le principal centre de recherche et deux centres de production du programme clandestin chimique du régime de Bachar el-Assad. Les douze missiles tirés par la France ont tous atteint leur objectif, et nous pouvons nous en féliciter. Enfin, il fallait prévenir le risque d'escalade militaire, bien réel dans la région. Ainsi, la Russie a bien été prévenue du lancement de l'opération, notammen...
À cette heure, la France, partie prenante d'une intervention militaire que le monde entier observe, est sans doute aussi observée alors qu'elle délibère. Le monde verra que l'Assemblée nationale française est partagée entre ceux qui ont des raisons, qu'ils défendent et argumentent, d'approuver cette action, et ceux qui, comme nous, l'opposition populaire, y sont hostiles.
Ces frappes militaires attestent de l'irresponsabilité de ces trois puissances, qui ont, à nouveau, cédé à la tentation de jouer le rôle de gendarme du monde plus que jamais anachronique, inefficace et périlleux. Si l'attaque perpétrée samedi n'est guère surprenante compte tenu de la tradition interventionniste des États-Unis, en revanche, le suivisme français l'est plus, au regard du principe d'indépendance nationale fondé sur les valeurs de paix et de multilatéralisme. Il est vrai que les présidences Sarkozy et Hollande ont marqué un tournant atlantiste, aujourd'hui confirmé par le président Macron. La tradition de l'indépendance nationale faisait notre singularité et notre grandeur ; sa remise e...
L'argument qui consiste à mettre en avant la certitude des preuves tout en en faisant l'objet d'une interrogation montre l'embarras du Président de la République à l'idée d'entraîner le pays dans l'aventure. « Nous avons la certitude de l'emploi par Bachar el-Assad de l'arme chimique », a-t-il dit… pour ajouter ensuite qu'il fallait la vérifier. Après l'intervention du ministre des affaires étrangères sur TF1 le 14 avril, il semblerait que les témoignages sur lesquels la France s'est appuyée pour décider de frapper la Syrie sont en partie issus des réseaux sociaux, …
...ganisations non gouvernementales réputées pour leur fiabilité, ont permis d'établir avec un haut degré de confiance que cette attaque était de nature chimique et qu'elle avait été conduite par les forces du régime syrien. Cette banalisation de l'emploi d'armes chimiques contre les populations civiles ne pouvait rester sans réponse, car elle constitue une menace pour la sécurité collective. Notre intervention se fondait juridiquement sur la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ouvrait la voie à une action coercitive en cas de manquement du régime à ses engagements, pris en 2013, de démanteler son arsenal chimique. Malheureusement, en raison de l'opposition de la Russie au Conseil de sécurité, une réponse concertée et forte de la communauté internationale face à l'utilisation d'armes ch...